N" 7
1*79.
3UK fiAUX , 8, K UE FAVA RT.
15 février.
LA
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnes à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de ia Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an , .12 fr. | Six mois. ... 8 t
CONCOURS ET EXPOSITIONS
MM. Ch. Ephrussi et Gustave Dreyfus orga-
nisent en ce moment une exposition de Dessins
de maîtres anciens. Cette exposition ouvrira
vers la fin d’avril, à l’Ecole des Beaux-Arts.
L’Exposition du Cercle de l’Union artistique
(place Vendôme) offre aux regards 121 pein-
tures et 9 sculptures. L’ensemble est très-sa-
tisfaisant : nous allons don er une énuméra-
tion rapide des toiles les plus importantes.
Parmi les portraits, celui qui attire le plus l’at-
tention est un portrait d’homme âgé, par
M. Carolus Duran, excellente toile, et qui se-
rait bien meilleure encore sans le rideau rouge
qui alourdit le fond : l’éminent artiste serait
bien avisé, croyons-nous, s’il renonçait défini-
tivement à; cet accessoire encombrant. M. Bon-
nat expose un portrait de M. de Le'sseps, très
en relief comme toujours; MM. Cot, Dtibufe,
Jalabert, Jules Lefebvre, Jacquet ont aussi des
toiles intéressantes en ce genre. Il faut signa-
ler à part un portrait d’homme (n° 106 du ca-
talogue) très-fini, très-soigné, par M. Saintin,
et celui de M. Hetzel, par M. Meissonier.
Parmi les peintures de genre, nous citerons
d’abord deux toiles de M. Le Blant : Le Guide
et Un Poste de Chouans, habilement mises en
scène et largement peintes, quoique dans un
mode un peu triste et manquant d’air; puis,
une vue prise chez un constructeur de canots,
par M. Jourdain, plaisante à l’œil, bien que la
perspective n’y soit pas très-cor recte ; le Départ
du Bataillon, par M. de Neuville, mouvementé
et largement peint, surtout dans les fonds ;
Une Marchande de fleurs, de M. Gustave Doré,
peinture moins chiffonnée et plus ferme que
d’habitude; deux toiles de M. Benjamin Cons-
tant, à sujets orientaux.
Enfin, il nous reste à mentionner une excel-
lente nature morte de M. Ph. Rousseau, des
paysages de MM. Bernier, Ch. de Knyff, Gos-
selin et de Mesgrigny, une jolie esquisse d’a-
près une course de taureaux, par M. Ravel, une
étude de M. Roll, une plage de M. Bell et du
Poisat, une petite vue de Chartres, parM.Ségé,
et une grande toile, signée de M. Bogoluboff,
représentant Moscou au printemps. Les fonds
et la partie droite de ce tableau sont char-
mants, d’une coloration vive et distinguée,
mais les fabriques, dans la partie gauche, man-
quent de cohésion ; M. Bogoluboff y a trop sa-
crifié aux détails.
Eu sculpture, nous ne voyons guère à signa-
ler qu’un buste de Ch. Gounod, par M. Fran-
ceschi, et une délicate terre cuite de M. de
Saint-Marceau, d’après Mmo de G.
A. DE L.
Salon de 1879
La lettre suivante a été adressée à M. le
ministre des Beaux-Arts à propos du règle-
ment du Salon :
Monsieur le ministre,
Les peintres soussignés out l’honneur de sou-
mettre à votre appréciation les observations sui-
vantes :
Jusqu’à l’année 1877, un peintre devenait «hors-
concours» quand il avait obtenu soit trois mé-
dailles de troisième classe, soit une de pre-
mière. D’après le règlement nouveau, on est
mis « hors concours » seulement avec uue mé-
daille de première classe. Ces médailles de pre-
mière classe, qui ne sont qu’au nombre de trois
par exposition, sont généralement accordées aux
travaux de grandes dimensions ou à la peinture
d’histoire; ilya très-peu d’exemples de premières
médailles accordées par le jury à des peintres de
genre, de paysage ou de nature morte.
Faire un règlemeut aussi sévère, c’est presque
déèhivr que tout peintre qui no se consacre pas
1*79.
