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Le charivari — 14.1845

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Décembre (No. 335-365)
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M. de Bémusat.

M. Baour s'est adressé aux vieilles sympathies des
académiciens : « Ossian, s'est-il écrié, est une des
gloires de l'empire. On vous a contesté Racine, on
vous a contesté Molière , on en viendra bientôt à nier
Delilleet Baour. Au nom de l'empereur qui vous a
donné un costume brodé de vert, respectez Ossian,
ne touchez pas à Ossian. »

Cet appel n'est point resté sans réponse. La fibre
impériale d'une foule d'académiciens a tressailli. M.
de Pongerville a senti une larme de Morven humec-
ter sa paupière, et M. Jay a poussé trois soupirs de
Fingal.

A la voix du barde, les spectres sont sortis de leur
fauteuil; le parti impérial s'est reconstitué.

Il est déjà question d'une fusion entre la compa-
gnie des impérialistes et celle des universitaires,
sous le nom de compagnie Ossian. Elle pourrait bien
emporter la future concession d'immortalité au
scrutin.

M. de Rémusat a essayé d'un rapprochement avec
M. Baour; toutes les démarches sont restées inutiles.
On n'outrage pas impunément un barde.

Tons les soirs M. de Rémusat, vêtu d'une longue
robe brune, d'une perruque blanche et d'une barbe
idem, se rend devant la porte de M. Baour et lui
chante les odes d'Ossian sur un lutb. Puisse Odin
lui être propice, et quelque Valkyric adoucir en sa
ar l'implacable courroux du vieux Baour!

^ambassadeur de Russie a vu son équipage
accrocjhé et a failli verser, il y a quelques jours, sur
la routi' de Saint Cloud. C'est le deuxième échec ar-
rivé chc'z nous à des diplomates étrangers en une se-
maine, it&çe doivent plus reconnaître la France du
Juste-Milieu:

Deux accideï!s en une semaine, quel affreux
présage ! Des Ronlains5 à leur place, auraient de-
mandé leurs passepo"

REPRODIGE DE ûTCHIlHIE !M

"acajou et le
1 is s a n d r e
ient une chi-
mie pour bien
de? gens, même
pour Alphonse
Kafr, qui di-
sait un jour
aux visiteurs é-
merveillés par le
beau iioir de son
mobilier : « Je
suis certain de la
qualité de mon

_j/ ) fait moi-mèïoe.»

nWÏÏT' — Son domestiqae,
11 le matin, cirait à

fi :if;.#^tomvA*i.

K4ffS4fej( o|-1-—-

pSrd(P^^Me^/t-il pas également la manière
de^ilij 4eli|i:i|^n^àe avec des haricots? Il suffirait
d'unWéàiÊlio^ffijki'importe quoi dont on arroserait
le premî&r-^atitvenu, et l'on pourrait, avec un sac
de fèves ou un litre de marrons, se procurer des
poires, des pommes, des dattes, des pistaches et des
pruneaux.

Pour mon compte particulier, je vais abuser de la
découverte de M. Boucherie. J'ai dans mon jardin
un rosier dont je veux faire un baobab, et un géra-
nium que je désire transformer en chêne-liége, afin
de me fabriquer des bouchons. J'aurai les bouteilles
plus tard, et le vin quand M. Boucherie aura inventé
le moyen de faire pousser du muscat sur du chèvre-
feuille.

Un journal étranger publie l'annonce suivante qui

est scrupuleusement traduite :

Une jeune fille comme il faut, âgée de trente-cinq ans,
douée d'un extérieur très agréable, se sert de cette voie, qui
devient de jour en jour plus usitée, pour entrer en relations
avec un jeune homme, de bonne société, n'ayant pas at-
teint l'âge ée quarante-cinq ans, et possédant un bon phy-
sique. Comme elle a des revenus suflîsans, elle passera outre
sur la position pécuniaire du jeune homme. Une discrétion in-
violable, etc.

Si notre presse annoncière arrive à faire entrer
dans la circulation cette nature de réclames, le
grand format lui-même n'y suffira plus : il faudra
nécessairement qu'elle adopte l'envergure de l'E-
poque.

Voici une autre annonce non moins édifiante :
nous l'empruntons à la Gazette de Java :

Voûte et Gvérin vendront, le 9 juillet, dans la maison mor-
tuaire de M. Pareve, les esclaves suivans :

Pois, très habile cuisinier et pâtissier, ainsi que les mem-
bres de la famille suivante, tous très bons esclaves :

Jannina, âgée de 30 ans (avec ses quatre enfans), coutu-
rière agréable, femme du corps (nous traduisons littérale-
ment) et coiffeuse ; Noortjaya, âgée de 12 ans, fille du corps
novice et bonne couturière ; Roewak, âgé de 10 ans ; Pamêla,
âgée de 4 ans ; Jaya, âgé de 3 ans.

Puis seront vendus pareillement i

1,000 gigots de mouton/fumés ;

31 barils de langues salée3 ; arrivées par le navire Au~
guste, commandé par le capitaine Rolls.

VAsmodée, qui est le Cliarivari de La Haye, dit,

à ce sujet, que MM. Voûte et Guérin font très bien

marcher ensemble le commerce de chairs vivantes

et celui de chairs mortes.

Hier, au Cirque, les éléphans ont paru petits; le
buget nous a blasés sur les énormités.

