HANSE
HANSCOTE f.
[Mot déonomastique d’après HONDSCHOOTE,
nom d’une ville située dans le comté de Flandre (au-
jourd’hui chef-lieu de canton du Nord, arrondisse-
ment de Dunkerque, France). Cette ville devint, à
partir du 14es., un centre d’industrie textile, où l’on
fabriquait surtout des tissus de qualité inférieure, cf.
LexMa5,116. - FEW 16,223b(1); HôflerTuch 17ss.]
(hancote ClefD 352 var. ms. 14es., hauscote
ib. var. ms. 14es. [1. hanscote?], [mfr. haucote
ib. var. ms. 15es. [1. hancote!]], hanstoke 13es.
AINeckUtensH p.257, haustoche HuntTeach 1,380
[1. hanstochef2']}
♦ “sorte de vêtement fabriqué d’un tissu de
qualité inférieure” (13es.; 2em. 13es. ; dep. 1589, Al-
NeckUtensH p.257 [supara : hec supara est ves-
timentum mulieris .s. hanstoke']', HuntTeach 1,380
[hec sapera : haustoche vel extremitates velorum],
FEW 16,223b [dep. 1589]); ♦ par synecdoque
“pli inélégant d’un vêtement causé par une étoffe
grossière” (ca. 1280, ClefD 352 [Robe doiz avoir
propre et nete, Au cors et au colet bienfete, Si que
ton corset ne ta cote Ne facent plique ne hanscote
(graphie établie par l’éd.; ms. 14es. hauscote 1.
hanscote!', ms. 14es. hancote', ms. 15es. haucote
1. hancote!', impr. 16es. face ply ne haulte caste),
Gar que ta chemise ne monte Si haut que tu en aies
honte], TL 4,878; Gdf 4,412a [«?»]; FEW 16,223b
ni). — Stadtler.
HANSE f
[Emprunté au mha. HANSE “association de mar-
chands” (de l’aha. hansa “troupe de soldats”, Kbbler
513b), Lexer 1,1169, attesté dep. le 12es., KlugeSe22
293a. Au 13es. existaient de différentes hanses; la
plus importante, la Hanse germanique, s’est formée
à la fin du 13es. (LexMa 4,1921); elle a été nommée
en allemand düdesche hense dep. 1358, KlugeSe22
293, en mfr. hanze d’Alemaigne (lèreatt.: 1398), TLF
9,669a.
Rem.: TL 4,879 définit deux att. de Roisin
“Stadtverwaltung, Stadtkasse”; cette déf. est impos-
sible, les contextes démontrant que ces att. se rangent
parfaitement sous le sens de base. — FEW 16,144a
donne hanse “maison où s’établit un corps de métier”
(Rouen 1321, ChéruelHist 1,338), la déf. est à sup-
primer, l’att. est rangée ci-dessous sous le sens de
base. — FEW 16,144a date “pacte de la Hanse”, à
'l'La localisation de Hondschoote en Belgique est
à corriger.
‘"'S’il faut lire plutôt hausteche, l’att. est à ranger
Sub -> ALTECE.
Lille, de 1343 d’après Fagniez qui imprime ce doc.
d’après RoisinB 153. En réalité, il s’agit d’une copie
tardive, écrite prob. après 1426. — Gdf 4,414a atteste
hancer dans un doc. ‘Stat. de l’échev. de Mézières’,
à identifier et à dater. — Il existe une confusion entre
hansage “droit, redevance qu’on est obligé de payer
à qn., à une collectivité” et haussage “arrogance,
orgueil”, v. -> AUCIER. Nombre d’att. rangées par
les dictionnaires et les éditeurs sous hansage sont
à lire hansage (cf. TL 4,878,12): Gdf 4,413c cite
hansage tiré de Coincy, les deux éditions du texte,
CoincyII34K + L 532, donnent correctement hausage
(haussage)m. Egalement à ranger sous hausage sont
FroissMélL 17952 (cité au FEW 16,144a comme att.
pour hansage], JPreisLiègeB 2,8512 (cf. Scheler-
JPreis 174, idée rejetée à tort par Scheler même dans
SchelerGil 77), GilMuisK 1,260,4; 314,26 (rangé
par SchelerGil 77 sous “péage, impôt, rente”) et
JCourtPlaitAK 276; 910 (malgré que le ms. dis-
tingue bien -u- et -n-). De même, hansager Fan-
tosmeJ 381 (relevé par Gdf 4,413c et TL 4,878) est
à lire hausagier “insulter, offenser, maltraiter”, v.
haussagier sous AUCIER.]
