DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS.
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gneur tout honneur — de présenter aux lecteurs
du AWiMzw la belle arme dont il vient d'être ques-
tion et qu'on peut s'enorgueillir de posséder comme
étant digne de prendre rang parmi les plus beaux
spécimens d'épées de la période carlovingienne.
EDGAR DE PREI.I.E DE LA NlEPPE.
LA COLLECTION MICHOTTE.
EPUIS que le gouvernement a fait, au mois
de juin 1905, l'acquisition de la collection
d'objets d'art, de peintures, d'estampes et de livres
illustrés réunie par M. Ed. Michotte, le manque
de locaux disponibles nous a obligé de différer,
sans cesse, la présentation au public de cette col-
lection.
Afin de ne pas retarder indéfiniment cette pré-
sentation, nous nous étions décidé à installer la
collection, pour quelques mois, dans le local édifé
en 190g pour l'Exposition rétrospective de l'Art
Belge, et l'ouverture devait avoir lieu dans le cou-
rant du mois de mars dernier ; malheureusement,
les travaux d'agrandissement nécessités par l'instal-
lation prochaine du Salon triennal ont provoqué
un nouvel ajournement.
Il est regrettable que des documents aussi impor-
tants que ceux de la collection Michotte soient,
depuis deux ans déjà, soustraits à la vue du public.
Des propositions sont actuellement déposées en
vue d'exposer la collection dans la galerie courbe
faisant suite à la section des antiquités, installée
dans l'aile gauche du Musée, mais, jusqu'ici, aucune
décision n'a encore été prise à ce sujet.
Par sa situation, ce local, le meilleur de ceux
dont on pourrait éventuellement disposer, est d'un
accès facile ; il permet une surveillance à la fois
plus simple et plus efficace des collections ; enfin,
l'aile gauche du Musée, réunissant ainsi les collec-
tions de l'antiquité et celles d'Extrême-Orient,
présenterait, dès à présent, un ensemble important
et fort intéressant.
En admettant que la galerie courbe soit mise
prochainement à notre disposition, l'ouverture de
l'Exposition de la collection Michotte ne pourra se
faire que six mois après, temps nécessaire pour
l'achèvement des travaux d'aménagement et pour
l'organisation de l'exposition elle-même. En atten-
dant, le catalogue raisonné se trouvant prêt à être
mis sous presse depuis le mois de janvier dernier,
nous ne voulons plus tarder à donner au public
tout au moins un avant-goût des richesses de la
collection et nous nous proposons d'atteindre ce
but en décrivant, en une série d'articles, les docu-
ments principaux et les plus caractéristiques qui
en font partie.
L'ART IAPONAIS. — L'art japonais, dont
l'épanouissement date d'environ treize siècles, doit
ses origines à la Corée et à la Chine ; il a subi des
influences venues de l'Asie occidentale et des ten-
dances indo-grecques apparaissent dans les chefs-
d'œuvre de l'art ancien. C'est à la Corée et à la
Chine que l'art japonais emprunta ses principes
d'esthétique, ainsi que ses procédés ; mais, peu à
peu, l'influence du milieu s'exerçant sur la person-
nalité ethnique si accusée du peuple japonais, les
artistes, grâce à leur faculté incomparable d'obser-
vation, à leur sentiment profond de la nature, à la
sûreté de leur goût et à leur prodigieuse puissance
d'invention, s'affranchirent des influences étran-
gères en constituant un art national de la plus
haute originalité.
De même que les arts classiques d'Occident,
l'art japonais a son histoire : il a subi des in-
FIG. I. KWAN-YU, DIEU CHINOIS DE LA GUERRE.
BOIS LAQUÉ. XVIII" SIÈCLE.
fluences qui se reflètent dans ses écoles, il a eu ses
périodes florissantes et décadentes, sans jamais,
cependant, subir un temps d'arrêt dans son évolu-
tion.
