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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

Une aigle chanta.
en lui abattant ia tête ! Et Sigurd possédera seul tout l'or
qui servait de couche à Fafnir.
LA QUATRIÈME CHANTA.
Sigurd serait prudent, mes sœurs, s'i! suivait votre conseii.
Ii devrait songer à réjouir ies corbeaux. Le ioup n'est pas
ioin quand on voit ses oreilles.
LA CINQUIÈME CHANTA.
Le jeune héros n'est pas aussi prudent 'que je i'avais pré-
sumé du chef des armées, s'ii iaisse échapper un des deux
frères après avoir tué i'autre.
LA SIXIÈME CHANTA.
îi hésite sur !e parti à prendre à i'égard de son ennemi; ii
iaisse étendu là-bas ie traître Reginn, Reginn auquei i) n'é-
chappera pas s'ii ne prévient ses coups.
LA SEPTIÈME CHANTA.
Que ie géant au fianc giacé soit raccourci de ia tête et jeté
loin de cet or. Aiors, ô Sigurd, tu jouiras seui des trésors de
Fafnir.
Le héros cède aux conseils, moins sans doute pour s'enrichir que pour sauver ses jours.
siGURD. son arrêt de mort. Les deux frères vont bientôt se trouver
Le sort ne sera pas assez puissant pour soustraire Reginn à réunis dans i'abîme.
Si la sculpture ne reproduit pas le meurtre de Reginn, elle rend assez bien la conversation
qui l'amène. Les oiseaux prophétiques devant dominer le drame, l'artiste ne pouvait mieux
les placer que dans le chapiteau. Et n'est-il pas remarquable qu'il les ait tournés précisément
au dessus des scènes sanglantes dont ils s'entretenaient? Quant au nombre de deux au lieu de
sept, si l'on trouvait qu'il fût trop hardi de supposer que les titres du texte de l'Edda ne font
pas autorité, ou sont mal rendus, nous aurions encore à faire observer que ce nombre de
deux oiseaux est formellement indiqué dans les Sagas.
Ceci, au reste, n'est pas le seul indice de l'influence des variantes conservées par les Sagas
postérieures à l'Edda. Il est clair que l'artiste de Frisingue a dû s'inspirer des traditions
orales ou écrites telles que les avaient modifiées la race dont il faisait partie, le peuple au-
quel il s'adressait, c'est à dire qu'il puisait à la source même d'où sont sortis les poèmes
moins anciens, et qu'on peut s'attendre à rencontrer dans ceux-ci les détails dont l'Edda ne
rendrait pas compte. C'est précisément ce qui a eu lieu ici.


Voilà Sigurd taché de sang; ie voilà qui rôlit le cœur
de Fafnir. Ii ferait plus sagement, je pense, le ravisseur de
l'or, s'il mangeait lui-même ce brillant nerf de la vie.
LA SECONDE CHANTA.
Voilà Reginn étendu sur la bruyère, le voilà méditant
la trahison du héros qui s'est fié en lui. Dans sa colère, il ar-
range des paroles accusatrices. Cet artisan de malheur veut
maintenant venger son frère.
LA TROISIÈME CHANTA.
Que Sigurd envoie aux enfers ce vieillard aux cheveux gris,
 
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