DOI Heft:
Nr. 1 (3 Janvier)
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ET DE LA CURIOSITE
3
rareté et d'une beauté mûmes : le bouclier
dit de Henri II — le roi des boucliers,— des
rondaches superbes, un cor en bronze doré,
vraie merveille de ciselure, qu'à popularisée
la reproduction galvanoplastique de Castel-
lani, l'incomparable « langue de bœuf » de la
maison de Mantoue, des épées de premier
ordre, dont l'une peut rivaliser avec l'épée
de César Borgia, une épée allemande d'artil-
lerie, sans rivale pour la conservation, une
épée française à lame entièrement couverte
d'arabesques en relief, de la plus merveilleuse
exécution, et le fameux cimeterre italien sem-
blable à celui qu'on voit dans le Saint-Georges
de Raphaël, etc. Ls plupart do ces belles ar-
mes proviennent de la collection Révoil ou
de la collection de Napoléon III.
Entre les fenêtres ont été placées deux
grandes armoires qu'on tient à juste titre
pour les chefs-d'œuvre de Eoulle. Les vitri-
nes centrales ont été réservées aux médailles
et aux plaquettes, à la ferronnerie et à la
coutellerie. Le panneau de fond est occupé
par une grande vitrine, dans laquelle est dis-
posée une très nombreuse suite de plats en
étain de ISriot et do son imitateur Enderlein,
de chandeliers, de coffrets, de groupes et de
statuettes de la Renaissance italienne, parmi
lesquels l'Arion deRiccio, de la collection Da-
villier, les Deux larrons et le petit Davi l de
Bury attribués à Michel-Ange, le délicieux
Joueur de pâte, le petit Persëe et le Saint-
Sébastien en bronze doré et surtout un mer- j
veilleux Christ en bronze clair, qui rappelle
nos plus belles œuvres du moyen âge et qui,
quelles que soient son origine et sa date, jus-
qu'à présent fort énigmatiques, se clisse au
premier rang des travaux de métal, par la fi-
nesse du modelé comme par l'incomparable
grandeur du style.Lespans coupéssontgarnis
par deux autres vitrines remplies de bronzes.
L'une des deux est occupée par des bronzes du
XVIIIe siècle et par quelques bronzes de Barye.
Ces chefs-d'œuvre, naguère négligés,de notre
grand animalier, se montrent enfin dans un
cadre digne d'eux. Il faut reconnaître d'ail-
leurs qu'ils luttent fièrement de maîtrise avec
les productions des époques antérieures.
Cette salle est, je le répète, d'un aspect su-
perbe, mais, si imposantes que soient déjà
les séries qui y sont réunis, on y peut cons-
tater bien des lacunes. La collection devra
être augmentée et complétée peu à pou.
Pourquoi, par exemple,au moyen d'échanges
intelligemment motivés, ne chercherait-on
pas à y faire entrer quelques bronzes char-
mants de la Renaissance italienne qui se
trouvent un peu perdus et dépaysés, soit au
cabinet des antiques do la Bibliothèque Na-
tionale, soit au Musée de Cluny? Quelques
échanges pratiqués avec mesure et discerne-
ment pourraient utilement servir les in-
térêts de la science. Nous soumettons très
humblement l'idée à qui de droit.
Louis Gonse.
NOUVELLES
M. Homolle, docteur ès-lettres, agrégé
d'histoire, professeur suppléant d'épigraphie
et antiquités grecques au Collège de France,
est nommé pour six ans directeur de l'Ecole
française d'Athènes, en remplacement de M.
Foucart, dont la délégation est expirée.
M. Foucart est nommé directeur honoraire
de ladite école.
M. Eug.Muntzreprendrason cours d'his-
toire de l'art, le mercredi, 7 janvier, à deux
heures et demie, dans l'hémicycle de l'Ecole
des Beaux-Arts. — Ce cours est public.
Le Conseil municipal a voté, le 23 dé-
cembre, sur le rapport de M. Levraud, l'ac-
quisition des œuvres suivantes, qui ont figuré
cette année aux Salons des Champs-Elysées et
du Cliamp-de-Mars : Sculpture : Calon, par
M. Labalut, 5,000 fr.; Nymphe et Dauphin,
par M. Leroux, /i.OOO fr. ; Archimède, par
M. Vital-Cornu, 6.000 fr.; .-lmonr, par M. De-
maille. 5.000 fr. — Peinture : Les Maro-
quiniers, par M. Cofa'ylas; 2.500 fr.; Lès Cise-
leurs, par M. Bourgonnier, 2.500 fr.; Bou-
levard Derthier le soi;*, par M. Guignard,
500 ; L'Entrée des Troupeaux à Paris, par
M. Guignard, 560; Paysage en Chamjiagne,
par M. Barau, 1.800; La République, par M.
