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Caumont, Arcisse de
Abécédaire ou rudiment d'archéologie (Band 2): Architecture civile et militaire — Caen, 1853

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https://doi.org/10.11588/diglit.14801#0261
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ARCHITECTURE CIVILE AU XVIe. SIECLE. 249

en pierre blanche ; un grand nombre de rues avaient aussi des porches
ou galeries au moyen desquelles on pouvait marcher à couvert, mais
qui rendaient fort sombres les appartements du rez-de-chaussée.

Avec les vieilles maisons qui nous restent dans plusieurs quartiers, il
est facile de se faire une idée de nos rues des XVe. et XVIe. siècles.

A l'extérieur, et vues d'une position élevée, les villes du moyen-age
avaient quelque chose de plus satisfaisant.

De tous côtés des tours d'églises, de chapelles, de murailles militaires
et jusqu'aux clochetons couronnant les escaliers et les cheminées des
maisons, présentaient une forêt de pyramides auxquelles venaient se
marier les pignons aigus des maisons. Ce tableau oifrait le coup-d'œil le
plus animé et le plus pittoresque ; on peut en juger par beaucoup de vignettes
de manuscrits du XVe. siècle, représentant les villes de cette époque.

Tel était au XVIe. siècle l'état des villes, il ne changea qu'au XVIIe.
siècle que l'on commença à élargir les rues, à détruire les fortifications
pour faire des promenades, et que les maisons en pierre ou en brique
prévalurent décidément sur les maisons en bois.

Ajoutons que beaucoup de villes n'étaient pas encore régulièrement
pavées ; que les rues étaient pleines de fange ; que le chaume couvrait
encore les maisons du peuple, et que la plus grande malpropreté régnait
dans beaucoup de quartiers (1).

Les rues étaient fort étroites; quelques-unes n'avaient que 10 pieds
de largeur ; les plus grandes n'avaient guères plus du double.

Les ouvriers de même profession étaient dans la même rue; ainsi on
connaît, dans beaucoup de villes, la rue au Fùvres, celles des pelletiers,
des tonnelliers , etc., etc.

Les places peu spacieuses étaient souvent entourées de porches.
L'établissement des lanternes ne date, pour les grandes villes, que
de la fin du XVIIe. siècle et du XVIIIe. pour d'autres.

Le soir, les personnages notables se faisaient précéder, dans les
rues, d'un domestique portant une torche de résine. Quelques hôtels^
notamment celui que j'habite à Caen, avaient sous leurs portes, fixé à
la muraille, un grand éteignoir en fer pour éteindre les torches en
entrant (2).

(1) Ce ne fut qu'au XVIIe. siècle qu'un service régulier fut établi pour net-
toyer les rues de Paris ; on peut de là conclure que les villes de province ne
prirent des mesures analogues que quelques temps après.

(2) Les lanternes dites réverbères et à huile ne datent que du siècle dernier,
1768 pour Paris , 17 G 9 pour Rouen (delà Qucrrierc, ouvrage r.itcj. 11 y eut
 
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