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Chassinat, Émile
Les antiquités égyptiennes de la collection Fouquet — Paris, 1922

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https://doi.org/10.11588/diglit.71251#0016
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fondée, le même auteur, peu de temps après, proposait de placer Léontopolis à Tell
el-Moqdam (Dict. géogr., p. 1021, 1027). C’est l’opinion que Μ. E. Naville (Ahnas
el-Medineh, p. 28) et M. Daressy (Écc. de trav., t. XXX, p. 205) ont successivement
défendue. La plupart des savants l’ont admise aujourd’hui. M. Fl. Petrie, pourtant,
pense que Léontopolis doit être plutôt cherchée à proximité de Tell el-Kadi, à Tell
el-Hekleh (Naucratis, t. Ier, p. 93-94). Les monuments trouvés à Tell el-Moqdam
infirment formellement cette conjecture. Sur deux au moins, à ma connaissance,

figure, en langue grecque, la mention de la « ville des lions », πόλις των λεόντων. Les
lions de la collection Fouquet, le lion de calcaire du musée du Caire, les stèles portant la
représentation d’un lion auquel on fait l’offrande et, parfois, d’un dieu léontocéphale du
type d’un des bronzes de la même collection, diverses inscriptions hiéroglyphiques,
enfin, accusent avec toute la netteté désirable que les habitants de la cité dont les restes
subsistent à Tell el-Moqdam avaient une particulière dévotion pour le lion. Or nous
savons par Strabon (XVII, 1, 40) que les Léontopolitains seuls adoraient cet animal.
Diodore de Sicile (I, 83) parle également du lion nourri à Léontopolis.
Le nome Léontopolite est de création relativement récente. Alors qu’il ne figure
pas dans la grande liste géographique gravée à l’extérieur du sanctuaire du temple
d’Horus, à Edfou, liste qui date de Ptolémée IV Philopator, nous le trouvons cité, au

contraire, dans les ouvrages de Strabon, Diodore de Sicile, Pline et Ptolémée, c’est-à-

dire à partir du Ier

siècle de notre ère. Le nombre des grandes divisions administratives

que les Grecs, traduisant le mot égyptien tosb « division», ont appelées nomes, νομοί, a
en effet sensiblement varié suivant les âges. Strabon (XVIII, 1, 3) rapporte que le Delta

en comprenait dix lors de l’organisation primitive du pays. Il ne semble pas qu’il y en
ait eu plus de vingt pour la même région sous les derniers rois indigènes. Les listes inscrites
en restituent jusqu’à
romains, d’après le relevé établi par H. Brugsch, elles atteignaient le chiffre de trente-trois,
y compris certains districts autonomes dont le régime était comparable à celui des
nomes, et l’existence de vingt-

dans les temples ptolémaïques

vingt-trois. Sous les empereurs

sept d’entre elles est matériellement prouvée par les

monnaies frappées pour leur usage. Un remaniement de circonscriptions territoriales
de la Basse Egypte fut donc évidemment réalisé au lendemain de l’occupation romaine,

qui promut Léontopolis au rang de métropole d’un nome nouvellement constitué.
Nous ignorons de quel nome dépendait auparavant cette ville. H. Brugsch (Dict.
géogr., p. 1040) avait eu l’idée qu elle était incluse dans le VIe nome (Xoïte), lequel
aurait eu deux capitales : Xoïs et Léontopolis. Il reconnut son erreur à la suite de
recherches ultérieures. La position indiquée ne correspond en rien avec celle que Strabon
et Ptolémée attribuent à Léontopolis, entre les branches athnbite et businte du fleuve,

situation qu’occupe, au contraire, Tell el-Moqdam.
M. J. de Rougé (Géographie ancienne de la Basse Égypte, p. 63) suppose avec
plus de vraisemblance que Léontopolis faisait primitivement partie du Xe nome ancien,

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