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LA VIE D’UNE IMPÉRATRICE A BYZANCE

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gloire de la pourpre, venez éclairer vos esclaves et
réjouir le cœur de votre peuple », et encore : « Appa-
raissez, impératrice des Romains » : toutes formules
qui seraient absolument vides de sens, si la souve-
raine ne s’était point, en ces jours-là, montrée dans
la loge du cirque ou au balcon du palais. Et l’usage
exigeait si peu que l’impératrice se confinât dans
l’intérieur de la résidence impériale, que bien des fois
on la voit paraître en public, sans môme que l'empe-
reur l’accompagne. C’est ainsi qu’elle va sans lui à
Sainte-Sophie en procession solennelle, qu’elle fait
sans lui son entrée dans la capitale, qu’elle va au-
devant de lui lorsqu’il revient d’une expédition mili-
taire. C’est qu’aussi bien — et ceci explique le grand
rôle politique qu’elle put jouer si souvent — la basi-
lissa byzantine était quelque chose de plus que la
compagne et l’associée du basileus. Du jour où elle
s’asseyait sur le trône de Constantin, elle possédait
en sa personne toute la plénitude de l’autorité sou-
veraine.

V

Ce n’étaient point d’ordinaire, comme dans nos étais
modernes, des raisons politiques qui déterminaient
à Byzance le choix que l’empereur faisait de sa
femme. C’est par un procédé plus original et assez
bizarre que le prince découvrait d’habitude celle
qu’il allait épouser.

Lorsque l’impératrice Irène voulut marier son fils
Constantin, elle envoya par tout l’empire des mes-
sagers chargés de découvrir et de ramener dans la
 
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