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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1835 (Nr. 217-251)

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Numéro 250 (20 Août 1835) Planches 521,522
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https://doi.org/10.11588/diglit.26559#0197

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5- ANNÉE.

Numéro 250.

RÉDACTION.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco, à
M. Louis Desnoyers (Derville), rédacteur en chef, au bu-
reau de rédaction, rue du Croissant, n° 16. — 11 sera rendu
compte dans la Caricature et le Charivari de tout ouvrage et
objet d’art dont il aura été déposé trois ex-emplairesau bu-
reau ci-dessus, rue du Croissant, n» 16. (Affranchir.)

ADMINISTRATION ET DESSINS.

Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à M. CH.
PHILIPON, directeur du journal, ainsi que les réclamations,
abonnemens et envois de fonds, au bureau de la Caricature,
galerie Véro-Dodat, maison Aubert. (Affranchir.)

CAST1GAT BIDBNDO MORES.

-«<3 20 août 1835.

CONDITIONS D’ABONNEMENT.

On souscrit à Paris, au bureau du journal, galerie Véro-Dodat,
maison AUBERT; et dans les départemens, ainsi qu’à l’étran-
ger, chez tous les libraires et directeurs des postes. — Prix,
franco pour toute la'France: pour un an, 62 fr.; pour six
mois, 26 fr.; pour trois mois, 13 fr. —On s’abonne pour P Al .
magne, chez M. Alexandre, à Strasbourg.

NOTA.

Les Messageries Notre-Dame-des-Victoires et les Messageries Laf-
fitte et Caillard reçoivent les abonnemens sans frais.

ANNONCES.

Un franc la ligne.

POLITIQUE, MORALE, LITTÉRAIRE ET SCÉNIQUE.


AUX SOUSCRIPTEURS DE LA CARICATURE.

ARTICLE QUI,-’PLUS ENCORE QUE TOUT AUTRE ARTICLE,

J A ÉTÉ ÉCRIT POUR ÊTRE LU,

Les articles de la loi infernale contre le jury, la presse, les théâtres,
les lithographies, sont votés avec tant de célérité parles croupions de
la chambre basse, qu’il est probable qu’au moment où vous lirez ces li-
gnes, l’œuvre d’iniquité aura été portée du Palais-Bourbon au visa de
la chambre des pairs. Avant la fin delà semaine, le parricide sera con-
sommé: la monarchie de juillet aura tué sa mère, tout au moins d’in-
tention.

C’est ainsi que se réalisent nos prévisions ; c’est ainsi que la loi la
plus inique, la plus odieuse, la plus oppressive de nos trente derniè-
res années aura été votée par les sages, les modérés, les honnêtes gens
par excellence, malgré les flétrissures, peut-être même à cause des
flétrissures dont l’ont frappée les Bignon, les Lamartine, les Pagès (de
l’Arriége), les Salverte, les Tracy, les Bricqueville, les Havin, les Ara-
go, les Royer-Collard, les Dupin, les Odillon-Barrot, les Lafitte, les
Garnier-Pagès, tous les hommes de cœur et de conscience qui sont de-
meurés fidèles à leurs convictions d’autrefois.

Or, cette loi que nous appelons atroce, car telle est l’épithète que
îni ont infligée les honorables orateurs que nous venons de nommer,
cette loi frappe triplement la Caricature : elle frappe la Caricature,
par le cautionnement, par la pénalité, par la censure. C’est peu.

Toutefois, malgré les confiscations dont les journaux sont mena-
cés sous le titre d’amendes; malgré la coûteuse surcharge qu’occa-
sionnera, en présence de telsrisques, l’élévation des cautionnemens, dé-
sormais saisissablés, et qui devront etre déposés en numéraire, au lieu
de 1 'être en rentes, avec intérêt de quatre pour cent en place de cinq;
hébien! la Caricature aurait trouvé sans doute dans sa prospérité crois-
sante les moyens de convertir et d’élever son cautionnement actuel
au niveau des voraces exigences de la nouvelle loi.

Elle aurait bravé de même, tout en cherchant à parer ses coups,
l’effroyable pénalité dont la loi menace l’émission de toute pensée in-
dépendante, de toute moquerie surtout, de tout sarcasme, de toute dé-

rision directe ou indirecte, contre le roi, le gouvernement, les princes,
leurs domestiques, leurs chevaux, le serment, la propriété, les classes
de la société, les lois, la morale publique et religieuse, etc., etc., etc.
Obligée de marcher dès lors sur une route traîtreusement parsemée
de pièges, d’embûches, de traquenards invisibles, elle eût posé le pied
avec plus de précaution sans doute, mais elle eût marché en avant, au
risque de fouler la queue de quelque petit article inaperçu, qui se re-
dressât comme une vipère et lui plantât dans le mollet sa dent empoi-
sonneuse. En d’autres termes, elle eût ressemblé à ces jongleurs qu’on
commence par aveugler, qu’on placeensuite au milieu d’un semis d’œufs,
et à qui l’on dit généreusement: « Marche! tu es parfaitement fibre
d’aller où tu voudras, mais prends bien garde d’en cassser un seul ! »
La Caricature eût-elle eu suffisamment d’adresse et de bonheur pour ne
pas casser un seul œuf, ou bien eût-elle, par mégarde, écrasé dans sa co-
que quelque poussin ministériel ? Elle l’ignore, mais elle eût tenté l’a-
venture, au risque même d’aller crayonner des poires sur les murs de
la Bastille que le ministère bâtit en ce moment à Cayenne, pour l’usage
des écrivains patriotes.

Non, la Caricature n’aurait reculé devant aucun sacrifice pécuniai-
re, devant aucune pénalité; son courage et son dévouement auraient
grandi en même tems que le péril. C’est une justice que ses antécédens
lui donnent peut-être quelque droit de se rendre à elle-même, sans
trop de vanité.

Mais la loi infernale ne laisse pas même à la Caricature le mérite
de ce nouveau danger. La loi infernale mutile les autres journaux, mais
elle tue net la Caricature.

« Aucuns dessins, « dit-elle avec force pataquiès, » aucunes gravit-
» res, lithographies, médailles et estampes, aucuns emblèmes, de
» quelque nature et espece qu'ils soient, ne pourront être publiés,

» exposés ou mis en vente sans Vautorisation préalable du ministre
» de l’intérieur à Paris, et du préfet dans les départemens. »

L’interdiction est assez précise. Il s’est trouvé des olibrius pour
soutenir que le rétablissement de cette censure n’était pas du tout
contraire, au contraire ! à la charte, qui dit : « La censure est abo-, ‘
» lie et ne pourra jamais être rétablie. » Il s’en est trouvé d’aulreé:
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