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Le charivari — 46.1877

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LE CHARIVARI

►•11. " .."—I - I ——W—I

Tenez, si vous voulez, il y a dans la commune la
fille de l’adjoint qui est détestée de tout le monde.
Elle s’appelle Herminie. Ce serait un bon tour à lui
jouer que de la mettre dans votre pièce, sans comp-
ter qu’elle louche et qu’elle boite, ce qui ne man-
querait pas de faire rire.

Du reste, là - dessus, vous en ferez comme vous
voudrez, pourvu que ma Léontine soit hors d’af-
faire.

Votre dévoué,

brionnet.

Numéro 3.

Monsieur,

Il paraît que vous appelez un de vos personnages
Legrand, et que ce personnage fait triste figure
dans votre drame. Moi, monsieur, je m’appelle Pe-
tit. Or, comme le proverbe l’a dit, les extrêmes se
touchent, et, par conséquent, il pourrait dans cer-
tains esprits résulter de ce rapprochement par les
contraires une confusion qui serait préjudiciable à
ma dignité.

Je vous invite donc à vous arranger comme bon
vous semblera, mais à faire en sorte qu’il n’y ait
pas plus de Legrand que de Petit dans votre pièce.

Agréez, monsieur, mes salutations,

petit, rentier.

Numéro 4.

Monsieur,

On va jouer une pièce de vous.

Dans cette pièce, si je sais bien informé (et je
crois l’être), vous mettez en scène un personnage
ridicule du nom de Mortimer.

Or, monsieur, j’ai fait courir l’année dernière un
cheval sous ce nom-là.

Comme il ne me plairait pas qu’à mon cercle on
se permît, à ce propos, des rapprochements gouail-
leurs, vous voudrez bien supprimer le Mortimer de
votre programme.

Faute de quoi j’aurais l'honneur de vous envoyer
deux témoins.

J’ai l’honneur de vous saluer.

Vicomte de Sainte-Gomme.

Voilà où nous en sommes.

N’avais-je pas raison de dire qu’avec ce système
de susceptibilités extravagantes, le métier de ro-
mancier et d’auteur dramatique deviendra impos-
sible?

Il n’y aura plus d’autre re ssource que de numé-
roter les personnages.

Heureux temps que celui où on lira dans un
feuilleton :

— Lejeune 124, ému, se précipita aux genoux de
MUo 32.

Paul Girard

LE

r.VR

ALBERT DE LASALLE

« L’Opéra est l’expression encore vivante du dix-
septième siècle, pompeux et emphatique qui l’a vu
naître.

» Le dix-huitième siècle, plus détendu, de mœurs
plus faciles et plus souriantes, se dénonce dans sa
création de l’Opéra-Comique.

» Quant au Théâtre-Lyrique, véritable laboratoire de
la musique, il est bien à l’image de notre époque de
travail ardent et d’investigation inquiète; c’est un
champ d’expérience ouvert aux chercheurs, à la fois un
champ clos où se mesurent les adeptes de toutes les
écoles. »

Telle est la conclusion du nouveau livre que vient de

fl) l vol. grand in-16, chez Lecuir, 17. boulevard Mont-
martre. — Prix : 3 francs.

AVANT LA BATAILLE

Un fort vent d’exposition souffle déjà à travers
nos cafés et nos restaurants.

Hier, comme je venais de prendre un bock, le
garçon me fait observer que je lui dois encore deux
sous.

— Comment ! votre bock coûte aujourd’hui cin-
quante centimes? Je ne l’ai payé que huit sous il y
a quelques jours.

— Ah! dame, monsieur, m’a-t-il répondu, à la
veille de VExposition !

Il a suffi de ce mot pour me reporter aux beaux
jours de 1867. J’ai revu, par la pensée, le grand
bouillon Duval de la rue Montesquieu, assiégé dès
trois heures du soir par des queues formidables, et
ses grilles fermées, que l’on entre-bâillait seulement
de temps à autre pour laisser pénétrer autant d’af-
famés qu’il venait de sortir de repus.

Partout la même affluence : les salons du rez-de-
chaussée des restaurants étant toujours pleins, on
montait au premier, puis au second, on envahissait
l’appartement particulier du patron, on s’entassait
dans son cabinet de toilette, dans sa chambre à
coucher, on se faisait servir sur son piano.

Le dimanche de la Pentecôte de l’an de disgrâce
1867, je me souviens, dans un restaurant de la rue
de Rivoli, d’avoir dîné sur le balcon, à onze heures
du soir.

La perspective du retour de pareils jours n’est
pas très-gaie. Ce qui est plus amusant, en revan-
che, c’est de jeter un coup d’œil sur les dessins de
certaines publications spéciales, créées — et pas
d’aujourd’hui — pour nous initier aux moindres
détails de la gigantesque exhibition.

Pour le moment, ces dessins représentent géné-
ralement trois piquets, une brouette, un tas de sa-
ble, et on lit au-dessous :

GRANDE GALERIE CENTRALE. VUE ACTUELLE
DES TRAVAUX.

Enfin, avec les yeux de la foi !

Maintenant, un simple détail.

Dans les restaurants à prix fixe du Palais-Royal
et des passages, un déjeuner coûtait 1 fr. 25 il y a
une vingtaine d’années. L’Exposition de 1855 éleva
ce prix à 1 fr. 50 ; l'Exposition de 1867, à 1 fr. 75.

L’Exposition de 1878 le portera bien à 2 fr. au

moins.

Par cette petite progression, jugez des autres.

La vie de famille a aussi ses dangers, dont le plus
commun est de vous exposer sans défense à l’inva-
sion de véritables smalas de pays, à qui il faut ser-
vir de guide

... dans la ville splèndide.

