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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1906-1907

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No 7 (1907)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27144#0064
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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

de dimensions plus ou moins variées et, au piafond,
sont appendus un hippocampe et te crocodile, dont
ia présence se voit déjà dans des gravures du
xvi" siècle.


Fto. f.
Ce ne sont là, toutefois, que des images ne pou-
vant naturellement pas suppléer à l'impression que
donnerait du passé une pharmacie en nature, con-
servée d'autrefois avec le religieux souci des sou-
venirs.
Il en existe encore de ces pharmacies-là, dans
notre pays même, à Bruges notamment, dans
l'hôpital Saint-Jean, célèbre à tant de titres, puis
encore à Gand, chez M. De Mersman, au Marché
Saint-Jean.
Mais ce ne sont point là des endroits publics, et
si la gracieuseté de leurs occupants permet obli-
geamment aux personnes qui n'y ont pas affaire d'y
pénétrer parfois en simples curieux, encore con-
vient-il que cette curiosité se pare de quelque
discrétion et que la visite se traduise, en somme,
par un simple coup d'œil.

Aussi, plus d'un musée s'est-il préoccupé d'opé-
rer des restitutions d'anciennes pharmacies, pou-
vant être considérées à l'aise et examinées dans
tous leurs détails par le visiteur. La pharmacie
du Musée Germanique à Nuremberg est un des
exemples les plus connus.
Nous avons aujourd'hui le bonheur de pouvoir
suivre ce dernier, grâce à la générosité d'un véri-
table ami de nos musées, M. Charles SchoofJs.
Les Bruxellois ont gardé le souvenir de la phar-
macie située au n° 41 de la rue de la Montagne,
à l'enseigne 2^77 où elle subsista jusqu'en
1900. Cette respectable officine existait là de temps
immémorial. Les bombes du maréchal de Villeroi
l'avaient à peu près entièrement démolie en 169g.
Mais elle se releva aussitôt. Elle fut occupée alors
par un pharmacien du nom de Meert, homme du
bon vieux temps s'il en fut. Ennemi du bruit et du
dérangement, il laissait son habitation dans le déla-
brement le plus complet et se dispensait, dit-on,
d'envoyer ses mémoires à ses clients, attendant
patiemment qu'ils vinssents'acquitter de leur dette.
Meert eut pour successeur le pharmacien Schooffs,
dont le nom devait demeurer attaché à la maison
pendant quatre générations.
Le dernier occupant de ce nom, M. J.-B.-Charles
SchoofJs, y succéda à son père en 182!, et présida
à la pharmacie pendant cinquante-neuf ans. U avait
la religion des souvenirs. Au lieu de se payer,
comme d'autres confrères, un matériel tout neuf, il
préféra conserver l'ancien mobilier qu'il tenait de
ses ancêtres et conserver 2^77 cet air antique
qui, dès l'entrée, inspirait la confiance et le respect.
A la mort de M. SchoofJs, ce mobilier passa
entre les mains de son fils, M. Charles SchoofJs,
et celui-ci, appréciant l'intérêt que ce précieux
ensemble pouvait offrir pour notre public, eut la
généreuse pensée de nous en faire don.
Nous voilà donc en mesure de réaliser à Bruxelles
ce que tous les touristes considèrent comme l'un
des « clous » du beau musée de Nuremberg. L'exi-
guïté d. nos locaux actuels ne nous permet mal-
heureusement pas d'installer notre pharmacie
comme il conviendrait et nous devrons attendre,
pour ce faire, les emplacements qu'on nous destine
dans l'aile gauche du Cinquantenaire. Nous sommes
arrivé cependant à aménager une officine provisoire
dans laquelle ont pris place les nombreux objets
faisant l'objet du don de M. SchoofJs. (Fig. 2.)
Sur l'appui de la fenêtre, on remarque le cerf
couché, la vieille enseigne de la pharmacie; plus
bas, au-dessus d'un rayon encombré de fioles, les
armoiries de la famille SchoofJs, a?'773777* 7777% /7*0M
Tfor, tenues par deux lions ; enfin, une
vasque de marbre alimentée par un déversoir
décoré d'un mufHe de lion. A gauche s'étalent des
 
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