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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1906-1907

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No 6 (1907)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27144#0057
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

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une église d'Utrecht. La Mère de Dieu était, dès
lors, la patronne des fidèles, du clergé et, en par-
ticulier, des membres du chapitre ; il n'est donc pas
surprenant que, dans ces divers ex-voto, Marie
apparaisse recevant les hommages de l'un ou l'autre
pieux serviteur. Ce sujet se montre sous plusieurs
phases distinctes représentées par les quatre autres
sculptures que nous mettons sous les yeux du lec-
teur. A défaut de dates et d'inscriptions, nous les
désignerons par les lettres A, B, C et D.
Le monument A. d'après la tradition, provient
du cloître de l'église
Sainte-Marie, à
Utrecht, ou peut-
être de l'abbaye de
Saint-Paul, de la
même ville ; il me-
sure o"*8i de haut
sur o"Ti de large '.
Marie est représentée
debout jusqu'à la
hauteur des genoux,
la tète vue de trois
quarts ; elle est revê-
tue d'un manteau
très ample aux plis
agités. Les creux,
bien que profonds,
sont adoucis aux ou-
vertures, ce qui laisse
à l'étoffe une appa-
rente souplesse. Une
chevelure abondante,
dont les mèches se
dissimulent en partie
sous le voile, enca-
dre la face large aux
traits peu accusés.
La couronne, qui va
s'évasant, consiste en trèfles formés par la combi-
naison de demi-cercles se terminant par des fleu-
rons épanouis. Marie tient, en sens transversal,
l'Enfant-Jésus, dont les bras sont en croix. On aper-
çoit derrière la tète, dont la face a été enlevée, un
fragment du chapelet qui était, sans doute, tenu
par la main gauche, aussi perdue. Le donateur,
revêtu de l'aumusse, dont le buste seul apparaît,
est un personnage corpulent à la face large et
replète et à la chevelure bouclée. Les creux des
draperies que l'on remarque au-dessus du bras
gauche affectent une forme ellipsoïde dont il serait
difficile d'établir la justesse. Ce personnage est
assisté de sainte Catherine et de saint Jacques le
I. S MULLER, MK yJA/.SY'K/// MK
Utrecht, 1878. Voirn" 130.

Majeur. Le saint apôtre est représenté en pèlerin,
le chapeau sur le dos ; la main droite levée, dans la
direction de Marie, a disparu, la main gauche
touche le donateur. La scène est placée sous un.arc
en accolade, dont le fleuron terminal n'existe plus ;
des crochets en entier ou fragmentés décorent les
rampants ; dans les draperies qui jouent, dans cette
sculpture, un rôle si important, l'imagier se rat-
tache encore, en dépit de certains défauts, à la tra-
dition de la seconde moitié du xiv" siècle, par
conséquent aux tendances qui se sont affirmées,
avec tant d'éclat et
de puissance, dans
les productions de
Claus Sluter ; d'au-
tre part, la forme de
la couronne évoque
le souvenir de celles
que l'on voit dans les
œuvres des frères
Van Eyck.
L'ordonnance du
monument B est
identique à celle du
numéro précédent,
mais le type de la
Vierge est plus dé-
fini. Il constitue un
véritable portrait et,
franchement, le
sculpteur n'a pas eu
le choix heureux. La
tète est forte, le nez
épaté, les lèvres proé-
minentes, et le dou-
ble menton ajoute
encore à la vulgarité
de la physionomie.
Le véritable intérêt
réside dans la fidélité du rendu. La pose et le
mouvement de l'Enfant-Jésus, privé de la tête,
des bras et de la jambe gauche, sont identiques
à ceux que l'on remarque dans le monument A.
U y a encore quelques vestiges du chapelet qui,
posé derrière le corps, passait sur le genou gau-
che. La pose de saint Jacques, dont la face est
enlevée, est la même, avec cette différence cepen-
dant, que la main droite, au lieu d'être dégagée,
devait saisir le bourdon. Les draperies sont nota-
blement modifées, les plis, de sinueux qu'ils
étaient, ont une tendance à se briser.
Le monument C, qui doit provenir de Sainte-
Marie, à Utrecht, a o'"8i de haut surC'71 de large ;
il présente encore des traces de polychromie.
Comparée aux scènes qui viennent d'être décrites,
la composition semble perdre en intérêt ; le dona-


c. — MONUMENT VOTIF. SECONDE MOITIÉ DU XV" SIÈCLE.
 
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