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AVANT-PROPOS DES TRADUCTEURS VII

les maisons enfouies et à demi légendaires, leurs colonnes et leurs autels ;
et le lieu n'a pas cessé d'être consacré au culte jusqu'aux temps romains.
Byzance même y a laissé sa marque {cf. p. 110, monnaies byzantines) et
le village moderne s'est installé dans le voisinage immédiat des ruines.
Quelles possibilités d'existences dont Mallia a été privée! mais aussi
quelle bonne fortune pour nous, qui pouvons, sans intermédiaires, tomber
du premier coup de pioche sur la cruche du Minoen Récent ! Les deux
ruines vraiment se complètent autant quelles s'éclairent; le lecteur fera
son profit des divergences comme des accords.

Elevant ses regards, il lui plaira peut-être aussi de reconnaître un
second trait d'union entre les deux champs de ruines : ils portent, en
effet, la marque des mêmes influences venues de l'étranger. Nous avons
été frappés pour notre part de ce qu'à Tylissos rien ne rappelât l'art
de VEgypte. Bien différentes à cet égard des tombes de la Messara, les
maisons princières n enfermaient ici aucune parure pharaonique. On
n'importe que d'Anatolie. A l'époque même où le sceptre-hache et l'épée
de Mallia attestent un si fort courant d'idées religieuses orientales, un
cylindre de météorite (pl. XXX, 3, b) annonce le goût des Tylissiens pour
les bijoux syro-hittites. Une autre pièce n'est pas moins digne de remarque :
nous voulons parler du singulier objet de schiste en forme de croissant
surmonté d'un disque (pl. XXX, 2). On peut avoir, à première vue,
quelque hésitation sur la date : la décoration de cercles à point central
ferait penser à l'époque géométrique. M. Hazzidakis en a rapproché un
objet analogue de Phaistos (inédit) et nous croyons retrouver le même
symbole sur une pasta decorativa exhumée du même palais (Mon.
Ant., XII, col. 95, fig. 30). L'emblème daterait donc bien du Minoen
Récent. Or c'est, à n'en pas douter, l'emblème d'Astarté, la déesse astrale,
o bjet d'un culte très antique sur la côte de Phénicie. Nous tenons une
preuve nouvelle du caractère mi-indigène, mi-oriental de la Grande-
Mère minoenne, portée en chaise à Knossos, honorée de sacrifices agraires
dans la cour du palais de Mallia, vénérée, à Tylissos, sous sa figure
de reine du ciel où voguent le soleil et la lune. Malgré la distance,

b
 
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