VOYAGE PITTORESQUE
DE LA GRECE,
CHAPITRE DIXIEME.
PLANCHES QUATRE-VINGT-QUATORZIEME,
E T
QUATRE-VINGT-QUINZIEME.
Route de Melajjb à Boudroun , autrefois Haticamaffè.
_f*_PRÈS avoir achevé d'examiner les monumens de Mylafa, je réfokis
d'aller à Boudroun , où j'efpérois en trouver , qui me dédommageraient de
cette" courfe affez longue & affez difficile. Nous partîmes le 7 Juillet à deux
heures du matin, accompagnés du Médecin Arabe qui avoit confenti à me
fuivre encore quelques jours. Nous traversâmes une affez belle plaine , ar-
rofée par une petite rivière, mais terminée par quelques montagnes , &
nous arrivâmes à neuf heures du matin à une métairie de l'Aga de Mylafa,
appelée Carova ; un Chiaoux nègre , qui nous efcortoit par fon ordre , nous
y fit repofer jufqu'au foir. Nous marchâmes alors par de très-mauvais che-
mins , & nous entrâmes dans des montagnes , que nos chevaux excédés re-
fusèrent de franchir ; il fallut nous réfoudre à les laitier repofer une partie
de la nuit ; & après avoir mangé quelques poules dont nous nous étions
pourvus , nous dormîmes jufqu'au lever du foleil : nous montâmes alors à
cheval, mais ce ne fut que pour quelques inftans ; nous fûmes obligés de
traîner nos chevaux ou de les chaffer devant nous, & nous n'arrivâmes à
Boudroun, qu'après une marche pénible de cinq heures dans des montagnes
efcarpées, où la route que l'on doit tenir eft à peine indiquée.
Tome I. Si
DE LA GRECE,
CHAPITRE DIXIEME.
PLANCHES QUATRE-VINGT-QUATORZIEME,
E T
QUATRE-VINGT-QUINZIEME.
Route de Melajjb à Boudroun , autrefois Haticamaffè.
_f*_PRÈS avoir achevé d'examiner les monumens de Mylafa, je réfokis
d'aller à Boudroun , où j'efpérois en trouver , qui me dédommageraient de
cette" courfe affez longue & affez difficile. Nous partîmes le 7 Juillet à deux
heures du matin, accompagnés du Médecin Arabe qui avoit confenti à me
fuivre encore quelques jours. Nous traversâmes une affez belle plaine , ar-
rofée par une petite rivière, mais terminée par quelques montagnes , &
nous arrivâmes à neuf heures du matin à une métairie de l'Aga de Mylafa,
appelée Carova ; un Chiaoux nègre , qui nous efcortoit par fon ordre , nous
y fit repofer jufqu'au foir. Nous marchâmes alors par de très-mauvais che-
mins , & nous entrâmes dans des montagnes , que nos chevaux excédés re-
fusèrent de franchir ; il fallut nous réfoudre à les laitier repofer une partie
de la nuit ; & après avoir mangé quelques poules dont nous nous étions
pourvus , nous dormîmes jufqu'au lever du foleil : nous montâmes alors à
cheval, mais ce ne fut que pour quelques inftans ; nous fûmes obligés de
traîner nos chevaux ou de les chaffer devant nous, & nous n'arrivâmes à
Boudroun, qu'après une marche pénible de cinq heures dans des montagnes
efcarpées, où la route que l'on doit tenir eft à peine indiquée.
Tome I. Si