DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
71
les troupes catholiques, ont des étendards chargés
de la croix de Saint-André. La première tentative
eut lieu le 25 octobre 1593. Maurice de Nassau ne
réussit pas à surprendre la ville, bien qu'il eût des
intelligences dans la place. Les deux armées se
bornèrent à s'observer pendant un certain temps et
elles ne tardèrent
pas à retourner
dans leurs quar-
tiers d'hiver. Un
peu plus de
30 ans après, le
princed'Orange,
Henri-Frédéric,
ayant rassemblé
une armée de
30,000 hommes,
débarqua, le
29 mai 1631,aux
en virons d'Y sen-
dyck, alla loger
à Watervliet ; il
s'avança par Ca-
prycke - Eecloo
et Maldeghem,
et ht camper son
armée devant
Bruges.Hcroyait
se rendre facile-
ment maître de
la ville. Il sup-
posait que les
Brugeois refuse-
raient le concours de troupes étrangères. Mais,
contrairement à ses prévisions, Henri-Frédéric
apprit que les habitants de la ville avaient laissé
pénétrer dans la place 3,000 hommes de troupes
royales et qu'au surplus Santa-Cruz, le marquis
d'Aytona, le comte Jean de Nassau, Christophe de
Colomna et le chevalier Zelio Brancalio, envoyés
par l'archiduchesse Isabelle, arrivaient, en grande
hâte, avec des troupes auxiliaires. Aussitôt le
prince d'Orange ht sonner la retraite. Vredius
résuma le fait par un chronogramme.
AVnl ACVs BRU&AM VENlT, VIDI'l', ABlI'I'.
On remarque des troupes qui marchent dans la
direction de la ville, ce sont les forces qui arrivent
au secours ; d'autres qui s'en éloignent, ce sont les
troupes commandées par le prince d'Orange.
Les armes sont celles de l'abbé Auguste Wiche-
mans, qui furent posées au xvii" siècle sur un
médaillon oblitéré intentionnellement.
Des deux snelles faisant partie de notre envoi,
l'une, en grès de Siegburg, présente l'effigie de trois
chevaliers de la Toison d'Or; l'autre, en grès de
Raeren, porte les bustes de Philippe II roi d'Es-
pagne, et de sa quatrième femme, Anne-Marie,
hile de Maximilien II, empereur d'Allemagne. Le
quatrième mariage de Philippe II eut lieu en 1349.
Anne-Marie mourut en 1380. Cette pièce d'une
grande rareté est
datée de 1573.
Les collections
du Musée de la
Porte de Hal
apportent égale-
ment leur con-
tribution à l'Ex-
position de la
Toison d'Or.
Nous mention-
nerons d'abord
une paire de
gantelets ita-
liens, gravés et
damasquinés
d'or sur fond
bruni, ayant fait
partie d'une ar-
mure de parade
du xvP siècle.
Ces gantelets
sont décorés de
médaillons à per-
sonnages, ban-
deroles flottan-
tes et rinceaux.
Les doigts font défaut.
D'après la tradition, ces gantelets, qui provien-
nent de l'ancien arsenal royal deBruxelles, auraient
appartenu à Charles-Quint.
Si nous n'avions à juger ces gantelets que d'après
le style de leur décoration, nous serions tentés de
les classer dans la deuxième moitié du xvi" siècle.
Mais une tradition constante fait dire qu'ils ont
servi à l'Empereur Charles-Quint, ce qui est natu-
rellement peu compatible avec l'impression ci-
dessus. De telles traditions sont toujours respec-
tables, et, dans l'espèce, nous n'oserions pas nous
baser seulement sur un esprit général de décoration
pour nous inscrire en faux contre celle-ci. Nous en
dirons autant de la dague, qui a fait partie des col-
lections de l'ancien arsenal royal de Bruxelles et
qui a toujours été considérée comme ayant appar-
tenu à l'Empereur.
La monture de cette dague est finement damas-
quinée d'or, sur fond bruni. Le décor est composé
d'arabesques encadrant des médaillons à person-
nages. La poignée est habillée de torsades et de
tresses de hligrane d'argent.
PARTIE SUPÉRIEURE DE LA PLAQUE DU TROUSSEQUIN DE LA SELLE
DE L'ARMURE DE PARADE DU CHEVAL DE L'ARCHIDUC ALBERT.
Zf/Ms/?? </?? Az AA77'/?: & TA?/.
