ristiques se serait éteinte dans le courant du Moyen empire, et les balsamaires dateraient
approximativement de la XIIe dynastie.
Il paraîtra certainement singulier de rencontrer des objets d’une antiquité aussi haute
dans une trouvaille composée presque exclusivement de pièces appartenant aux premiers
temps des Lagides ou antérieures de fort peu. La raison en est facile à donner. Nous
savons que l’on conservait dans les temples, avec un soin jaloux, les ustensiles cultuels
et les œuvres d’art, souvent d’un grand prix, dont la piété des Pharaons et des dévots
les avait enrichis. Certains s’enorgueillissaient de dons extrêmement anciens. Ainsi, le
trésor du temple d’Hathor, à Dendérah, possédait une statuette du roi Pépi Ier, agenouillé,
présentant une image du dieu enfant Ahi. Elle était en or et mesurait une coudée de
haut. La fdvissd du sanctuaire d’Amon, à Karnak, a livré par centaines des ex-voto de
toute nature, qui s’étaient accumulés dans les salles du temple pendant un nombre
considérable d’années. Or, il n’est pas douteux que la trouvaille de Tell el-Moqdam,
constituée d’ustensiles servant au culte, d’ornements empruntés au mobilier sacré et
d’ex-voto, provient, à l’exception de trois pièces au plus, sinon d’une seule, du temple
du lion adoré à Léontopolis. Il est naturel d’admettre, dans ces conditions, que les
balsamaires ont pu être transmis à travers les âges, de même que cela s’est produit, à
us longue,
puisqu’elle s’étend de la VIe dynastie jusqu’aux Ptolémées.
Quel que soit le crédit que l’on accorde à cette hypothèse, on ne saurait admettre,
en tout cas, que ces belles sculptures soient ptolémaïques, ni même saïtes. Le principe
de leur antériorité relativement au reste de la trouvaille demeure absolument acquis.
Dendérah, pour la statuette de Pépi Ier, sur une période d’ailleurs beaucoup pl
Parmi les autres objets se rapportant directement au culte, je signalerai une enseigne
sacrée d’un type nouveau (pl. III, fig. ij. Elle représente le lion Maouihési couché,
surmonté d’une étoile. De tous les insignes de cette espèce que nous connaissions jusqu’ici,
— surtout par les bas-reliefs des temples de basse époque, — celui de Tanis est le seul où le
lion figure, mais sans étoile. Il est intéressant de noter que celle de l’enseigne de Léonto-
polis a sept rayons, car je suppose que l’on doit compter comme tel le tenon qui fixe
1 astre au dos de l’animal. Elle diffère par conséquent de l’étoile égyptienne, qui n’en
a jamais que cinq. Ce détail est une indication certaine d’époque. L’étoile à sept et à huit
branches ne paraît pas, en effet, avant la période alexandnne, et seulement sur les monu-
ments de style hellénistique. Elle dénonce donc ici une influence grecque déjà accentuée.
Les neuf bronzes d’applique portés sous les nos 10 à 18, dans l’inventaire donné
plus haut, ont orné le mobilier du temple. Cinq représentent des lions passant, la tête
de face (pl. IV, fig. 2). Ils sont pourvus de tenons qui les fixaient dans le bâti en bois du
meuble. On serait tenté d’y reconnaître des supports d’accoudoirs de siège. L’exécution
en est particulièrement bonne. Chaque pièce a été coulée sur un modèle légèrement
différent et retouchée avec soin par le ciseleur au sortir de la fonte. Les quatre autres,
de dimensions plus réduites, figurent aussi des lions en marche, mais entièrement de
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approximativement de la XIIe dynastie.
Il paraîtra certainement singulier de rencontrer des objets d’une antiquité aussi haute
dans une trouvaille composée presque exclusivement de pièces appartenant aux premiers
temps des Lagides ou antérieures de fort peu. La raison en est facile à donner. Nous
savons que l’on conservait dans les temples, avec un soin jaloux, les ustensiles cultuels
et les œuvres d’art, souvent d’un grand prix, dont la piété des Pharaons et des dévots
les avait enrichis. Certains s’enorgueillissaient de dons extrêmement anciens. Ainsi, le
trésor du temple d’Hathor, à Dendérah, possédait une statuette du roi Pépi Ier, agenouillé,
présentant une image du dieu enfant Ahi. Elle était en or et mesurait une coudée de
haut. La fdvissd du sanctuaire d’Amon, à Karnak, a livré par centaines des ex-voto de
toute nature, qui s’étaient accumulés dans les salles du temple pendant un nombre
considérable d’années. Or, il n’est pas douteux que la trouvaille de Tell el-Moqdam,
constituée d’ustensiles servant au culte, d’ornements empruntés au mobilier sacré et
d’ex-voto, provient, à l’exception de trois pièces au plus, sinon d’une seule, du temple
du lion adoré à Léontopolis. Il est naturel d’admettre, dans ces conditions, que les
balsamaires ont pu être transmis à travers les âges, de même que cela s’est produit, à
us longue,
puisqu’elle s’étend de la VIe dynastie jusqu’aux Ptolémées.
Quel que soit le crédit que l’on accorde à cette hypothèse, on ne saurait admettre,
en tout cas, que ces belles sculptures soient ptolémaïques, ni même saïtes. Le principe
de leur antériorité relativement au reste de la trouvaille demeure absolument acquis.
Dendérah, pour la statuette de Pépi Ier, sur une période d’ailleurs beaucoup pl
Parmi les autres objets se rapportant directement au culte, je signalerai une enseigne
sacrée d’un type nouveau (pl. III, fig. ij. Elle représente le lion Maouihési couché,
surmonté d’une étoile. De tous les insignes de cette espèce que nous connaissions jusqu’ici,
— surtout par les bas-reliefs des temples de basse époque, — celui de Tanis est le seul où le
lion figure, mais sans étoile. Il est intéressant de noter que celle de l’enseigne de Léonto-
polis a sept rayons, car je suppose que l’on doit compter comme tel le tenon qui fixe
1 astre au dos de l’animal. Elle diffère par conséquent de l’étoile égyptienne, qui n’en
a jamais que cinq. Ce détail est une indication certaine d’époque. L’étoile à sept et à huit
branches ne paraît pas, en effet, avant la période alexandnne, et seulement sur les monu-
ments de style hellénistique. Elle dénonce donc ici une influence grecque déjà accentuée.
Les neuf bronzes d’applique portés sous les nos 10 à 18, dans l’inventaire donné
plus haut, ont orné le mobilier du temple. Cinq représentent des lions passant, la tête
de face (pl. IV, fig. 2). Ils sont pourvus de tenons qui les fixaient dans le bâti en bois du
meuble. On serait tenté d’y reconnaître des supports d’accoudoirs de siège. L’exécution
en est particulièrement bonne. Chaque pièce a été coulée sur un modèle légèrement
différent et retouchée avec soin par le ciseleur au sortir de la fonte. Les quatre autres,
de dimensions plus réduites, figurent aussi des lions en marche, mais entièrement de
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