AVANT-PROPOS DES TRADUCTEURS
Le lecteur ne s'étonnera pas qu'un volume sur Tylissos interrompe
la suite des études sur Mallia. Ces deux fouilles Cretoises durent au
même sapant leur essor ; c'est ici que l'on verra le doyen des archéologues
minoïsants prendre conscience des méthodes qu'il devait mettre en appli-
cation sur un second chantier, dont l'Ecole française hérita. Tylissos a
préparé Mallia, et c'est pourquoi, unies dans la suite des événements,
on a jugé opportun de les unir dans la suite de ces Etudes crétoises.
Des origines communes ne nous eussent cependant point paru un
titre suffisant à les rapprocher, si nous n'avions cru discerner, dans l'his-
toire de ces deux ruines, des correspondances instructives. Plusieurs
détails les apparentent, qui les opposent à Knossos, et c'est là chose natu-
relle : villes de province, en marge, l'une à l'Est, l'autre à l'Ouest, de la
capitale, nous y retrouvons, par une sorte de symétrie géographique,
les mêmes phénomènes. A Knossos, le site fut toujours occupé de façon
continue : le palais, sitôt détruit, était restauré ; on a peine, sur plus d'un
point, à reconnaître un ensemble, tant les murs de dates diverses s'entre-
croisent et se pénètrent ; à Tylissos au contraire comme à Mallia, l'évo-
lution est discontinue, saccadée; à des périodes d'éclat succèdent des
périodes d'ombre, parfois de nuit; on distingue des phases, des « époques »
bien délimitées ; aussi n'est-il pas nécessaire de recourir ici aux neuf
divisions de la chronologie traditionnelle. On est enclin à multiplier à
l'infini les articles d'une classification, quand on veut rendre compte
d'une suite ininterrompue d'événements, mais quand les intervalles
Le lecteur ne s'étonnera pas qu'un volume sur Tylissos interrompe
la suite des études sur Mallia. Ces deux fouilles Cretoises durent au
même sapant leur essor ; c'est ici que l'on verra le doyen des archéologues
minoïsants prendre conscience des méthodes qu'il devait mettre en appli-
cation sur un second chantier, dont l'Ecole française hérita. Tylissos a
préparé Mallia, et c'est pourquoi, unies dans la suite des événements,
on a jugé opportun de les unir dans la suite de ces Etudes crétoises.
Des origines communes ne nous eussent cependant point paru un
titre suffisant à les rapprocher, si nous n'avions cru discerner, dans l'his-
toire de ces deux ruines, des correspondances instructives. Plusieurs
détails les apparentent, qui les opposent à Knossos, et c'est là chose natu-
relle : villes de province, en marge, l'une à l'Est, l'autre à l'Ouest, de la
capitale, nous y retrouvons, par une sorte de symétrie géographique,
les mêmes phénomènes. A Knossos, le site fut toujours occupé de façon
continue : le palais, sitôt détruit, était restauré ; on a peine, sur plus d'un
point, à reconnaître un ensemble, tant les murs de dates diverses s'entre-
croisent et se pénètrent ; à Tylissos au contraire comme à Mallia, l'évo-
lution est discontinue, saccadée; à des périodes d'éclat succèdent des
périodes d'ombre, parfois de nuit; on distingue des phases, des « époques »
bien délimitées ; aussi n'est-il pas nécessaire de recourir ici aux neuf
divisions de la chronologie traditionnelle. On est enclin à multiplier à
l'infini les articles d'une classification, quand on veut rendre compte
d'une suite ininterrompue d'événements, mais quand les intervalles