250 DE CÂUMONT. ABÉCÉDAIRE D'ARCHÉOLOGIE.
A quelles causes peut-on attiibuer Caba7idon du style ogival pour
i'architecture dite de la renaissance?
L'abandon du style ogival long-temps admiré, ce retour vers l'an-
cienne architecture si opposée de formes au système précédent, est un
des phénomènes les plus extraordinaires de la versatilité de l'esprit
humain, de cette mobilité qui a produit, à diverses époques, des
volte-faces soudaines que les générations suivantes ont quelque peine
à s'expliquer.
Il est évident que les causes indiquées dans mon Cours d'anti-
quités et dans le volume de Y Abécédaire consacré à l'architecture re-
ligieuse , notamment : la réaction opérée en faveur de la littérature
et des beaux-arts des anciens , d'abord en Italie puis en France, ont
beaucoup contribué à produire cette grande révolution artistique; ce-
pendant on peut l'expliquer aussi par beaucoup d'autres causes.
Quelques-uns ont pensé que les formes de l'architecture antique ( le
cintre, le carré et les lignes horizontales) se prêtaient mieux à la dis-
tribution des maisons et des palais, ce qui put influer puissamment
dans l'esprit des architectes sur la préférence qu'ils lui donnèrent.
M. Hope trouve les causes principales de l'abandon du style ogival
dans le progrès de l'industrie , des richesses et des connaissances parmi
les laïques. Cette émancipation des laïques produisit, d'après lui, le besoin
de nouvelles constructions plus nombreuses et plus variées qu'aupa-
ravant et qui ne pouvaient plus avoir le caractère religieux dans lequel
excellaient les architectes de l'église. Elle fit sentir plus vivement le désir
de secouer le joug de l'influence sacerdotale dans le plan et l'exé-
cution de ces bâtiments, même à une époque antérieure à la ré-
forme.
a A coup-sûr, ajoute M. Hope, on n'a point fait de progrès en
« revenant aux formes anciennes, on a rétrogradé : si l'on avait pro-
« gressé, on n'aurait point renoncé à toutes ces dispositions adaptées
« aux habitudes sociales et religieuses, qui étaient nées et avaient
« grandi avec elles ; on n'aurait pas abandonné toutes ces hardiesses
« ingénieuses dont les anciens ne s'abstenaient que parce qu'ils ne les
« connaissaient pas, car s'ils les eussent connues, ils eussent volontiers
« renoncé pour elles à une foule de formes que la renaissance s'avisa
« de raviver. En un mot, on n'eût point adopté les modes qui, loin
encore à Rouen , après cette époque, des lanternes éclairées par des chandelles
de suif.
A quelles causes peut-on attiibuer Caba7idon du style ogival pour
i'architecture dite de la renaissance?
L'abandon du style ogival long-temps admiré, ce retour vers l'an-
cienne architecture si opposée de formes au système précédent, est un
des phénomènes les plus extraordinaires de la versatilité de l'esprit
humain, de cette mobilité qui a produit, à diverses époques, des
volte-faces soudaines que les générations suivantes ont quelque peine
à s'expliquer.
Il est évident que les causes indiquées dans mon Cours d'anti-
quités et dans le volume de Y Abécédaire consacré à l'architecture re-
ligieuse , notamment : la réaction opérée en faveur de la littérature
et des beaux-arts des anciens , d'abord en Italie puis en France, ont
beaucoup contribué à produire cette grande révolution artistique; ce-
pendant on peut l'expliquer aussi par beaucoup d'autres causes.
Quelques-uns ont pensé que les formes de l'architecture antique ( le
cintre, le carré et les lignes horizontales) se prêtaient mieux à la dis-
tribution des maisons et des palais, ce qui put influer puissamment
dans l'esprit des architectes sur la préférence qu'ils lui donnèrent.
M. Hope trouve les causes principales de l'abandon du style ogival
dans le progrès de l'industrie , des richesses et des connaissances parmi
les laïques. Cette émancipation des laïques produisit, d'après lui, le besoin
de nouvelles constructions plus nombreuses et plus variées qu'aupa-
ravant et qui ne pouvaient plus avoir le caractère religieux dans lequel
excellaient les architectes de l'église. Elle fit sentir plus vivement le désir
de secouer le joug de l'influence sacerdotale dans le plan et l'exé-
cution de ces bâtiments, même à une époque antérieure à la ré-
forme.
a A coup-sûr, ajoute M. Hope, on n'a point fait de progrès en
« revenant aux formes anciennes, on a rétrogradé : si l'on avait pro-
« gressé, on n'aurait point renoncé à toutes ces dispositions adaptées
« aux habitudes sociales et religieuses, qui étaient nées et avaient
« grandi avec elles ; on n'aurait pas abandonné toutes ces hardiesses
« ingénieuses dont les anciens ne s'abstenaient que parce qu'ils ne les
« connaissaient pas, car s'ils les eussent connues, ils eussent volontiers
« renoncé pour elles à une foule de formes que la renaissance s'avisa
« de raviver. En un mot, on n'eût point adopté les modes qui, loin
encore à Rouen , après cette époque, des lanternes éclairées par des chandelles
de suif.