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Chassinat, Émile
Les antiquités égyptiennes de la collection Fouquet — Paris, 1922

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https://doi.org/10.11588/diglit.71251#0015
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îs), passèrent au musée de Berlin.

déjà par d’Anville (Mémoires sur l’Egypte ancienne et moderne, p. 106), d’après le
P. Sicard. Il semble que ce fût le seul sous lequel on le connût au xvme siècle. L’allusion
ici est claire. Elle tient évidemment à la prédominance de la figure du lion parmi les objets
antiques recueillis en ce lieu. Il serait en effet peu raisonnable d’y chercher, bien que
l’apparence y prête, le souvenir traditionnel du culte que l’on rendait jadis au lion dans
cette localité, ou, comme le veut F. Champollion (L’Egypte sous les Pharaons, t. II,
p. ni), « l’exacte traduction du nom égyptien primitif ».
Le Dr Fouquet acquit ces pièces en 1894. Quelques autres de même nature,
trouvées avec elles, lui échappèrent. Les unes, confisquées par les agents du Service
des antiquités, allèrent au musée du Caire ; les autres, très peu nombreuses (deux en
tout, je crois), passèrent au musée de Berlin.
Le Tell el-Moqdam est situé à l’est du Delta, dans la province de Daqahhéh, à
dix kilomètres environ au nord de Mît Ghamr, au centre d’une région magnifique, l’une
des plus belles et des plus fertiles du Delta. Il couvrait encore, il y a vingt-cinq ou
trente ans, une superficie considérable qu’on peut évaluer entre soixante et soixante-cinq
hectares. Depuis, de même que cela s’est produit pour les principaux tells de l’Égypte
septentrionale, Tell Basta (Bubastis), Kôm el-Atrîb (Athribis), Sâ el-Hagar (Sais),
Sakha (Xoïs) et tant d’autres, l’extraction intensive du sébalçh a progressivement nivelé le
terrain et favorisé son envahissement par les cultures, si bien qu’il n’en reste plus, à l’heure
actuelle, qu’une très faible étendue en friche.
Mariette y a fouillé à plusieurs reprises, et après lui M. È. Naville. Malheureusement,
l’exploration méthodique et complète n’en a jamais été tentée. Elle serait maintenant
irréalisable, en raison des difficultés de toute nature auxquelles elle se heurterait, et l’on
ne doit plus guère compter que sur des découvertes faites par accident, au cours des
travaux agricoles. Le sol en est d’ailleurs si riche qu’il est rare qu’une année s’écoule sans
qu’on en retire quelque monument. C’est ainsi qu’on a mis au jour, en 191 5, à l’extré-
mité nord-ouest du tell, un tombeau composé de deux chambres, qui a fourni au musée
du Caire plusieurs beaux bijoux de la XXIIe dynastie (voir H. Gauthier, Annales du
Service des antiquités, t. XXI, p. 21).
Pendant longtemps, et bien que certains documents trouvés sur place par Mariette
eussent dû fixer ce point, on a hésité sur l’identité de la ville antique dont le Tell
el-Moqdam occupe l’emplacement. Peu à peu, cependant, la lumière s’est faite, et
l’on s’accorde généralement à y reconnaître la Léontopolis, la Ville des lions, de Strabon
(XVII, I, 40).
H. Brugsch avait d’abord eu l’idée qu’il s’agissait de l’ancienne Busiris (Dict.
géogr., p. 578), métropole du IXe nome. Le rapprochement est impossible, car
Strabon (XVII, 1, 19) situe cette ville beaucoup plus au nord; son nom se retrouve en
outre, à peine modifié, dans celui d’Aboû-Sir, nahieh importante de la province de
Gharbieh, qui marque sa position exacte. Rectifiant cette identification hâtive et mal

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