[hanse ca. 1227 CoincyII30K 633; doc. av. 1244
GirySOmer 413 [att. nombreuses]; doc. 3eq. 13es.,
Werveke, Bull. Comm. Royale d’Hist. 118 (1953)
316 titre; 1 [3 att.]; 2; 3; etc.; EspPirDoc 3,501,13;
502,20; doc. 1349 ou peu après RoisinM § 11; § 150,
anse CoincyII30K 633 var. ms. 13es., hansse doc.
1320 a.st. ChéruelHist 1,338; RoisinM § 206; [doc.
1390 Ord 7,357], hance doc. 1320 a.st. ChéruelHist
1,338, agn. hauns LCustR 71)
♦ “association de marchands ou de villes marchan-
des” ([ca. 1227, v. ci-dessous] dep. av. 1244, Giry-
SOmer 413 [Sachent tout chil ki sunt e ki a venir
sunt que H anchisour de Saint Orner ont establi, pour
le franchise et pour le honeur des marcheans, une
confrarie ke on apele hanse, en tele maniéré ke nus
marcheans ne doit marcheander en Engleterre ne en
Escoche ne en Irlande ne de la Somme se il n ’a se
hanse. Et chil ki vient acater se hanse cui peres a en
le hanse, il doit doner en le hanse .vj. s. de esterlins et
.xl. d. a le hopringhe. Et cil cuiperes n ’otnule hanse,
il doit doner ,x. s. de esterlins a le hanse et .vj. s. et
.viij. d. a le hopringhe de esterlins. Et quant li hom
doit entrer en le confrarie de le hanse, il doit jurer a
garder de le hanse loiaument aussi com li anchisour
l’ont gardé]', Werveke, Bull. Comm. Royale d’Hist.
118 (1953) 316 titre; 3; 318, 7; etc.; LCustR 71; doc.
1320 a.st. ChéruelHist 1,338; RoisinM § 11; § 150;
'"Pour la deuxième att. de Gdf (= avant 1455,
JourdBlAlM 12603; aussi 1266; 5452), cf. l’éd.
T. Matsumura.
141
142
HANSCOTE f.
[Mot déonomastique d’après HONDSCHOOTE,
nom d’une ville située dans le comté de Flandre (au-
jourd’hui chef-lieu de canton du Nord, arrondisse-
ment de Dunkerque, France). Cette ville devint, à
partir du 14es., un centre d’industrie textile, où l’on
fabriquait surtout des tissus de qualité inférieure, cf.
LexMa5,116. - FEW 16,223b(1); HôflerTuch 17ss.]
(hancote ClefD 352 var. ms. 14es., hauscote
ib. var. ms. 14es. [1. hanscote?], [mfr. haucote
ib. var. ms. 15es. [1. hancote!]], hanstoke 13es.
AINeckUtensH p.257, haustoche HuntTeach 1,380
[1. hanstochef2']}
♦ “sorte de vêtement fabriqué d’un tissu de
qualité inférieure” (13es.; 2em. 13es. ; dep. 1589, Al-
NeckUtensH p.257 [supara : hec supara est ves-
timentum mulieris .s. hanstoke']', HuntTeach 1,380
[hec sapera : haustoche vel extremitates velorum],
FEW 16,223b [dep. 1589]); ♦ par synecdoque
“pli inélégant d’un vêtement causé par une étoffe
grossière” (ca. 1280, ClefD 352 [Robe doiz avoir
propre et nete, Au cors et au colet bienfete, Si que
ton corset ne ta cote Ne facent plique ne hanscote
(graphie établie par l’éd.; ms. 14es. hauscote 1.
hanscote!', ms. 14es. hancote', ms. 15es. haucote
1. hancote!', impr. 16es. face ply ne haulte caste),
Gar que ta chemise ne monte Si haut que tu en aies
honte], TL 4,878; Gdf 4,412a [«?»]; FEW 16,223b
ni). — Stadtler.
HANSE f
[Emprunté au mha. HANSE “association de mar-
chands” (de l’aha. hansa “troupe de soldats”, Kbbler
513b), Lexer 1,1169, attesté dep. le 12es., KlugeSe22
293a. Au 13es. existaient de différentes hanses; la
plus importante, la Hanse germanique, s’est formée
à la fin du 13es. (LexMa 4,1921); elle a été nommée
en allemand düdesche hense dep. 1358, KlugeSe22
293, en mfr. hanze d’Alemaigne (lèreatt.: 1398), TLF
9,669a.
Rem.: TL 4,879 définit deux att. de Roisin
“Stadtverwaltung, Stadtkasse”; cette déf. est impos-
sible, les contextes démontrant que ces att. se rangent
parfaitement sous le sens de base. — FEW 16,144a
donne hanse “maison où s’établit un corps de métier”
(Rouen 1321, ChéruelHist 1,338), la déf. est à sup-
primer, l’att. est rangée ci-dessous sous le sens de
base. — FEW 16,144a date “pacte de la Hanse”, à
'l'La localisation de Hondschoote en Belgique est
à corriger.
‘"'S’il faut lire plutôt hausteche, l’att. est à ranger
Sub -> ALTECE.
Lille, de 1343 d’après Fagniez qui imprime ce doc.
d’après RoisinB 153. En réalité, il s’agit d’une copie
tardive, écrite prob. après 1426. — Gdf 4,414a atteste
hancer dans un doc. ‘Stat. de l’échev. de Mézières’,
à identifier et à dater. — Il existe une confusion entre
hansage “droit, redevance qu’on est obligé de payer
à qn., à une collectivité” et haussage “arrogance,
orgueil”, v. -> AUCIER. Nombre d’att. rangées par
les dictionnaires et les éditeurs sous hansage sont
à lire hansage (cf. TL 4,878,12): Gdf 4,413c cite
hansage tiré de Coincy, les deux éditions du texte,
CoincyII34K + L 532, donnent correctement hausage
(haussage)m. Egalement à ranger sous hausage sont
FroissMélL 17952 (cité au FEW 16,144a comme att.
pour hansage], JPreisLiègeB 2,8512 (cf. Scheler-
JPreis 174, idée rejetée à tort par Scheler même dans
SchelerGil 77), GilMuisK 1,260,4; 314,26 (rangé
par SchelerGil 77 sous “péage, impôt, rente”) et
JCourtPlaitAK 276; 910 (malgré que le ms. dis-
tingue bien -u- et -n-). De même, hansager Fan-
tosmeJ 381 (relevé par Gdf 4,413c et TL 4,878) est
à lire hausagier “insulter, offenser, maltraiter”, v.
haussagier sous AUCIER.]
[hanse ca. 1227 CoincyII30K 633; doc. av. 1244
GirySOmer 413 [att. nombreuses]; doc. 3eq. 13es.,
Werveke, Bull. Comm. Royale d’Hist. 118 (1953)
316 titre; 1 [3 att.]; 2; 3; etc.; EspPirDoc 3,501,13;
502,20; doc. 1349 ou peu après RoisinM § 11; § 150,
anse CoincyII30K 633 var. ms. 13es., hansse doc.
1320 a.st. ChéruelHist 1,338; RoisinM § 206; [doc.
1390 Ord 7,357], hance doc. 1320 a.st. ChéruelHist
1,338, agn. hauns LCustR 71)
♦ “association de marchands ou de villes marchan-
des” ([ca. 1227, v. ci-dessous] dep. av. 1244, Giry-
SOmer 413 [Sachent tout chil ki sunt e ki a venir
sunt que H anchisour de Saint Orner ont establi, pour
le franchise et pour le honeur des marcheans, une
confrarie ke on apele hanse, en tele maniéré ke nus
marcheans ne doit marcheander en Engleterre ne en
Escoche ne en Irlande ne de la Somme se il n ’a se
hanse. Et chil ki vient acater se hanse cui peres a en
le hanse, il doit doner en le hanse .vj. s. de esterlins et
.xl. d. a le hopringhe. Et cil cuiperes n ’otnule hanse,
il doit doner ,x. s. de esterlins a le hanse et .vj. s. et
.viij. d. a le hopringhe de esterlins. Et quant li hom
doit entrer en le confrarie de le hanse, il doit jurer a
garder de le hanse loiaument aussi com li anchisour
l’ont gardé]', Werveke, Bull. Comm. Royale d’Hist.
118 (1953) 316 titre; 3; 318, 7; etc.; LCustR 71; doc.
1320 a.st. ChéruelHist 1,338; RoisinM § 11; § 150;
'"Pour la deuxième att. de Gdf (= avant 1455,
JourdBlAlM 12603; aussi 1266; 5452), cf. l’éd.
T. Matsumura.
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