— Le prince Albert de Prusse a voulu visiter ré-
cemment le Vésuve qui fume beaucoup en ce mo-
ment. Il nous semble que, pour voir fumer, les

princes n'ont pas besoin de chercher le volcan : il
la fois, ses bottes et ses meubles. ! m , ,

Mais aujourd'hui, grâce à M. Boucherie,les bois | leur suffit de reSarder autour d eux*
de luxe, tout ce qu'il y a de plus insulaire, sont r ' — On a ressenti, dit-on, le 2 courant, à Madrid,
à la portée de tout le monde, car chacun pourra le, , secousse de tremblement de terre. C'est bien pos-
faire de propriâ manu », car à cette heure les Np ~iuvernent vrai-

Il vous suffira de planter un peuplier sur votre le-
nêtre, à 1 insu des sergens de ville, pour obtenir de ce
plant tout ce que vous voudrez. En l'arrosant avec
une potion, selon la formule de M. Boucherie, il
poussera de l'érable, du marronnier, du palissandre
ou de l'osier, ad lïbilum.

Le procédé de M. Boucherie a obtenu les plus
grands encouragemens de l'Académie des sciences.
La docte assemblée a vu, dan? cette facilité d'arran-
ger et de durcir les bois à sa guise,un véritable pro-
grès. Or, ce suffrage est d'autant plus précieux, que
l'Académie est experte en la matière : il lui est ar-
rivé plus d'une fois de faire d'une bûche un savant.

Toutefois, que M. Boucherie ne se repose pas sur
ses lauriers, qui sont des chardons soumis à son
arrosage particulier ; qu'il cherche encore et il trou-
vera. Puisqu'il fait du ; citronnier avec du sapin,

ment l'Espagne d'une façon à fa«_ - Mer»
— Cheï nous de semblables fait? n'attireraient

— M. Guizot d'ailleurs est le dernier homme q
nous choisirions pour cette négociation mercantile
attendu qu'il est connu pour faire trop bon marché
de notre pays vis-à-vis de l'Angleterre.

— Les compagnies de chemins de fer, non admi
ses à soumissionner, se donnent avec une légère va
riante des airs de garde impériale ; elles meurent
mais elles ne rendent pas.

— On a vraiment bien tort de crier à l'impudence
de certains gros spéculateurs en chemins de fer - \\s
pèchent au contraire par .excès de retenue.

Cirque-National.

Prem. repr. de : Les Éléphans de la Pagode, mima.

drame en trois actes, par M. de Saint-Hilaire.

Les chevaux du Cirque, après avoir participé
pendant une centaine de soirées aux batailles impé-
riales, après s'être couverts de gloire, de poussière
et d'écorchures, éprouvaient, tout belliqueux qu'i]g
soient le besoin de se reposer. Ils ployaient sous le
poids des lauriers au point de risquer d'en devenir
fourbus ; ils aspiraient à la paix quand même avec
une ardeur guizotine.

Force a donc été de chercher d'autres acteurs qua-
drupèdes pour laisser à ces excellens chevaux le
temps de se refaire. L'administration a songé aux
éléphans qui déjà, il y a une quinzaine d'années,
avaient été admis à déployer leurs talens dramati-
ques sur ce théâtre.

Dans l'Eléphant du roi de Siam il n'y en avait
qu'un; cette fois on nous en a montré deux.

L'action se passe dans l'Inde, cela va sans dire ;
il parait que dans ce pays les éléphans ont une exis-
tence très occupée, car ils sont chargés de tout faire.
Ainsi quand le trône est vacant, ce sont eux qui dé-
cernent le sceptre et la couronne. Ce sont les Laffitte
de l'endroit. Nous aimons à croire que ce rôle leur
procure un peu plus d'agrémens que chez nous.

Ils doivent en outre choisir de leur patte une é-
pouse au souverain ; ils prennent place aux galas de
cérémonie et font l'ornement des fêtes de la cour, où
ils dansent la polka avec une légèreté,., budgétaire.

Quand il existe un rejeton royal que des usurpa-
teurs veulent priver de l'héritage de ses ancêtres, les
éléphans soutiennent les droits de la légitimité avec
un zèle égal à celui de la Quotidienne ou de VËcho
français.

Enfin lorsque, grâce à leurs efforts, la restaura-
tion du jeune prince s'est accomplie, ils g'attèlent
complaisamment à son carrosse triomphal et lui ser-
vent de chevaux du sacre.

Nos deux éléphans se sont acquittés avec distinc-
tion de ces diverses attributions de leur emploi; si
parfois ils ont montré quelque embarras, il faut sans
doute l'attribuer à l'émotion inséparable d'un pre-
mier début.

Le mimodrame, qui leur sert d'encadrement, est
égayé par un rôle de savetier français, momentané-
ment élu potentat d'Inde, rôle où, par parenthèse,
Dupuis est d'une comique bonhomie. Les costumes
et les décors sont riches,et les ballets Surtout, entre-
mêlés d'exercices gymnastin^es, sont très amusans
à voir. C'est un succè«.

-Dramatiques, après avoir fait douce-
er avec Plus heureux qu'un Roi, qnl es

certaines r—, le Sys.tae I

nous a trop accoutumés aux tremblemens. >et ^ ce taeâtre a emprunté au reper-

- Un journal de Nord se plaint du trop gran - {^n^^^'^^

nombre d'amateurs q*i veulent se lancer dans les "

filatures. Si du moins ce goût pouvait gagner lef )lies.Drama.tiques donneront, cette semaine,

ministres d'octobre! Nous ne demanderions pa ^ représentation de la Fille à moi^

mieux que de les voir filer. plusieurs actes, de MM. Léonce et Delapor,

! , „ „ -, maro\ - rénétitions ont été interrompues par w "1

-Le bruit court que John-Bull es en marcL , repeUio ^ ^

pour acheter notre établissement de Chandernagc W -

M Guizot voudrait doiic vendre la France en gros Troïs militaires plus Un, parodie des

en détail aux Anglais? V* «*« à la ¥

Crie?,
 
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