3UK fiAUX , 8, K UE FAVA RT.
15 février.
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ET DE LA CURIOSITÉ
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PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an , .12 fr. | Six mois. ... 8 t
CONCOURS ET EXPOSITIONS
MM. Ch. Ephrussi et Gustave Dreyfus orga-
nisent en ce moment une exposition de Dessins
de maîtres anciens. Cette exposition ouvrira
vers la fin d’avril, à l’Ecole des Beaux-Arts.
L’Exposition du Cercle de l’Union artistique
(place Vendôme) offre aux regards 121 pein-
tures et 9 sculptures. L’ensemble est très-sa-
tisfaisant : nous allons don er une énuméra-
tion rapide des toiles les plus importantes.
Parmi les portraits, celui qui attire le plus l’at-
tention est un portrait d’homme âgé, par
M. Carolus Duran, excellente toile, et qui se-
rait bien meilleure encore sans le rideau rouge
qui alourdit le fond : l’éminent artiste serait
bien avisé, croyons-nous, s’il renonçait défini-
tivement à; cet accessoire encombrant. M. Bon-
nat expose un portrait de M. de Le'sseps, très
en relief comme toujours; MM. Cot, Dtibufe,
Jalabert, Jules Lefebvre, Jacquet ont aussi des
toiles intéressantes en ce genre. Il faut signa-
ler à part un portrait d’homme (n° 106 du ca-
talogue) très-fini, très-soigné, par M. Saintin,
et celui de M. Hetzel, par M. Meissonier.
Parmi les peintures de genre, nous citerons
d’abord deux toiles de M. Le Blant : Le Guide
et Un Poste de Chouans, habilement mises en
scène et largement peintes, quoique dans un
mode un peu triste et manquant d’air; puis,
une vue prise chez un constructeur de canots,
par M. Jourdain, plaisante à l’œil, bien que la
perspective n’y soit pas très-cor recte ; le Départ
du Bataillon, par M. de Neuville, mouvementé
et largement peint, surtout dans les fonds ;
Une Marchande de fleurs, de M. Gustave Doré,
peinture moins chiffonnée et plus ferme que
d’habitude; deux toiles de M. Benjamin Cons-
tant, à sujets orientaux.
Enfin, il nous reste à mentionner une excel-
lente nature morte de M. Ph. Rousseau, des
paysages de MM. Bernier, Ch. de Knyff, Gos-
selin et de Mesgrigny, une jolie esquisse d’a-
près une course de taureaux, par M. Ravel, une
étude de M. Roll, une plage de M. Bell et du
Poisat, une petite vue de Chartres, parM.Ségé,
et une grande toile, signée de M. Bogoluboff,
représentant Moscou au printemps. Les fonds
et la partie droite de ce tableau sont char-
mants, d’une coloration vive et distinguée,
mais les fabriques, dans la partie gauche, man-
quent de cohésion ; M. Bogoluboff y a trop sa-
crifié aux détails.
Eu sculpture, nous ne voyons guère à signa-
ler qu’un buste de Ch. Gounod, par M. Fran-
ceschi, et une délicate terre cuite de M. de
Saint-Marceau, d’après Mmo de G.
A. DE L.
Salon de 1879
La lettre suivante a été adressée à M. le
ministre des Beaux-Arts à propos du règle-
ment du Salon :
Monsieur le ministre,
Les peintres soussignés out l’honneur de sou-
mettre à votre appréciation les observations sui-
vantes :
Jusqu’à l’année 1877, un peintre devenait «hors-
concours» quand il avait obtenu soit trois mé-
dailles de troisième classe, soit une de pre-
mière. D’après le règlement nouveau, on est
mis « hors concours » seulement avec uue mé-
daille de première classe. Ces médailles de pre-
mière classe, qui ne sont qu’au nombre de trois
par exposition, sont généralement accordées aux
travaux de grandes dimensions ou à la peinture
d’histoire; ilya très-peu d’exemples de premières
médailles accordées par le jury à des peintres de
genre, de paysage ou de nature morte.
Faire un règlemeut aussi sévère, c’est presque
déèhivr que tout peintre qui no se consacre pas