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FIGURES BYZANTINES

nouveau s’étantlevé, et n’ayant rien vu que le loque-
teux dormeur, il regagna son lit. Alors, une troisième
fois, la voix plus impérieuse résonna dans le silence
et en même temps, afin qu’il ne doutât point qu’il
était éveillé, l’higoumène recevait dans les côtes un
rude et mystérieux coup de poing. « Lève-toi, ordon-
nait la voix, fais entrer celui qui est couché devant la
porte. C’est lui qui est l’empereur. » Tout tremblant,
le saint homme quitte en hâte sa cellule, descend,
appelle l’inconnu. « Me voici, seigneur, répond l’autre
en se secouant; qu’ordonnes-tu à ton esclave? »
L’abbé l’invite à le suivre, le fait asseoir à sa table;
au matin il lui fait prendre un bain, lui présente des
vêtements neufs; et comme le voyageur surpris ne
comprend rien à tant d’égards dont on l’accable, le
moine, sous le sceau du secret, lui révèle le mystère
de son avenir et lui demande d’être désormais son
ami et son frère.

C’est par ce pittoresque récit, dont Paul Adam,
dans son roman de Basile et Sophia, a tiré un ingé-
nieux parti, que fait son entrée dans l’histoire
l’homme qui, sous Théodora et Michel III, allait si
adroitement gouverner sa fortune, Basile le Macédo-
nien, qui devait quelques années plus tard asseoir sa
famille sur le trône de Byzance.

Les historiens qui vécurent à la cour de l’empereur
Constantin VII, petit-fils de Basile, et Constantin VII
lui-même, se sont complu naturellement à fabri-
quer pour ce fondateur de dynastie une généalogie
présentable et même glorieuse. A les entendre,
l’illustre basileus descendait par son père de la maison
royale d’Arménie, il était apparenté par sa mère à
Constantin et même à Alexandre le Grand. La vérité
 
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