Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1835 (Nr. 217-251)

DOI Heft:
Numéro 220 (22 Janvier 1835) Planches 458,459
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.26559#0026

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA CARICATURE.

.-..1755

parfaitement que si vous êtes jamais venu en Autriche, ce n’est pas à
la tête d’une armée victorieuse; mais je vous invite à faire en sorte que
vos chambres acceptent le mémoire ci-dessus, faute de quoi je me ver-
rai , comme le président des Etats-Unis, dans la douloureuse nécessité
de saisir toutes les propriétés françaises en Autriche, et notamment les
sommes énormes que, par précaution, une personne que vous devez
connaître, a déposées secrètement depuis quatre ans à la banque de ma
bonne ville de Vienne. Agréez, mon frère, etc.

Signé FhAhçois.

Son jrère de Prusse à son frère de France.

Mon frère,

Lorsqu’au commencement de votre révolution (pas la dernière mais
la première, pas la petite mais la grande, la véritable et non contre-
faite) la Prusse fit la guerre à la France, et poussa ses bayonnettes
victorieuses jusqu’au cœur de la Champagne qui a conservé de ce lait
le surnom de pouilleuse, le projet de la Prusse était bien évidemment
de s’emparer de Paris. Ce n’est pas sa faute assurément, si cette proie
lui échappa. Je me vois donc forcé de réclamer de la France des dom-
mages-intérêts proportionnés au dommage qu’elle fit alors subir à la
Prusse, en l’empêchant brutalement de s’emparer de votre capitale. Je
crois vous donner une preuve de toute la modération qui m’anime, en
bornant mes prétentions pour ce fait, à la faible somme de cinquante
millions. Je vous fais même grâce des intérêts; vous prévenant toute-
fois que, si vous ne faites point voter cette trop juste indemnité par vos
chambres, je me verrai dans la douloureuse nécessité de faire saisir
toutes les propriétés françaises qui se trouvent en Prusse, y compris
les sommes énormes que, dans sa prévision, une personne de votre
intime connaissance a fait déposer depuis quatre ans, à la banque de
notre bonne ville de Berlin.

Croyez, etc. Guillaume.

Son frère d’Angleterre à sonfrère de France.

Ci-inclus, mon cher frère, l’état des sommés dépensées par la
Grande Bretagne, depuis une quarantaine d’années, pour l’entretien
des superbes flottes qu’elle a prises plusieurs fois à la France, sans dé-
claration préalable de guerre. Je crois devoir vous prévenir que si la
France refusait de rembourser ces dépenses .à la Grande Bretagne, je
me verrais dans la douloureuse nécessité de faire saisir toutes les pro-
priétés françaises en Angleterre, ainsi que les sommes énormes que,
dans sa prévision, une personne à laquelle vous devez vous intéresser
j’imagine, a fait déposer depuis quatre ans à la banque de Londres.

Agréez, Geouces.

Son frère de Suède à son frère de France.

Mon frère, à vue de la présente, il vous plaira payer à notre chargé
d’affaires près votre cour , la somme de quinze millions, valeur reçue
par nous en défaites, chaque fois que mes armées et 'celles de mes pré-
décesseurs ont eu le désagrément de se trouver en face des armées fran-
çaises. Faute de quoi, saisie sera opérée des sommes énormes que, dans
sa prévision, une personne de votre intime connaissance , a fait dépo-
ser depuis quatre ans a la banque de Stockolm.

Signe, etc. g. p. i5,000,000.

Son frère de TFurtemberg a son frère de F rance

Mon frère , je vous fais passer ci-inclus le compte des sommes qui
nous sont dues par la France, savoir : Pour six pommes cuites achetées
jadis à l’une de nos marchandes par un jeune tambour français qui,
ayant eu la tête emportée par un boulet après les avoir mangées, a eu
l’indélicatesse de ne pas les lui payer : Total, six millions, que je vous

•1756—--

prie de me solder immédiatement, faute de quoi, je me verrai dans la
douloureuse nécessité de faire saisir les sommes énormes que, par pré-
vision , une personne de votre intimité, a fait déposer depuis quatre
ans à la banque de notre capitale. Signé , etc.

