HAIGNIER
me sanie il trop vaillans], TL 2,1312; Gdf 2,477a;
FEW 16,140a [cf. la remarque ci-dessus]); ♦ v.pron.
“se consumer” (ca. 1300, GodinM 15993 [Rohars
monta, en haut crie s’ensaigne, Grant désir a c’a
mort Godin ataigne; D’ire forment en son cuer se
dehaigne De ce c’ainsi caï en mi la plaigne, gloss,
“porter haine”]).
• haignie f. (haignie mil. 14es. LionBourgAlK
25608; BaudSebB XXV 537, haingnie mil. 14es.
BaudSebB VIII 940)
♦ “coup violent (que l’on donne pour mettre en
pièces qch.)” (mil. 14es., LionBourgAlK 25608 [Se
fuisse demourer, d’une espee forbie M’eust a ung
seul cop la teste jus roingie: Il ferit après moy une
teille haignie Que l'estaiche du trez ait permey jus
tranchief BaudSebB VIII 940 [Et Bauduins le fiert
une telle haingnie Que la teste li est, ens ou hannap,
flastriefi XXV 537 [Hé! Dieus, que l’aprochier
li donna grant haignie! Tellement l’assena, de
la lanche aguisie Que sa targe li a desroute et
deshartie], TL 4,823 [“Schlag, Hieb in die Fratze”,
établit donc un rapport avec -> HA1GNE2]; Gdf 4,400c
[“coup sur la tête”]; FEW 16,139b [“coup violent”]).
• pic. rehaignet m. (rehaignet AdHaleFeuillG
883; 929, rehaingnet 13es. MontRayn 2,28,117,
rehaingniet AdHaleChansM XXVII 38)
♦ 1° “coup violent (que l’on donne pour mettre en
pièces qch.) (13es., MontRayn 2,28,117 (Du prestre
mis au lardier) [Ja pourrez entendre Le sens de
Baillet; Afin de miex vendre Prist un grant maillet,
Puis a juré Dieu c’un tel rehaingnet Donrra au
lardier qu’il sera froez, S’encore ne dist du latin
assez, = éd. Meyer R 3,105,87], TL 8,645; Gdf
6,751b; FEW 16,140a).
♦ 2° “reste, relief de table” [v. le commentaire
ci-dessus] (1276; ca. 1280, AdHaleFeuillG 883
[Moines, volés vous dont bien faire ? Alons a Raoul
le Waidier: Il a aucun rehaignet d’ier, Bien puet
estre qu'il nous donra, avec note]; 929 [Hane, de-
mandés Rauelet S'il a chaiens nul rehaignet Qu 'il ait
d’essoir repus en mue]' AdHaleChansM XXVII 38
[On voit pour miex le grant disner atendre Souvent
un rehaingniet anchois mangier], TL 8,645 [« ? »
au heu d'une déf.]; Gdf 6,751b; FEW 16,140a).
— Stâdtler.
[HAIGNON m, est enregistré dans Gdf 4,399c,
tiré des «Poët. fr. av. 1300, t. IV, p. 1365, Ars.»
avec la déf. “aide, secours”. De là, le mot est passé
dans le FEW 221,175a parmi les matériaux d’origine
inconnue sub ‘AIDER; SECOURS’. Le passage cité
par Gdf correspond à ChansArtB XXIII 100-102:
Et dont revint ,i. lourse, sin geule baielé, Se ne
fu de haignon de Dius que j’ai pielé, Je croi bien
vraiement de lourse m’eut voré. Notre mot est
omis dans les glossaires des éd. leanroy/Guy et
Berger. Celui-ci lui consacre cependant une note:
«Littéralement “n’était l’agneau de Dieu (de haignon
de Dius = Agnus Dei) que j’ai invoqué” (pielé =
apelé)». Cette idée paraît convaincante quant au
sens, mais la forme haignon pour agnel/ aigneau
etc. est insolite: le FEW 24,264a n’atteste sub
AGNELLUS aucune graphie avec h- initial pas plus
qu’aucune forme avec le suffixe -on avant le 15es.
(ib. 265a). Cependant, haignon se trouve dans une
scène du texte qui présente, au discours direct, les
propos d’une femme artésienne chez qui l’auteur
se plaît «à caricaturer le franco-thiois» (éd. B
p. 240). Dans cette langue composite, caractérisée
par toute sorte d’erreurs et de traits particuliers, on
pourrait considérer l’emploi de Vh- initiale comme
un élément germanisant, et le changement du suffixe
comme dû à l’influence de -> MOUTON. Nous
interpréterions haignon comme forme hybride de ->
AGNEL.] — Stâdtler.
[*HAILE adj. "bien portant, robuste”, du mangl.
HAEIL “fort” selon le FEW 16,110b. L’unique att.
de cet article du FEW vient de Gdf 4,399c qui
cite ConqlrlM 14: Asez esteit manans e richez,
Amale, francs, hailes, chiches. Mais le vers se lit
correctement dans l’éd. C Ama le francs, haï les
chiches. Ladj. haile n’existe pas, l'article du FEW
est à supprimer.] — Stâdtler.
[HAILLETEL m., est attesté une fois dans le
nom de personne Pierre le Hailletel (doc. 1328, Gdf
4,399c). Le sens et l’origine du mot sont obscurs,
et nous ne voyons aucun point de rattachement
étymologique (rien de comparable ni dans les tailles,
nécrologes, etc., ni dans les travaux de Morlet,
Dauzat, etc., ni dans la lexicographie). Cp. à la rigueur
l’emploi métaphorique de aillet “petit enfant criard,
encore à la mamelle” (Dijon, FEW 24,334a sous
ALLIUM). Pour le procédé cp. encore mfr. vitaut (FEW
14,21 la) et esp. granuja.] — Stâdtler.
[mfr HAILLON m. “vieux lambeau d’étoffe” (<
mha. HADEL “guenille”, FEW 16,110a) est attesté
dep. 1391 (RégChâtD 2,276 [il n’avoit lors sur lui
vestu que une petite cotte ou haillon], TLF 9,647a).
Le dérivé hailloné “dont les habits sont déchirés”
serait attesté, d’après le FEW, déjà «ca. 1350». Cette
datation, valable pour PelVie, se base sur l’indication
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FEW 16,140a [cf. la remarque ci-dessus]); ♦ v.pron.
“se consumer” (ca. 1300, GodinM 15993 [Rohars
monta, en haut crie s’ensaigne, Grant désir a c’a
mort Godin ataigne; D’ire forment en son cuer se
dehaigne De ce c’ainsi caï en mi la plaigne, gloss,
“porter haine”]).
• haignie f. (haignie mil. 14es. LionBourgAlK
25608; BaudSebB XXV 537, haingnie mil. 14es.
BaudSebB VIII 940)
♦ “coup violent (que l’on donne pour mettre en
pièces qch.)” (mil. 14es., LionBourgAlK 25608 [Se
fuisse demourer, d’une espee forbie M’eust a ung
seul cop la teste jus roingie: Il ferit après moy une
teille haignie Que l'estaiche du trez ait permey jus
tranchief BaudSebB VIII 940 [Et Bauduins le fiert
une telle haingnie Que la teste li est, ens ou hannap,
flastriefi XXV 537 [Hé! Dieus, que l’aprochier
li donna grant haignie! Tellement l’assena, de
la lanche aguisie Que sa targe li a desroute et
deshartie], TL 4,823 [“Schlag, Hieb in die Fratze”,
établit donc un rapport avec -> HA1GNE2]; Gdf 4,400c
[“coup sur la tête”]; FEW 16,139b [“coup violent”]).
• pic. rehaignet m. (rehaignet AdHaleFeuillG
883; 929, rehaingnet 13es. MontRayn 2,28,117,
rehaingniet AdHaleChansM XXVII 38)
♦ 1° “coup violent (que l’on donne pour mettre en
pièces qch.) (13es., MontRayn 2,28,117 (Du prestre
mis au lardier) [Ja pourrez entendre Le sens de
Baillet; Afin de miex vendre Prist un grant maillet,
Puis a juré Dieu c’un tel rehaingnet Donrra au
lardier qu’il sera froez, S’encore ne dist du latin
assez, = éd. Meyer R 3,105,87], TL 8,645; Gdf
6,751b; FEW 16,140a).
♦ 2° “reste, relief de table” [v. le commentaire
ci-dessus] (1276; ca. 1280, AdHaleFeuillG 883
[Moines, volés vous dont bien faire ? Alons a Raoul
le Waidier: Il a aucun rehaignet d’ier, Bien puet
estre qu'il nous donra, avec note]; 929 [Hane, de-
mandés Rauelet S'il a chaiens nul rehaignet Qu 'il ait
d’essoir repus en mue]' AdHaleChansM XXVII 38
[On voit pour miex le grant disner atendre Souvent
un rehaingniet anchois mangier], TL 8,645 [« ? »
au heu d'une déf.]; Gdf 6,751b; FEW 16,140a).
— Stâdtler.
[HAIGNON m, est enregistré dans Gdf 4,399c,
tiré des «Poët. fr. av. 1300, t. IV, p. 1365, Ars.»
avec la déf. “aide, secours”. De là, le mot est passé
dans le FEW 221,175a parmi les matériaux d’origine
inconnue sub ‘AIDER; SECOURS’. Le passage cité
par Gdf correspond à ChansArtB XXIII 100-102:
Et dont revint ,i. lourse, sin geule baielé, Se ne
fu de haignon de Dius que j’ai pielé, Je croi bien
vraiement de lourse m’eut voré. Notre mot est
omis dans les glossaires des éd. leanroy/Guy et
Berger. Celui-ci lui consacre cependant une note:
«Littéralement “n’était l’agneau de Dieu (de haignon
de Dius = Agnus Dei) que j’ai invoqué” (pielé =
apelé)». Cette idée paraît convaincante quant au
sens, mais la forme haignon pour agnel/ aigneau
etc. est insolite: le FEW 24,264a n’atteste sub
AGNELLUS aucune graphie avec h- initial pas plus
qu’aucune forme avec le suffixe -on avant le 15es.
(ib. 265a). Cependant, haignon se trouve dans une
scène du texte qui présente, au discours direct, les
propos d’une femme artésienne chez qui l’auteur
se plaît «à caricaturer le franco-thiois» (éd. B
p. 240). Dans cette langue composite, caractérisée
par toute sorte d’erreurs et de traits particuliers, on
pourrait considérer l’emploi de Vh- initiale comme
un élément germanisant, et le changement du suffixe
comme dû à l’influence de -> MOUTON. Nous
interpréterions haignon comme forme hybride de ->
AGNEL.] — Stâdtler.
[*HAILE adj. "bien portant, robuste”, du mangl.
HAEIL “fort” selon le FEW 16,110b. L’unique att.
de cet article du FEW vient de Gdf 4,399c qui
cite ConqlrlM 14: Asez esteit manans e richez,
Amale, francs, hailes, chiches. Mais le vers se lit
correctement dans l’éd. C Ama le francs, haï les
chiches. Ladj. haile n’existe pas, l'article du FEW
est à supprimer.] — Stâdtler.
[HAILLETEL m., est attesté une fois dans le
nom de personne Pierre le Hailletel (doc. 1328, Gdf
4,399c). Le sens et l’origine du mot sont obscurs,
et nous ne voyons aucun point de rattachement
étymologique (rien de comparable ni dans les tailles,
nécrologes, etc., ni dans les travaux de Morlet,
Dauzat, etc., ni dans la lexicographie). Cp. à la rigueur
l’emploi métaphorique de aillet “petit enfant criard,
encore à la mamelle” (Dijon, FEW 24,334a sous
ALLIUM). Pour le procédé cp. encore mfr. vitaut (FEW
14,21 la) et esp. granuja.] — Stâdtler.
[mfr HAILLON m. “vieux lambeau d’étoffe” (<
mha. HADEL “guenille”, FEW 16,110a) est attesté
dep. 1391 (RégChâtD 2,276 [il n’avoit lors sur lui
vestu que une petite cotte ou haillon], TLF 9,647a).
Le dérivé hailloné “dont les habits sont déchirés”
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