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La chronique des arts et de la curiosité — 1878

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Nr. 1 (5 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26617#0009
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N° 1 — 1878

BUREAUX, 8, RUE FAVART.

S Janvier

L A.

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et do la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS ;

Un an. 12 fr. | Six mois.. 8 fj

CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE

EXPOSITION DE LA GROSVENOR GALLERY

( Suite )

Je me propose aujourd’hui de terminer ma
revue, bien incomplète, des dessins exposés à
la Grosvenor Gallery, par l’énumération de
quelques-uns des plus beaux morceaux appar-
tenant aux autres écoles. En spécimens du
talent puissant et varié d’Albert Durer, la col-
lection est remarquablement riche. Il y a ici
des portraits d’une vigueur étonnante, des
études d’animaux d’un travail exquis, des allé-
gories pleines de mysticisme et d’imagination;
enfin, ily a deux aquarelles, l’une représentant
un moulin à eau, et l’autre, les murs de la
ville de Trient, qui sont peut-être les plus an-
ciens essais dans cette branche de l’art qui
nous soient parvenus. A côté des oeuvres de
Durer se trouvent celles de ses disciples et de
ses contemporains, Altdorfer, Burgkmair et
Hans Baldung Grün. L’esprit satirique de ce
dernier ne pouvait manquer de donner un
coup de son pinceau à ce sujet si populaire
parmi les peintres des quinzième et seizième
siècles, la Danse de la Mort.

La reine Victoria a prêté encore une dizaine
des meilleures têtes dessinées par Holbein,
prises dans la collection conservée à Windsor.
Ces dessins, qui sont au nombre de 88, repré-
sentent les personnages les plus marquants de
la cour de Henri VIII et datent de la période
comprise entre 1527 et 1543, l’année de la
mort de Holbein. Ils ont d’abord appartenu au
roi Edouard Yl, mais pendant les troubles de
son règne ils ont disparu de la collection pour
y reparaître au temps de Charles Ier. Ce roi
les échangea avec le comte de Pembroke contre
le Saint Georges de Raphaël qui se trouve ac-
tuellement au Louvre. Après un intervalle
assez prolongé, ils ont de nouveau reparu dans
la collection royale, à Kensington, sous
Georges II, et, depuis lors, ils ont fait partie

de la collection particulière de la famille
royale. Dans le ■ vestibule où se trouvent les
Holbein, il y a des spécimens intéressants de
la manière de Martin Schongauer, Israël Van
Mechenen, Jean Yan Eyck (à la pointe d’ar-
gent), et de Wolgemuth, le maître de
Durer.

L’école française est représentée par Claude
le Lorrain, dont les esquisses, si belles, à la
plume, à la sépia ou au bistre, sont pleines de
ce rare sentiment de la nature que l’on admire
dans ses tableaux. Nicolas Poussin et Watteau,
ainsi que Lancret et Pater, se réunissent har-
monieusement pour révéler à ceux qui i’iigno-
rent encore les grâces etlalinesse du style fran-
çais. Les portraits par Dumonstier, les études de
Janet et un pastelremarquable par Latour, nous
font connaître un côté individuel de l’art
français, qu’on a trop souvent oublié, même
en France; tandis que l’école sentimentale de
Greuze, le genre humoristique de Saint-Aubin
et le style pseudo-pastoral de Boucher, sont
également représentés par des échantillons
dignes des noms qu’ils portent. Les Frago-
nard ne sont pas de la plus haute qualité,
mais il y a un portrait do Sterne, en pied, par
Carmontelle, qui donne une idée saisissante
de ce que l’auteur du Voyage sentimental a dù
être.

Pour les écoles hollandaise et anglaise, je
me bornerai ii dire que la collection ici ex-
posée offre une idée juste et assez complète
des mérites et des défauts des peintres de ces
deux pays. Rembrandt et Rubens brillent au
premier rang.

Pour ceux qui s’intéressent aux dessins des
maîtres anciens, je devrai ajouter qu’il se pré-
pare un catalogue illustré de l’exposition de
la Grosvenor Gallery. Ce catalogue sera édité
par les soins de M. Comyns Carr. Les dessins
seront reproduits par les meilleurs procédés,
et il n’y aura de ce catalogue qu’un nombre
limité d’exemplaires.

M. Winter Jones, le bibliothécaire et secré-
 
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