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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Editor]; Städtler, Thomas [Editor]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Contr.]; Baldinger, Kurt [Oth.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (H): H — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1997

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.59355#0168
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HAVOT2

HAVOT2 m
[Etymologie inconnue. L’att. lapins ancienne semble
être mit. havo, Saint-Denis ca. 1148 Odo de Diogilo
De profect. éd. Waquet 1949, p.49 [(à Constantino-
ple) Flandrensis quidam, dignus flagris et flamma,
cernens immensas divicias et immoderata cupiditate
cecatus, clamat: havo, havo, rapiens quod cupivit,
ms. fin 12es.], DC 4,176a'11. Bien que cette att. et celle
de 1311 (v. ci-dessous) suggèrent une interprétation
du mot comme interjection, il est plus prob. qu’il
s’agisse d’un nom. Pour la morpho-syntaxe des att.
cf. crier (TL 2,1058,26: crier la feste etc.), métré
(TL 5,1739,32: métré a bandon etc.) et v. et les syn-
tagmes et contextes donnés ici en plus grand nombre
que d’habitude'21. Le sens n’est pas simplement “sac,
pillage” (Gdf; = “Plünderung” TL); il s’agit d’un t.
de droit nettement défini; le droit ainsi dénommé est
voisin ou complémentaire de Varsin. Le mit. parle de
cette réalité juridique en employant le verbe publi-
care (v. la version 1t. de LoisGodM, citée ci-dessous,
et DC 6,556b; Niermeyer 869b); cf. E. Fischer, Die
Hauszerstôrung als strafrechtliche Mafinahme im
deutschen Mittelalter, Stuttgart 1957'3'. Le mot sem-
ble s’éteindre au 14es. (avec l’abandon de la cou-
tume), sauf en agn., v. havok ci-dessous. Le com-
mentaire à LoisGodM § 8, écrit au 3eq. 16es., Cest
abataige de maisons et donnaige à havot ne sont
plus en usaige, ains abolitz par privilège depuis don-
nez, ne témoigne pas nécessairement de la vitalité du
mot au 16es.
Gam2 521a réunit havot, hef “crampon” (-> HEF),
havee “ce que l’on peut saisir d’une main ou des
deux mains en une fois” (-> HEF) et haver “mettre en
échec” (-> HAVE1 ), pour les faire dériver d’un Whaver
“aborder (un navire)”, “tirer avec violence vers soi”,
qui remonterait à mit. havos GlReichK613 [Vncinos
(“crochets”, sur un vêtement. Ex 28,13) : hauos], lui-
même du frq. *HÀG “crochet”. Le FEW (16,112a)
part directement d’un abfrq. *HAF “crochet” (avec
une tout autre origine, v. -> HEF), ce que Gam2 rejette.
Il faut se demander si les groupements effectués
sont plausibles. Notre havot (il fait défaut dans

“'DC établit un lien avec flamand hâve s. “avoir”
et 1t. habere, mais pas avec son article havotus (où
havos Mousket), v. ci-dessous.
12'Gdf isole a havot “en abondance” sur la foi de
UnicomeAJ, prob. à tort. — RenclMisH “famine ?”
erroné.
““Surtout p,138ss., avec att. de la réalité juridique
en Norm., en Pic. (BeaumCoutS 1572), à Paris
(OlimB 1,55; etc.; EtSLouisV I 28; II 36), etc.
[L. L. Hammerich, Clamor, Kpbenhavn 1941, 66,
confond havoc et haro (v. DEAF H 167,40).]

le FEW malgré GdfLex 273b; sa morphologie est
à expliquer) irait bien avec havee (FEW 16,111b,
ib. matériaux sim.) et avec HAVIR1 (v. cet article:
étymologie difficile).
REM.: La var. havol (à l’intérieur du vers) est
p.-ê. influencée par harol, var. de harou, v. DEAF
H 169n40. Les rapports possibles entre les deux
mots seraient à élucider. — TL 4,1042,36 a établi un
second sens “ein Kinderspiel”. L’att. unique vient de
FroissEspF1 (pic. ca. 1369) 206, où se trouve, parmi
une longue liste de jeux d’enfants, le passage suivant:
un aultre jeu Qu ’on dist a le keue leu leu, Et aussi
au trotot Merlot, Et auxpieretes au havot (ms. 1393;
var. ms. 1394 hanot), Et au piloter. S’il s’agit d’un
jeu ‘aux pieretes au havot’, on voit mal le rapport
avec notre havot “pillage” et on croirait volontiers
l’éditeur qui identifie havot avec la mesure de grain
(-> havot1), qui serait pris dans un sens plus large,
“pot”, pourtant non autrement attesté. On pourrait
placer une virgule après pieretes (cp. vers 229 Au
mulet, au salir plus haut, aussi 233), mais l’auteur
aurait préféré alors *Aux pieretes et au havot (cp.
221; 226 etc.). Dans les deux cas la chronologie et
la localisation conviennent (la leçon hanot du ms.
de base a été remplacée par l’éd., sans doute à juste
titre). Actuellement, il semble impossible de trancher
la question. (Rien de constructif dans MehlJeux 492;
cp. 103 jeux de la pierre et de la fossette.)]
(havot doc. 1t. Paris [1207] et 1209 Drüppel 72;
RenclMisH 210,7; FetRomF1 232,29; 233,5; 265,1;
GuillTyrP XVIII 17 [-oc 1. -of]; LoisGodM § 8; 10;
11; MousketR 21030; 25230; Pères32L 14079; Uni-
comeAJ p.l 13; MenReimsW 195; ImpArtB p.7n3;
TrouvBelg1 261,562;263,609; OlimB 32,797, havoit
ms. 14es. RenclMisH 210,7 var. (: -ot); Men-
ReimsW 195var., havout ms. pic.-wall. déb. 14es.
RenclMisH 210,7 var. (: -oui), havost FetRomF1
39,34; 233,12; Pères32L 14079 var. ms. pic. fin
13es., havol Pères32L 14079 var. ms. 2em. 13es.,
hovot FetRomF1 741,12 [leçon assurée?], bourg.
avot UnicorneMA 16)
♦ t. de droit “pillage en accord avec le droit de
prise (notamment comme amende supplémentaire, p.
ex. en cas de meurtre)” ([1207] - 1312, doc. 1t. Paris
[1207] copie 13es. MonicatBouss 3,22,25 [(la maison
du meurtrier) diruetur etmitteturadhavot}', ch. Paris
1209 MonicatBouss 3,141,24 (contexte comme doc.
1207 cité(4)); RenclMisH 210,7 [(au riche) Savent
avientk’il voit et ot A sen avoir crier havot', var. crie a
h.', (: herbot)}; FetRomF1 232,29; 233,5 [César avait
cele gent abandonee a havot et... tuit cil qui valaient
l41Ce doc. confirme celui de 1207. Cp. havoye ci-
dessous.

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