Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Desgodets, Antoine Babuty
Les Edifices Antiques De Rome: Dessinés Et Mesurés Très Exactement — Paris, 1682 [Cicognara, 3700 VIII]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.3251#0006
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
P R E F A C E.
precision les antiquitez de Rome, de sçavoir lequel de ces Autheurs qui sont
en réputation devoit être suivy, comme ayant donné les véritables mesures»
Mais lors qu'étant sur les lieux j'ay employé tout le soin necessaire pour être
cclaircysur ce doute, j'ayesté bien surpris de trouver un autre éclaircissemenc
que je ne cherchois pas, qui a esté de voir que ceux qui ont mesuré jusqu'a
preiènt les Edifices antiques ne l'on pas fait avec precision, &C qu'il n'y a aucun
de tous les desseins que nous en avons, où il ne se trouve des fautes tres-conii-
derables.
Quoy que ce ne soit pas une grande louange, que d'avoir eu la patience de
prendre toutes ces mesures, 6c que la capacité des excellens hommes qui ont
ramassé les desseins des Edifices antiques, & qu'ils nous ont expliques; avec
tant de doctrine ne soit pas beaucoup interesseedans les défauts qu'on y vi
qui ne doivent être imputez qu'à des Ouvriers qu'ils ont employezà ce travau,
lesquels n'ont pu sçavoir que par conjecture, & par estime beaucoup de choses,
pour être ou presque inaccessibles par leur hauteur,ou cachées dans la terre dont
elles étoient couvertes; je n'aurois néanmoins jamais eu la hardiesie de paroître en
public,en une qualité ausTi peu favorable qu'est celle de réformateur desOuvra-
ges generaliement approuvez, si je n'avois esté obligé d'obeïr à des Puissances,
& de déférer à des approbations qui ont dû surmonter ôc mon inclination àne
me point produire, ô£ la défiance que mon âge me doit raisonnablement faire
avoir dans une entrepriiè de cette importance»
Il est donc à propos avant que de juger de ma conduitte sur l'édition de cet
Ouvrage, que l'on sçache avec quel esprit je l'ay entrepris; par quelle con-
duite il a esté mis en l'estat où il est, Se ce qui m'a porté à le publier : car la
Vérité eltque je ne l'a vois premièrement entrepris que pour mon instruétion
particulière.
Monlèigneur ColbertSurintendant des Bastimens du Roy,pour exécuter
le dessein que Sa Majesté a de faire cultiver les Sciences Se les Arts en son
Royaume , avec un soin, Si par une magnificence digne de sa grandeur ,
ayant étably une Académie d'Architecture dans le Palais Royal , où il
y a des assemblées des Architectes du Roy. J'obtins en 1672. la per-
mission d'être present à ces conférences, où après avoir pendant prés de deux
ans profité des avantages qu'il y a d'entendre des personnesconsomméesdans
toutes les connoissances de l'Architecture ; je fus sur la fin de l'année 1674*
envoyé à Rome avec les Académiciens que le Roy y entretient pour étudier
l'Architecture, la Peinture & la Sculpture > je partis avec resolution de
ne rien épargner pour me prévaloir d'une occasion si favorable au desir
ardent que j'avois. de m'instruire; Se me proposay d'employer dans ce voyage
toute la peine Se toute la patience necessaire pour venir à bout de ce dessein ï
je ne manquay pas de matière. D'abord nous fûmes pris des Turcs qui nous
menèrent à Alger,& nous y retinrent prisonniers pendant seizemois, d'où
ayantesté délivré par un échange que le Roy fit, je ne me trouvay point en-
core à Rome dans la liberté que j'aurois pu desirer, pour étudier à ma ma-
nière ces excellens monumens de l'esprit , Se du sçavoir des anciens, que
j'avois souhaité de voir avec tant d'empressement, Se que j'avois intention
de connoistre, Se d'examiner avec une exactitude quinem'étoitpaspermise.
Je voyois que pour déterrer ce qui estoit caché, Se pour approcher comme
je voulois de ce qui estoit élevé, il me falloit faire desdepences ,& me don-
ner des peines qui estoient beaucoup au dessus de mes forces. Mon zèle
 
Annotationen