Le soleil de Maroc au soleil de France.

Soleil d’occident, je vous adresse ci-inclus, avec une peau de chameau
et trois défenses d’éléphant, un petit mémoire dont la date remonte
au temps des croisades, époque à laquelle un de vos prédécesseurs
se permit de venir troubler l’un de mes ancêtres dans la libre exploi-
tation des chrétiens et du corail de nos contrées. Vous prévenant, ô so-
leil d’occident,'que, faute par vous de satisfaire à ma légitime deman-
de, je me verrai forcé de confisquer les sommes énormes que, dans
sa prévision, une'personne qui vous est chère, a fait déposer depuis
quatre ans à la banque de Maroc. Que d’ailleurs Mahomet vous
garde des punaises et vous comble de houris! Signé, etc.

Sa sainteté de Rome aux Vertus chrétiennes de France.

Mon fils, ce n’est point le père de l’Église, c’est le prince temporel
qui vous parle ici.

La queue du chat vient tôt ou tard, comme dit St-Augustin ; et la
justice aussi. Dans le temps que Buonaparte, lieutenant-général des
armées de Louis XVIII, occupait Rome, et que l’évêque d’Autun lui
avait prêté un de ses châteaux pour y retenir captif mon prédécesseur,
beaucoup de demandes d’indulgence plénière continuèrent d’arriver
de toutes parts, dans la capitale delà chrétienté, les unes par voie par-
ticulière, les autres par la poste, celles-ci par courrier, celles-là par le
roulage accéléré ; lesquelles toutes demeurèrent sans réponse par suite
de l’absence du Saint-père. Il en est résulté que, faute d’indulgences,
une foule d’âmes on tété envoyées malgré elles en purgatoire. C’est dans
la pieuse intention de faire dire des messes pour leur délivrance, que'
je réclame de votre piété très-connue et de celle de vos chambres, la
somme ci-indiquée. C’est dans celte espérance que je continue de di-
later en votre faveur mes entrailles paternelles, vous prévenant toute-
fois que, si vous vous montriez sourdu la réclamation que je vous adresse
ici en ma qualité seule de prince temporel, je me verrais forcé de faire
saisir les sommes énormes que , dans sa prévision, une personne qui
vous touche de bien près, mon fils, a fait déposer depuis quatre ans
à la banque de la cité de St-Pierre. Signé, etc.

Son frère de Holienzollern-Sigmarigen à son frère de France.

Mon frère, la petite créance de sept millions pour vitres cassées dans
mes états par le retentissement du canon des Français, ne vaudrait pas
la peine que je m’en inquiétasse, si celte nécessité où la France m’a mise
d’avoir h réclamer ladite créance , n’était déjà un préjudice par elle-
même. Je vous réclame donc quatorze millions, dont sept pour les vi-
tres cassées, et les sept autres à titre d’indemnité pour l’obligation d’a-
voir à vous en demander une. ■— Croyez, etc.

Son frère de Hesse-Philippsthal-BarchJeld à sonfrere de France.

Mon frère, de tous les états de l’univers , le mien paraît être le seul
empire qui 11’ait aucune espèce de créance à faire valoir contre la
France. Cette absence de dettes à notre égard est un dommage réel
dont la cause ne peut évidemment être imputée qu’à elle, car nous ne
demanderions pas mieux qu’elle nous dût quelque chose. Nous n’avons
donc rien à nous reprocher à cet égard, et si elle ne nous doit rien ,
c’est un oubli d’autant plus impardonnable, qu’elle doit à tout le mon-
de. En conséquence, je réclame d’elle une indemnité pour cette seule
raison que je n’en ai point à réclamer; vous prévenant que, faute par
elle de faire droit à cette réclamation, je fais marcher immédiatement
contre Paris les six hommes et le caporal qui composent mon armée, et
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen