Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
t VOYAGE PITTORESQUE

pour prouver que le culte qu'ils rendent à ces belles contrées , n'efl pas
un culte fuperftiticux. Peut-être aufli m'auront-ils l'obligation d'avoir en-
gagé des Articles plus éclairés à fe tranfporter fur les lieux, pour interro-
ger ces ruines précieufes & y puîfer les vrais principes des arts.

Je vais tâcher de faire voyager le Le&eur avec moi, de lui faire voir
tout ce que j'ai vu , de le placer dans l'endroit où j'étois moi-même lorfquc
je faifois chaque deflln. Je lui éviterai ces détails minutieux qui ne fervent
qu'à grofïir une relation, fans jamais l'enrichir ; enfin, quoique mon voyage
embrafTe beaucoup d'objets différens, je ne préfenterai que le petit nombre
de ceux qui peuvent intérefler. Les Plans des Ports les plus célèbres, les
Vues des Villes & des Monumens, les Coftumes fi variés des Habitants,
quelques détails fur l'expédition des Rufles , formeront l'enfcmble de cet
Ouvrage.

Je m'embarquai à Toulon fur la Frégate VAualante , commandée par
M. le Marquis de Chabert, Capitaine des VaifTeaux du Roi, & Membre
de l'Académie des Sciences. Il alloit parcourir l'Archipel pour en rectifier
les Cartes par fes obfervations aftronomiques. Le peu de tems que j'ai na-
vigué avec lui, m'a fait fentir plus vivement le chagrin de m'en féparer,
lorfquej'y ai été forcé par des circonstances qui, fans ce facrifke, m'auroient
fait manquer le but de mon entreprife. Nous partîmes les derniers jours de
Mars de l'année 1776,6c après avoir relâché en Sardaigne, à Malthe, &
en Sicile, nous découvrîmes les côtes de la Grèce. Nous tentâmes inutile-
ment par un tems affreux de gagner le port de Zanthe, & enfuite celui de
Modon. Le vent nous força d'entrer dans le Golfe, anciennement appelle
Mejfeniacus-Sinus, & nous mouillâmes dans la rade de Coron en face de
cette Ville.

PLANCHE PREMIERE.

Vue de la Ville & du Château de Coron, ajjiégé par les RuJJes.

Les opinions font fort partagées fur la pofition de Coron ; les uns veu-
lent que ce foit l'ancienne ville de Colonis, d'autres, & M. d'Anville elt de ce
nombre, croyent avec plus de vraifemblance qu'elle eft bâtie fur les ruines
de Coronée. Le ruiffeau, dont un mauvais aqueduc porte aujourd'hui les
eaux dans le Château, pourroit être cette fontaine qui, au récit de Paufanias (1)

(]) Piuiiniaj, Liv. IV. Voyage de h Meffcnîc, Slrabon, Llv. VIII.


 
Annotationen