VI
AVANT-PROPOS DES TRADUCTEURS
existent dans les faits eux-mêmes, un petit nombre de divisions y suffisent.
Les époques I et II de Tylissos correspondent aux deux époques de
Mallia, et, pour la première d'entre elles, la correspondance est même
parfaite. Sur l'un et Vautre site, elle s'annonce par un mélange de tessons
à décor géométrique noir sur fond chamois {technique du Minoen Ancien)
et de vases noirs où les motifs linéaires se détachent en couleur blanche
[début du Minoen Moyen). Et sur Vun et Vautre site aussi, elle prend
fin avant que la céramique polychrome ait atteint son plein développe-
ment. Uabsence de vaisselle du style de Kamarès n'est donc point, comme
on a prétendu, un trait particulier de la Crète « étéocrétoise » ; il faut voir
dans cette lacune de la céramique la marque d'une lacune réelle dans
Voccupation du site. Au M. M. II, Knossos et la Messara sont floris-
santes ; à Tylissos comme à Mallia, les établissements détruits demeurent
sans vie.
La seconde époque s'ouvre avec Véclosion du style naturaliste ; mais
alors qu'à Mallia, elle ne semble pas se prolonger au delà de la première
phase du M. R. I, à Tylissos, la présence du décor marin indique une
existence plus longue. Nous n hésitons pas, avec Vauteur, à faire des-
cendre jusqu'au M. R. II Vamphore à trois anses de la planche XXIV,
2, grâce à laquelle nous apprenons que le « style du Palais » n'est point,
non plus que le style de Kamarès, une technique locale, mais se répandit
à travers l'île et témoigne de l'occupation de Tylissos à une époque où,
depuis un siècle, le palais de Mallia avait cessé d'exister.
Car, si les ruines de Tylissos sont rigoureusement comparables à
celles de Mallia dans la première partie de leur histoire, elles s'en dis-
tinguent pourtant par des réoccupations plus tardives. Le lecteur se ren-
dra mieux compte de la fortune unique du palais de Mallia, déserté pour
jamais dès le XVe siècle, s'il vient à considérer qu'à la seconde époque
de Tylissos, de durée déjà plus longue, en a succédé une troisième, avant
l'arrivée des Grecs. Les Achéens, dans leur descente sur la Crète, ont laissé
l'un des sites intact pour établir sur l'autre leurs demeures et leurs citernes.
Et puis sont venus les Grecs, bâtisseurs de temples : ils ont dressé, sur
AVANT-PROPOS DES TRADUCTEURS
existent dans les faits eux-mêmes, un petit nombre de divisions y suffisent.
Les époques I et II de Tylissos correspondent aux deux époques de
Mallia, et, pour la première d'entre elles, la correspondance est même
parfaite. Sur l'un et Vautre site, elle s'annonce par un mélange de tessons
à décor géométrique noir sur fond chamois {technique du Minoen Ancien)
et de vases noirs où les motifs linéaires se détachent en couleur blanche
[début du Minoen Moyen). Et sur Vun et Vautre site aussi, elle prend
fin avant que la céramique polychrome ait atteint son plein développe-
ment. Uabsence de vaisselle du style de Kamarès n'est donc point, comme
on a prétendu, un trait particulier de la Crète « étéocrétoise » ; il faut voir
dans cette lacune de la céramique la marque d'une lacune réelle dans
Voccupation du site. Au M. M. II, Knossos et la Messara sont floris-
santes ; à Tylissos comme à Mallia, les établissements détruits demeurent
sans vie.
La seconde époque s'ouvre avec Véclosion du style naturaliste ; mais
alors qu'à Mallia, elle ne semble pas se prolonger au delà de la première
phase du M. R. I, à Tylissos, la présence du décor marin indique une
existence plus longue. Nous n hésitons pas, avec Vauteur, à faire des-
cendre jusqu'au M. R. II Vamphore à trois anses de la planche XXIV,
2, grâce à laquelle nous apprenons que le « style du Palais » n'est point,
non plus que le style de Kamarès, une technique locale, mais se répandit
à travers l'île et témoigne de l'occupation de Tylissos à une époque où,
depuis un siècle, le palais de Mallia avait cessé d'exister.
Car, si les ruines de Tylissos sont rigoureusement comparables à
celles de Mallia dans la première partie de leur histoire, elles s'en dis-
tinguent pourtant par des réoccupations plus tardives. Le lecteur se ren-
dra mieux compte de la fortune unique du palais de Mallia, déserté pour
jamais dès le XVe siècle, s'il vient à considérer qu'à la seconde époque
de Tylissos, de durée déjà plus longue, en a succédé une troisième, avant
l'arrivée des Grecs. Les Achéens, dans leur descente sur la Crète, ont laissé
l'un des sites intact pour établir sur l'autre leurs demeures et leurs citernes.
Et puis sont venus les Grecs, bâtisseurs de temples : ils ont dressé, sur