Gauthier, 1.500. — Dessins : Au Dépôt, les
Etrennes des Enfants assistes,Le Doyen de
la mine, par M. Renouard, 500 fr. chaque
œuvre : 1.500 fr. — Orfèvrerie: Coupe Re-
naissance, par M. Barré, h.000 fr. Total :
3A.800 fr.
M. Alphand, en arrivant dans les bu-
reaux du Champ-de-Mars, lundi dernier, a
trouvé rassemblé tout le persounel de la di-
rection générale des travaux de l'Exposition.
M. Charles Garnier, près de qui se trouvaient
MM. Contamin, Dutert, Formigé, Bou-
vard, etc., s"est avancé et, en constatant
l'heureux suecès de l'Exposition, a remis au
directeur des travaux le buste de M. Alphand
lui-même, sculpté par M. Coutan. M. Alphand
a remercié avec émotion tous les donateurs
et les a assurés une fois de plus de son affec-
tueux dévouement.
M. Lebègue, professeur à laFacultédes
Lettres de Toulouse, vient de faire à Martres-
Tolosane (Haute-Garonne) une importante dé-
couverte archéologique. Cette localité contient
un gisement archéologique déjà exploré de
1826 à 1830. Les fouilles interrompues à cette
époque ont été reprises récemment, grâce à
une subvention de 3.000 fr. accordée par le
ministère de l'instruction publique. Ces fouil-
les ont mis à jour 96 pièces, parmi lesquels on
remarque huit têtes en marbre de Sainl-Béat,
un buste d'empereur, plusieurs bas-reliefs,
une statue de Minerve, plusieurs fragments de
statues d'hommes, des chapiteaux, des pote-
ries et des socles en marbre tout disposés
pour recevoir des bustes. Les débris sont ré-
pandus à profusion à trois et quatre mètres de
profondeur dans le sol.
3
rareté et d'une beauté mûmes : le bouclier
dit de Henri II — le roi des boucliers,— des
rondaches superbes, un cor en bronze doré,
vraie merveille de ciselure, qu'à popularisée
la reproduction galvanoplastique de Castel-
lani, l'incomparable « langue de bœuf » de la
maison de Mantoue, des épées de premier
ordre, dont l'une peut rivaliser avec l'épée
de César Borgia, une épée allemande d'artil-
lerie, sans rivale pour la conservation, une
épée française à lame entièrement couverte
d'arabesques en relief, de la plus merveilleuse
exécution, et le fameux cimeterre italien sem-
blable à celui qu'on voit dans le Saint-Georges
de Raphaël, etc. Ls plupart do ces belles ar-
mes proviennent de la collection Révoil ou
de la collection de Napoléon III.
Entre les fenêtres ont été placées deux
grandes armoires qu'on tient à juste titre
pour les chefs-d'œuvre de Eoulle. Les vitri-
nes centrales ont été réservées aux médailles
et aux plaquettes, à la ferronnerie et à la
coutellerie. Le panneau de fond est occupé
par une grande vitrine, dans laquelle est dis-
posée une très nombreuse suite de plats en
étain de ISriot et do son imitateur Enderlein,
de chandeliers, de coffrets, de groupes et de
statuettes de la Renaissance italienne, parmi
lesquels l'Arion deRiccio, de la collection Da-
villier, les Deux larrons et le petit Davi l de
Bury attribués à Michel-Ange, le délicieux
Joueur de pâte, le petit Persëe et le Saint-
Sébastien en bronze doré et surtout un mer- j
veilleux Christ en bronze clair, qui rappelle
nos plus belles œuvres du moyen âge et qui,
quelles que soient son origine et sa date, jus-
qu'à présent fort énigmatiques, se clisse au
premier rang des travaux de métal, par la fi-
nesse du modelé comme par l'incomparable
grandeur du style.Lespans coupéssontgarnis
par deux autres vitrines remplies de bronzes.
L'une des deux est occupée par des bronzes du
XVIIIe siècle et par quelques bronzes de Barye.
