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La chronique des arts et de la curiosité — 1878

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Nr. 9 (2 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26617#0074
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LA CHRONIQUE DES ARTS

temps. On savait qu’il en destinait la majeure
partie au Louvre. L’entrée définitive des prin-
cipaux tableaux et dessins de sa collection
dans nos galeries ne nous surprend pas, mais
elle nous cause une joie infinie. Elle a d’ail-
leurs été précédée, comme l’a fort justement
rappelé le ministre, de dons partiels d’une
très-grande valeur. Ce sont, entre autres, au
Louvre : les admirables dessins du Poussin de
la salle des Boites ; la série de bas-reliefs ita-
liens du xv° siècle, en marbre, en bronze et
en bois, de la salle Michel-Ange ; à l’Ecole des
Beaux-Arts : une centaine de dessins de maîtres,
des plus précieux, qui, disons-le en passant,
sont là fort oubliés et assez mal exposés; au
Cabinet des Estampes : nombre de pièces qui
manquaient à noire grand dépôt.

Le dernier don de M. de la Salle se décom-
pose ainsi qu’il suit : 20 tableaux, 434 dessins
et quelques antiques.

Les tableaux principaux sont :

Beato Angelico : le Festin F H érode, panneau
précieux et de la plus parfaite authenticité.
Ecole florentine de la fin du xrv° siècle : une
charmante prédelle représentant le miracle
de saint Nicolas jetant des pommes d’or à des
jeunes filles pauvres pour leur dot. Ecole
florentine du milieu du xve siècle : un buste
de saint Jean-Baptiste enfant, de profil, pein-
ture d’un caractère étrange et voulu, d’une
exécution ferme et fine, d’une couleur austère,
qui sera certainement très-regardée et très-
commentée par tous ceux qui s’intéressent
au grand art de l’Italie. Bartolommeo Monta-
gna : une prédelle composée de trois petits
enfants assis et jouant de divers instruments,
œuvre pleine de charme, authentiquée par
une belle signature. Luini : une tête d’ange
avec le doigt sur la bouche, fragment de
fresque. Ecole de Léonard : une Sainte Fa-
mille, de très-petites dimensions ; Giorgione
(attribué à) : un portrait de jeune femme,
expressif et d’une belle couleur, provenant de
la collection Sommariva. Prud’hon : XEtude.
Cette toile, qui dans certaines parties est à
peine ébauchée ou n’est pas même couverte, et
qui dans d’autres atteint à une perfection
d'exécution inimitable, sera pour tout le monde
une surprise et pour les artistes un précieux
enseignement. Telle qu’elle est, nous la con-
sidérons comme une des perles de l’écrin de
PrudTion. Nous en dirons autant de la ravis-
sante esquisse du plafond du Louvre, Diane et
Jupiter, où le génie du maître apparait dans
toute sa grâce. Géricault : trois morceaux

superbes; une tête de bouledogue; un Cui-
rassier blessé; et le célèbre Chasseur à cheval,
— un chef-d’œuvre, •— lithographié par Le
Roux.

Tous ces tableaux sont déjà exposés dans
les galeries; tant bien que mal, cela va sans
dire, en attendant qu’ils viennent occuper leur
place dans la salie spéciale que M. Reiset des-
tine au don de M. de la Salle parmi les
salles nouvelles de la Colonnade (anciennes
salles du Musée Campana, remaniées, restau-
rées et largement éclairées).

A cette liste il faut ajouter quatre tableaux
de la qualité la plus rare : un Marilhat
incomparable (Paysage du midi de la France),

I deux Géricault et un Léopold Robert, que le
donataire a tenu à conserver encore sous ses
yeux.

Si les tableaux présentent un vif intérêt, les
dessins constituent un ensemble d’une valeur
inappréciable. Ils appartiennent aux écoles et
auxépoqueslesplusdiverses,depuisle xve siècle
italien, qui brille avec des joyaux uniques, jus-
qu’aux grands maîtres français de la première
moitié du xixc siècle. Tous sont d’un choix irré-
prochable; quatre cents au moins sont de la
plus grande beauté et mériteraient absolument
d’être exposés dans des cadres ; quelques-uns
prendront place au tout premier rang de ceux
que possède le Louvre. Nous nous contentons
aujourd’hui de marquer en deux mots l’im-
portance de cette collection, qui a été la grande
préoccupation de M. de la Salle. Nous y re-
viendrons très-prochainement.

Louis Gonse.

--

MOUVEMENT DES ARTS

PREMIÈRE ÉDITION DE SHAKESPEARE

Dans une vente de livres qui a eu lieu à Lon-
dres ces jours derniers, un exemplaire de la pre-
mière édition de Shakespeare, imprimée à Lon*
dres par Isaac Jaggart et Edmond Blount, 1623, a
atteint le prix de 4S0 livres sterling (12,000 fr.J.

On remarque qu’un exemplaire de cette même
édition, devenue extrêmement rare, avait été
vendu antérieurement 718 liv. sterl. 2 shill.
(17.952 fr. 50fi

CONCOURS ET EXPOSITIONS

Une Exposition d’œuvres d’art aura lieu à
Liéqe en 1878. Elle s’ouvrira le 14 mai, au
foyer du Théâtre-Royal, pour être clôturée le
15 juin.

Les objets destinés à l’Exposition devront
être rendus au local de l’Exposition au plus
tard le 1er avril. Ils devront être adressés à
Y Union des Artistes, au Théâtre-Royal, à
Liège.

Les membres de la commission chargée. de
juger le concours Rouqevin se sont réunis à
l’Ecole des beaux-arts, sous la présidence de
M. Guillaume, directeur.

Le prix Rougevin est donné, dans les sec-
tions d’architecture, à l’élève auteur du meil-
leur projet sur un sujet donné.

Le sujet de cette année était Une fontaine
publique.

D’une valeur de 1,000 francs, le prix Rouge-
vin a été décerné comme suit :

lre médaille (600 fr.) à M. Genuys, élève de
M. Train ;
 
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