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La chronique des arts et de la curiosité — 1891

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Nr. 30 (19 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19739#0249
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ET DE LA CURIOSITÉ

23!)

per de nombreux documents Après les avoir pas-
sés au crible de la critique la plus judicieuse. La
série de ces Chroniques a commencé en même
temps que les grandes fouilles de l'Acropole,
elle se termine avec les derniers coups de pioche
donnés à l'entour du Parthénon.

L'œuvre magnifique de M. Cavvadias et les
campagnes archéologiques de moindre impor-
tance qui ont eu lieu dans la période de sept
années embrassée par l'ouvrage de M. S. Reinach,
sont analysées dans son volume, qui contient près
de 800 pages. A. de L.

Le Portefeuille des Arts Décoratifs, par M. A de
Champeaux (A. Calavas, éditeur à Paris), vient
d'entrer dans la quatrième année de sa publi-
cation.

Par le goût raisonné avec lequel sont choisis les
modèles artistiques qu'il présente à l'industrie et
par la nouveauté des objets d'art qu'il révèle aux
amateurs, ce recueil a rapidement distancé ceux
du même genre qui paraissent en France et à l'é-
tranger. Dans la pensée do ses fondateurs, il n'é-
tait destiné, tout d'abord, qu'à faire connaître au
public les pièces nouvelles qui viennent enrichir
chaque jour le Musée des Arts Décoratifs, en
même temps qu'il emprunterait aux Musées na-
tionaux et aux Collections particulières des motifs
de composition décorative inconnus ou insuffisam-
ment traduits. Les éditeurs du Portefeuille ont
pensé qu'ils devaient à leurs souscripteurs d'é-
tendre ce champ d'action et ils se sont proposé
de rechercher dans les Musées publics et dans
les collections de l'étranger toutes les créations
de l'ancien art français qu'il pouvait y avoir
avantage à vulgariser dans les ateliers contem-
porains.

Les premières démarches faites dans ce but ont
été accueillies parle Directeur du South Kensington
Muséum, à Londres, avec l'urbanité empressée et
la facilité libérale qu'il met au service de tout ce
qui peut favoriser les bonnes relations artistiques
entre les doux rives du détroit. Grâce à ces dis-
positions bienveillantes, dont on ne saurait assez
remercier Sir Philip Ganliffe-Owen, l'éditeur du
Portefeuille a pu photographier les principaux
meubles et les objets d'art d'origine française qui
font partie de la collection rassemblée à grands
frais par M. Jones et léguée au South Kensington
Muséum. Ces reproductions paraîtront successive-
ment dans les livraisons mensuelles du Porte-
feuille. On y trouvera réunis, aux grands meubles
d'ajiparat de la cour do Louis XIV, ces caprices
empreints de la grâce coquette et originale dos
règnes de Louis XV et de Louis XVI, dont les
spécimens, aujourd'hui si recherchés, n'existent
plus en France que dans des collections particu-
lières inaccessibles au public.

M. Durand-Gréville vient de publier, dans ia
Revue Archéologique de juillet-août 1891, une
étude, tirée en brochure (1), sur la Couleur du
décor des vases grecs. Voici un extrait qui
donnera une idée suffisante de la thèse que sou-
tient notre collaborateur et dont nous lui Jais-
sons la responsabilité :

« Les œuvres d'art subissent parfois des trans-

(1; Grand in-S», chez Ernest Leroux.

formations invraisemblables. Tout le monde
connaît aujourd'hui l'histoire de la pseudo-iîoîide
de Nuit, de Rembrandt; la môme aventure est
arrivée au Bon Samaritain du Louvre.

« Les vases grecs ont subi des transformations
analogues dont on commence à tenir compte,
mais qui sont encore beaucoup plus étendues
qu'on no le croit communément. Le noir de leur
décor est devenu, selon le cas, noir brunâtre,
brun violacé, brun foncé, brun rouge, rouge bri-
que, rouge vif et rouge orangé. Dans d'autres
circonstances, il s'est transformé en brun jau-
nâtre, jaune foncé, jaune clair, jaune terne, jaune
vif, jaune d'or. Quant à la cause de ces transfor-
mations, elle réside principalement, sinon exclu-
sivement, dans l'action lente de l'air humide.

« Quelques-uns de ces changements avaient été
signalés, il y a plus d'un demi-siècle; mais, d'une
part, ils étaient attribués à l'action d'un « coup
do feu » trop fort pendant la cuisson des vases,
et d'autre part, aussitôt que la transformation
dépassait un certain degré, on cessait de remon-
ter à la couleur primitive : on considérait la cou-
leur dérivée comme ayant toujours existé.
' « Cette erreur a son importance. De même que
les historiens d'art ont cru voir dans l'œuvre de
Rembrandt des groupes de tableaux, des périodes
de productions à gamme générale « verdàtro, jau-
nâtre, blonde, dorée, rousse, brune » qui ne cor-
respondent souvent qu'aux épaisseurs et aux
nuances fortuites des vernis dont ces peintures
sont couvertes, de même les archéologues ont
parfois été trompés par les changements que le
temps avait amenés dans le décor des vases ; ils
ont vu des couleurs primitives là où il n'y avait
que des couleurs complètement dérivées ».

Études et Recherches sur Alfred de Musset,
par la vicomtesse de Janzé. Paris, Pion, 1891.
Un vol. in-12.

Mme la vicomtesse de Janzé n'a pas seulement
bien mérité des études d'art par l'ardeur avec la-
quelle elle n'a cessé de recueillir de précieux docu-
ments iconographiques, —les portraits d'une foule
d'illustrations de notre histoire nationale, aussi
bien que les souvenirs de la Pologne, — elle ma-
nie également la plume avec un talent consommé
et sait faire revivre, en de délicates esquisses, les
personnalités les plus sympathiques de notre
temps.

Son Alfred de Musset, qui fait pendant au
Berryer, précédemment publié, se distingue par
l'extrême indépendance des jugements. Nous y
découvrons, à côté du Musset gandin et méphis-
tophélique, un Musset plein de recueillement et
de foi.

On comprend que dans un recueil comme le
nôtre, consacré exclusivement aux choses de l'art,
il ne m'est permis d'insister que-sur un des côtés
de ce très intéressant volume, celui qui touche
à nos études spéciales. A cet égard, le lecteur
trouvera une ample moisson d'informations pi-
quantes, dont un certain nombre voient le jour
la première fois. Je signalerai particulièrementie
chapitre IX comme riche en détails et en anecdo-
tes sur les goûts et les études artistiques de Mus-
set. Nous y voyons le poète autorisé à visiter la
nuit la galerie italienne du Louvre et admirant
les chefs-d'œuvre de la Renaissance, en s'aidant
 
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