Ces chefs-d'œuvre, naguère négligés,de notre
grand animalier, se montrent enfin dans un
cadre digne d'eux. Il faut reconnaître d'ail-
leurs qu'ils luttent fièrement de maîtrise avec
les productions des époques antérieures.
Cette salle est, je le répète, d'un aspect su-
perbe, mais, si imposantes que soient déjà
les séries qui y sont réunis, on y peut cons-
tater bien des lacunes. La collection devra
être augmentée et complétée peu à pou.
Pourquoi, par exemple,au moyen d'échanges
intelligemment motivés, ne chercherait-on
pas à y faire entrer quelques bronzes char-
mants de la Renaissance italienne qui se
trouvent un peu perdus et dépaysés, soit au
cabinet des antiques do la Bibliothèque Na-
tionale, soit au Musée de Cluny? Quelques
échanges pratiqués avec mesure et discerne-
ment pourraient utilement servir les in-
térêts de la science. Nous soumettons très
humblement l'idée à qui de droit.
Louis Gonse.
NOUVELLES
M. Homolle, docteur ès-lettres, agrégé
d'histoire, professeur suppléant d'épigraphie
et antiquités grecques au Collège de France,
est nommé pour six ans directeur de l'Ecole
française d'Athènes, en remplacement de M.
Foucart, dont la délégation est expirée.
M. Foucart est nommé directeur honoraire
de ladite école.
M. Eug.Muntzreprendrason cours d'his-
toire de l'art, le mercredi, 7 janvier, à deux
heures et demie, dans l'hémicycle de l'Ecole
des Beaux-Arts. — Ce cours est public.
Le Conseil municipal a voté, le 23 dé-
cembre, sur le rapport de M. Levraud, l'ac-
quisition des œuvres suivantes, qui ont figuré
cette année aux Salons des Champs-Elysées et
du Cliamp-de-Mars : Sculpture : Calon, par
M. Labalut, 5,000 fr.; Nymphe et Dauphin,
par M. Leroux, /i.OOO fr. ; Archimède, par
M. Vital-Cornu, 6.000 fr.; .-lmonr, par M. De-
maille. 5.000 fr. — Peinture : Les Maro-
quiniers, par M. Cofa'ylas; 2.500 fr.; Lès Cise-
leurs, par M. Bourgonnier, 2.500 fr.; Bou-
levard Derthier le soi;*, par M. Guignard,
500 ; L'Entrée des Troupeaux à Paris, par
M. Guignard, 560; Paysage en Chamjiagne,
par M. Barau, 1.800; La République, par M.
Gauthier, 1.500. — Dessins : Au Dépôt, les
Etrennes des Enfants assistes,Le Doyen de
la mine, par M. Renouard, 500 fr. chaque
œuvre : 1.500 fr. — Orfèvrerie: Coupe Re-
naissance, par M. Barré, h.000 fr. Total :
3A.800 fr.
M. Alphand, en arrivant dans les bu-
reaux du Champ-de-Mars, lundi dernier, a
trouvé rassemblé tout le persounel de la di-
rection générale des travaux de l'Exposition.
M. Charles Garnier, près de qui se trouvaient
MM. Contamin, Dutert, Formigé, Bou-
vard, etc., s"est avancé et, en constatant
l'heureux suecès de l'Exposition, a remis au
directeur des travaux le buste de M. Alphand
lui-même, sculpté par M. Coutan. M. Alphand
a remercié avec émotion tous les donateurs
et les a assurés une fois de plus de son affec-
tueux dévouement.
M. Lebègue, professeur à laFacultédes
Lettres de Toulouse, vient de faire à Martres-
Tolosane (Haute-Garonne) une importante dé-
couverte archéologique. Cette localité contient
un gisement archéologique déjà exploré de
1826 à 1830. Les fouilles interrompues à cette
époque ont été reprises récemment, grâce à
une subvention de 3.000 fr. accordée par le
ministère de l'instruction publique. Ces fouil-
les ont mis à jour 96 pièces, parmi lesquels on
remarque huit têtes en marbre de Sainl-Béat,
un buste d'empereur, plusieurs bas-reliefs,
une statue de Minerve, plusieurs fragments de
statues d'hommes, des chapiteaux, des pote-
ries et des socles en marbre tout disposés
pour recevoir des bustes. Les débris sont ré-
pandus à profusion à trois et quatre mètres de
profondeur dans le sol.