Aussi les gens prudents agiront-ils comme en
1867 : au moment où ils sentiront leurs hôtes ap-

publier notre collaborateur Albert de Lasalle, et qui,
de fait, présente le tableau des travaux accomplis dans
cette usine à doubles-croches, depuis sa fondation au
boulevard du Temple (le 15 novembre 1847).

Le Mémorial du Théâtre - Lyrique se présente sous
l’aspect d’un catalogue avec des commentaires copieux
et précis.

Il passe en revue cent quatre-vingt-deux opéras créés
ou repris, dont il donne la date, le nombre d’actes, les
noms d’auteurs et d’interprètes ; le tout relevé avec un
soin minutieux sur les programmes officiels, les regis-
tres du théâtre et les archives de la Société des auteurs
et compositeurs.

Voici, du reste, et à titre d’échantillons, quelques
pages du livre :

A commencer par le commencement, nous rencon-
trons d’abord :

« Les Premiers pas ou les deux Génies, prologue
en un acte, d’Alphonse Royer et Gustave Waëz ; mu-
sique d’LIalévy, Carafa, Auber et Adolphe Adam. — 15
novembre 1847.

» La pièce qui a servi de préface au répertoire du
Théâtre-Lyrique était une sorte de plaidoyer tendant à
prouver que l’Opéra ne serait pas expatrié au boulevard

i procher, ils feront mettre du papier neuf... à leurs
malles, et, par une offensive hardie, tomberont à
l’improviste dans la famille de province qui les me-
naçait.

Mais ceux que leurs occupations retiennent à
Paris ?

Parisiens, recueillons-nous, la bataille sera rude,

Paul Courty.

---

CHRONIQUE DU JOUR

La France périra par le reportage.

Le reportage est un véritable fléau.

Un reporter, pour fournir à un journal un renseigne-
ment qui sera payé vingt centimesla ligne, n’hésite pas
à espionner les hommes politiques.

Si un ministre s’absente quelques jours, les feuilles
qui veulent passer pour être les mieux renseignées,
lancent sur ce ministre les ses plus habiles reporters
qui le filent.

— M. X..., disent-elles, n'a pas entrepris ce voyage
pour le motif que Ton prétend. Il y a là-dessous ùn
mystère que nous tâcherons de dévoiler. Nous tiendrons
bientôt nos lecteurs au courant...

Nos hommes politiques seront désormais forcés de se
déguiser et de se grimer comme Brasseur et Gil-Pérès
dans Tricoche et Cacolet.

Si la Prusse dépense de grosses sommes pour entre-
tenir en France des espions, elle a bien tort, car elle
n’a qu’à s’abonner aux journaux bien informés, dont le
prix est de 64 francs par an ; souvent même on a droit
à une prime.

La conférence a vécu.

Mais il paraît qu’avant de se séparer les diplomates
se sont rendus chez un photographe qui les a tirés en
groupe.

Ces messieurs étaient allés en Orient pour dire à la
Turquie : « Ne bougeons plus; » et c’est à eux qu’un
Nadar turc a dit de ne plus bouger.

Il faut croire que l’accord le plus parfait règne dans
le parti bonapartiste.

Les journaux qui défendent la cause fusionnent avec
une entente au-dessus de tout éloge.

Les mauvaises langues profitent de cela pour pré-
tendre que le parti bonapartiste est en train de se fon-
dre.

Le docteur Bergeron pourra bientôt mettre cette men-
tion sur ses cartes de visite :

Inspecteur général des viscères féminins.

En effet, pour une ténébreuse affaire, on vient encore
d’apporter à l’habile expert un bocal contenant les en-
trailles d’une femme du monde qu’on dit avoir été em-
poisonnée.

Je trouve que, depuis quelque temps, le sexe fort a
pour le sexe faible bien peu de délicatesse.

Pour une fois, nous devrions imiter les Belges
A Bruxelles, le directeur du théâtre de la Monnaie a
fait installer aux fenêtres des loges d’artistes, des
échelles de fer qui, en cas d’incendie, permettraient à
tout le personnel du théâtre de descendre tranquille-
ment dans la rue.

« du Crime, » et que le dilettantisme parisien saurait
bien découvrir son adresse pour aller lui rendre visite.
Ces conclusions ressortaient d’une joute oratoire à la-
quelle se livraient le Génie de la, musique et celui du
mélodrame. Malgré l’intervention de ces personnages
surnaturels, l’action se passait « de nos jours » dans
une mansarde d’artiste, et, pour plus d'actualité, les
auteurs insistaient sur l’inauguration du chemin de fer
de Paris à Tours, qui était, en effet, la grande merveille
du moment... »

« L’Enlèvement au Sérail : deux actes. Prosper Pas-
cal ; Mozart. — il mai 1859.

» Cet opéra, commandé par l’empereur Joseph II, fut
représenté à Vienne en 1782. Le livret allemand, de
Brctzner, avait été retouché par Stéfani sur les indica-
tions et on pourrait dire avec la collaboration du com-
positeur. Mozart, en effet, était amoureux de Constance
Weber, qu’il venait d’enlever, et dont il allait faire sa
femme. Il voulut donc écrire sa partition comme un.
chapitre d’auto-biographie, et y faire une sorte de con-
fession de ses sentiments, dans le langage demi-voilé
de la mélodie. Son héroïne s’appelle aussi Constance, et
c’est lui qui parle parla voix de Belmont, le ravisseur...
Une troupe allemande passa par Paris en 1802, etchanla
l'Enlèvement au sérail sur le théâtre de la Cité, qui prit
dès lors le nom de Théâtre-Mozart. MUo Lange, sœur de
Constance Weber, remplissait le rôle de Constance. —
Le théâtre de la Cité, bâti dans lès quatre murs de l’é-
glise Saint-Barthélemy, a depuis donné asile au bal du
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