4 LES VILLAS MINOENNES DE TYLISSOS
aujourd'hui le village de ce nom. Cette colline est située à l'Est du dernier con-
trefort de l'Ida, qui, ayant donné naissance au Stromboli, bien reconnaissable
à sa forme conique, s'en vient mourir vers le Nord, dans le cap de Rogdia.
Le village, situé au sommet d'une colline élevée, entourée de ravins sur
trois côtés, offrait bien des avantages pour la défense ; l'emplacement n'était
pas moins propre au commerce. Deux routes de première importance passent
en effet dans le voisinage : l'une se dirige vers les hautes terres et l'autre vers
Garasos, assurant les communications principales entre les provinces orien-
tales et occidentales de la Crète. C'est par ces mêmes routes que, dans l'anti-
quité, Knossos, Lyttos et les villes de la partie Est de l'île ont dû communi-
quer avec Apollonia, Axos, et, plus à l'Ouest encore, Lapa, Rheithymnia et
Kydônia. D'autres routes, de moindre intérêt, passent aussi dans le voisinage
de Tylissos : ce sont celles qui mettent aujourd'hui Candie en rapport avec les
villages de la province de Malevizi.
A vol d'oiseau, Tylissos n'est qu'à 6 km. de la mer. Le point du rivage le
plus proche est situé entre l'embouchure du Gazanos et celle de l'Almyros
(pl. I, en bas). C'est là que devait être le port minoen de la ville, à en juger
par les restes d'une agglomération que nous avons relevés là sur le bord de la
mer, et les tombes découvertes près de la route et sur la route même qui va
de Candie au village de Rogdia
La situation de Tylissos est également favorable à l'élevage, à celui des
chèvres en particulier : n'oublions pas que le village confine aux montagnes de
l'Ida, où, de nos jours encore, on fait paître de nombreux troupeaux et pré-
pare un excellent fromage. Dans la publication préliminaire des résultats de
nos recherches (2>, nous avons mentionné assez longuement la découverte de
restes d'os et de cornes d'animaux dans les couches minoennes : les os de
moutons et de chèvres, sauvages ou domestiques, y étaient relativement plus
nombreux que ceux de sangliers ou de porcs. On a trouvé aussi des os et des
cornes de Bos primigenius. L'espèce, comme on sait, a complètement disparu
depuis longtemps, mais, à l'époque minoenne et antérieurement, cet animal
semble n'avoir pas été rare en Crète : il est fréquemment représenté, tant sur
M Cf. Arch. Delt., 1918, p. 60.
(*) Eph. Arch., 1912, p. 197 à 234. L'article
a été traduit en français et présenté sous la
forme d'un petit volume: Hazzidakis, Tylissos
à l'époque minoenne. Étude de préhistoire Cre-
toise, Paris, Gcuthner, 1921.
aujourd'hui le village de ce nom. Cette colline est située à l'Est du dernier con-
trefort de l'Ida, qui, ayant donné naissance au Stromboli, bien reconnaissable
à sa forme conique, s'en vient mourir vers le Nord, dans le cap de Rogdia.
Le village, situé au sommet d'une colline élevée, entourée de ravins sur
trois côtés, offrait bien des avantages pour la défense ; l'emplacement n'était
pas moins propre au commerce. Deux routes de première importance passent
en effet dans le voisinage : l'une se dirige vers les hautes terres et l'autre vers
Garasos, assurant les communications principales entre les provinces orien-
tales et occidentales de la Crète. C'est par ces mêmes routes que, dans l'anti-
quité, Knossos, Lyttos et les villes de la partie Est de l'île ont dû communi-
quer avec Apollonia, Axos, et, plus à l'Ouest encore, Lapa, Rheithymnia et
Kydônia. D'autres routes, de moindre intérêt, passent aussi dans le voisinage
de Tylissos : ce sont celles qui mettent aujourd'hui Candie en rapport avec les
villages de la province de Malevizi.
A vol d'oiseau, Tylissos n'est qu'à 6 km. de la mer. Le point du rivage le
plus proche est situé entre l'embouchure du Gazanos et celle de l'Almyros
(pl. I, en bas). C'est là que devait être le port minoen de la ville, à en juger
par les restes d'une agglomération que nous avons relevés là sur le bord de la
mer, et les tombes découvertes près de la route et sur la route même qui va
de Candie au village de Rogdia
La situation de Tylissos est également favorable à l'élevage, à celui des
chèvres en particulier : n'oublions pas que le village confine aux montagnes de
l'Ida, où, de nos jours encore, on fait paître de nombreux troupeaux et pré-
pare un excellent fromage. Dans la publication préliminaire des résultats de
nos recherches (2>, nous avons mentionné assez longuement la découverte de
restes d'os et de cornes d'animaux dans les couches minoennes : les os de
moutons et de chèvres, sauvages ou domestiques, y étaient relativement plus
nombreux que ceux de sangliers ou de porcs. On a trouvé aussi des os et des
cornes de Bos primigenius. L'espèce, comme on sait, a complètement disparu
depuis longtemps, mais, à l'époque minoenne et antérieurement, cet animal
semble n'avoir pas été rare en Crète : il est fréquemment représenté, tant sur
M Cf. Arch. Delt., 1918, p. 60.
(*) Eph. Arch., 1912, p. 197 à 234. L'article
a été traduit en français et présenté sous la
forme d'un petit volume: Hazzidakis, Tylissos
à l'époque minoenne. Étude de préhistoire Cre-
toise, Paris, Gcuthner, 1921.