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les troupes catholiques, ont des étendards chargés
de la croix de Saint-André. La première tentative
eut lieu le 25 octobre 1593. Maurice de Nassau ne
réussit pas à surprendre la ville, bien qu'il eût des
intelligences dans la place. Les deux armées se
bornèrent à s'observer pendant un certain temps et
elles ne tardèrent
pas à retourner
dans leurs quar-
tiers d'hiver. Un
peu plus de
30 ans après, le
princed'Orange,
Henri-Frédéric,
ayant rassemblé
une armée de
30,000 hommes,
débarqua, le
29 mai 1631,aux
en virons d'Y sen-
dyck, alla loger
à Watervliet ; il
s'avança par Ca-
prycke - Eecloo
et Maldeghem,
et ht camper son
armée devant
Bruges.Hcroyait
se rendre facile-
ment maître de
la ville. Il sup-
posait que les
Brugeois refuse-
raient le concours de troupes étrangères. Mais,
contrairement à ses prévisions, Henri-Frédéric
apprit que les habitants de la ville avaient laissé
pénétrer dans la place 3,000 hommes de troupes
royales et qu'au surplus Santa-Cruz, le marquis
d'Aytona, le comte Jean de Nassau, Christophe de
Colomna et le chevalier Zelio Brancalio, envoyés
par l'archiduchesse Isabelle, arrivaient, en grande
hâte, avec des troupes auxiliaires. Aussitôt le
prince d'Orange ht sonner la retraite. Vredius
résuma le fait par un chronogramme.
AVnl ACVs BRU&AM VENlT, VIDI'l', ABlI'I'.
On remarque des troupes qui marchent dans la
direction de la ville, ce sont les forces qui arrivent
au secours ; d'autres qui s'en éloignent, ce sont les
troupes commandées par le prince d'Orange.
Les armes sont celles de l'abbé Auguste Wiche-
mans, qui furent posées au xvii" siècle sur un
médaillon oblitéré intentionnellement.
Des deux snelles faisant partie de notre envoi,
l'une, en grès de Siegburg, présente l'effigie de trois
chevaliers de la Toison d'Or; l'autre, en grès de
Raeren, porte les bustes de Philippe II roi d'Es-
pagne, et de sa quatrième femme, Anne-Marie,
hile de Maximilien II, empereur d'Allemagne. Le
quatrième mariage de Philippe II eut lieu en 1349.
Anne-Marie mourut en 1380. Cette pièce d'une
grande rareté est
datée de 1573.
Les collections
du Musée de la
Porte de Hal
apportent égale-
ment leur con-
tribution à l'Ex-
position de la
Toison d'Or.
Nous mention-
nerons d'abord
une paire de
gantelets ita-
liens, gravés et
damasquinés
d'or sur fond
bruni, ayant fait
partie d'une ar-
mure de parade
du xvP siècle.
Ces gantelets
sont décorés de
médaillons à per-
sonnages, ban-
deroles flottan-
tes et rinceaux.
Les doigts font défaut.
D'après la tradition, ces gantelets, qui provien-
nent de l'ancien arsenal royal deBruxelles, auraient
appartenu à Charles-Quint.
Si nous n'avions à juger ces gantelets que d'après
le style de leur décoration, nous serions tentés de
les classer dans la deuxième moitié du xvi" siècle.
Mais une tradition constante fait dire qu'ils ont
servi à l'Empereur Charles-Quint, ce qui est natu-
rellement peu compatible avec l'impression ci-
dessus. De telles traditions sont toujours respec-
tables, et, dans l'espèce, nous n'oserions pas nous
baser seulement sur un esprit général de décoration
pour nous inscrire en faux contre celle-ci. Nous en
dirons autant de la dague, qui a fait partie des col-
lections de l'ancien arsenal royal de Bruxelles et
qui a toujours été considérée comme ayant appar-
tenu à l'Empereur.
La monture de cette dague est finement damas-
quinée d'or, sur fond bruni. Le décor est composé
d'arabesques encadrant des médaillons à person-
nages. La poignée est habillée de torsades et de
tresses de hligrane d'argent.
PARTIE SUPÉRIEURE DE LA PLAQUE DU TROUSSEQUIN DE LA SELLE
DE L'ARMURE DE PARADE DU CHEVAL DE L'ARCHIDUC ALBERT.
Zf/Ms/?? </?? Az AA77'/?: & TA?/.