L'activité des artistes s'est manifestée dans tous
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gneur tout honneur — de présenter aux lecteurs
du AWiMzw la belle arme dont il vient d'être ques-
tion et qu'on peut s'enorgueillir de posséder comme
étant digne de prendre rang parmi les plus beaux
spécimens d'épées de la période carlovingienne.
EDGAR DE PREI.I.E DE LA NlEPPE.
LA COLLECTION MICHOTTE.
EPUIS que le gouvernement a fait, au mois
de juin 1905, l'acquisition de la collection
d'objets d'art, de peintures, d'estampes et de livres
illustrés réunie par M. Ed. Michotte, le manque
de locaux disponibles nous a obligé de différer,
sans cesse, la présentation au public de cette col-
lection.
Afin de ne pas retarder indéfiniment cette pré-
sentation, nous nous étions décidé à installer la
collection, pour quelques mois, dans le local édifé
en 190g pour l'Exposition rétrospective de l'Art
Belge, et l'ouverture devait avoir lieu dans le cou-
rant du mois de mars dernier ; malheureusement,
les travaux d'agrandissement nécessités par l'instal-
lation prochaine du Salon triennal ont provoqué
un nouvel ajournement.
Il est regrettable que des documents aussi impor-
tants que ceux de la collection Michotte soient,
depuis deux ans déjà, soustraits à la vue du public.
Des propositions sont actuellement déposées en
vue d'exposer la collection dans la galerie courbe
faisant suite à la section des antiquités, installée
dans l'aile gauche du Musée, mais, jusqu'ici, aucune
décision n'a encore été prise à ce sujet.
Par sa situation, ce local, le meilleur de ceux
dont on pourrait éventuellement disposer, est d'un
accès facile ; il permet une surveillance à la fois
plus simple et plus efficace des collections ; enfin,
l'aile gauche du Musée, réunissant ainsi les collec-
tions de l'antiquité et celles d'Extrême-Orient,
présenterait, dès à présent, un ensemble important
et fort intéressant.
En admettant que la galerie courbe soit mise
prochainement à notre disposition, l'ouverture de
l'Exposition de la collection Michotte ne pourra se
faire que six mois après, temps nécessaire pour
l'achèvement des travaux d'aménagement et pour
l'organisation de l'exposition elle-même. En atten-
dant, le catalogue raisonné se trouvant prêt à être
mis sous presse depuis le mois de janvier dernier,
nous ne voulons plus tarder à donner au public
tout au moins un avant-goût des richesses de la
collection et nous nous proposons d'atteindre ce
but en décrivant, en une série d'articles, les docu-
ments principaux et les plus caractéristiques qui
en font partie.
L'ART IAPONAIS. — L'art japonais, dont
l'épanouissement date d'environ treize siècles, doit
ses origines à la Corée et à la Chine ; il a subi des
influences venues de l'Asie occidentale et des ten-
dances indo-grecques apparaissent dans les chefs-
d'œuvre de l'art ancien. C'est à la Corée et à la
Chine que l'art japonais emprunta ses principes
d'esthétique, ainsi que ses procédés ; mais, peu à
peu, l'influence du milieu s'exerçant sur la person-
nalité ethnique si accusée du peuple japonais, les
artistes, grâce à leur faculté incomparable d'obser-
vation, à leur sentiment profond de la nature, à la
sûreté de leur goût et à leur prodigieuse puissance
d'invention, s'affranchirent des influences étran-
gères en constituant un art national de la plus
haute originalité.
De même que les arts classiques d'Occident,
l'art japonais a son histoire : il a subi des in-
FIG. I. KWAN-YU, DIEU CHINOIS DE LA GUERRE.
BOIS LAQUÉ. XVIII" SIÈCLE.
fluences qui se reflètent dans ses écoles, il a eu ses
périodes florissantes et décadentes, sans jamais,
cependant, subir un temps d'arrêt dans son évolu-
tion.
L'activité des artistes s'est manifestée dans tous