DE LA GRÈGE PROPRE. kl
quels est arrivé M. Heydemann; mais nous regretterons que son livre
permette peu de déterminer les caractères des céramiques grecques pour
cette époque, qu'il laisse de côté des œuvres remarquables par la per-
fection du style. 11 est juste de noter que l'auteur n'a pas pu tou-
jours étudier à loisir, et comme il l'aurait voulu, les monuments con-
servés dans des collections privées.
Les vases à figures rouges d'un style sévère sont encore fort rares en
Grèce. C'est là une classe de peintures pour laquelle il faut beaucoup
attendre des nouvelles découvertes. La Grèce, en ce genre, n'a pas du
être moins riche que l'Italie. Les compositions qui, sans avoir la gravité
de Ja première époque, sont remarquables par la grâce, par la simpli-
cité, et qui témoignent d'une parfaite connaissance de l'art du dessin,
commencent à devenir nombreuses. La découverte récente de quelques-
uns de ces chefs-d'œuvre a été, pour les études de céramograpbie, une
heureuse nouveauté; elle permet de bien connaître un style très-diffé-
rent de celui des vases d'Italie et vraiment propre à l'Attique. J'en cite-
rai d'abord un exemple familier à tous les antiquaires : l'aryballe du mu-
sée de Naples que M. Fiorelli a publié1. Ce vase, bien que trouvé à
Cumes, n'est pas italiote; M. Fiorelli l'avait constaté depuis longtemps
en remarquant que, parmi plus de quatre mille vases conservés au Mu-
seo Nazionale, on n'en rencontrait pas un seul qui présentât les mêmes
caractères de fabrication. Nous pouvons affirmer aujourd'hui que ce
vase est athénien. On vient de découvrir à /Exone un aryballe qui pa-
raît sortir du même atelier que le vase de Cumes; ressemblance clans
les moindres détails de l'exécution, même nuance du fond, même pro-
cédé de dessin : la similitude est complète. Le vase de Cumes repré-
cument publié sous ce numéro est un ostrakon. Sa démonstration convaincra peu
de lecteurs, bien qu'il y ait fait preuve de beaucoup d'habileté. Il a parfaitement lu
le texte si difficile ; jusqu'à ce que de nouveaux documents viennent éclairer ce frag-
ment, nous nous conlenterons d'y reconnaître tout simplement un morceau de po-
terie portant deux noms propres et un démolique. Le musée de la Société archéolo-
gique d'Athènes possède une tessère qu'il eût été naturel de rappeler ici ; Revue ar-
chéologique 1810 : tessère militaire et tessère nautique. Heydemann, pl. xi, fig. 3.
Les trois torches el le petit porc n'indiquent-ils pas un sacrifice à la triple Hécate ?
— 1 Fiorelli : Notizia dei Vasi dipinli rinvenuli à Cama nell856 eposseduti délia S.A.B.
il conte di Siracusa, Napoli i856, pl. VIII. Iahn , Annali dell' Inslit., i86d, p. 2/j6.
Stephani, Comptes rendus, 1866, p. 170. Minervini, Bull. Napol, nouv. série, IV,
p. 73. Panofka, Arch. anz., i856, p. 181. Corpus inscr. grœc, IV, praef., p. xvm et
pl. xxi, 2 3g. Heydemann, Arch. Zeit., 1869, p. 81, Die Vasensammlungen des Museo
nazionale zu Neapel, p. 88d, et encore Museo Borbonico, 16, 18, The principal mo-
numents 0) the nat. mus. of Naples, pl. 60, etc.
quels est arrivé M. Heydemann; mais nous regretterons que son livre
permette peu de déterminer les caractères des céramiques grecques pour
cette époque, qu'il laisse de côté des œuvres remarquables par la per-
fection du style. 11 est juste de noter que l'auteur n'a pas pu tou-
jours étudier à loisir, et comme il l'aurait voulu, les monuments con-
servés dans des collections privées.
Les vases à figures rouges d'un style sévère sont encore fort rares en
Grèce. C'est là une classe de peintures pour laquelle il faut beaucoup
attendre des nouvelles découvertes. La Grèce, en ce genre, n'a pas du
être moins riche que l'Italie. Les compositions qui, sans avoir la gravité
de Ja première époque, sont remarquables par la grâce, par la simpli-
cité, et qui témoignent d'une parfaite connaissance de l'art du dessin,
commencent à devenir nombreuses. La découverte récente de quelques-
uns de ces chefs-d'œuvre a été, pour les études de céramograpbie, une
heureuse nouveauté; elle permet de bien connaître un style très-diffé-
rent de celui des vases d'Italie et vraiment propre à l'Attique. J'en cite-
rai d'abord un exemple familier à tous les antiquaires : l'aryballe du mu-
sée de Naples que M. Fiorelli a publié1. Ce vase, bien que trouvé à
Cumes, n'est pas italiote; M. Fiorelli l'avait constaté depuis longtemps
en remarquant que, parmi plus de quatre mille vases conservés au Mu-
seo Nazionale, on n'en rencontrait pas un seul qui présentât les mêmes
caractères de fabrication. Nous pouvons affirmer aujourd'hui que ce
vase est athénien. On vient de découvrir à /Exone un aryballe qui pa-
raît sortir du même atelier que le vase de Cumes; ressemblance clans
les moindres détails de l'exécution, même nuance du fond, même pro-
cédé de dessin : la similitude est complète. Le vase de Cumes repré-
cument publié sous ce numéro est un ostrakon. Sa démonstration convaincra peu
de lecteurs, bien qu'il y ait fait preuve de beaucoup d'habileté. Il a parfaitement lu
le texte si difficile ; jusqu'à ce que de nouveaux documents viennent éclairer ce frag-
ment, nous nous conlenterons d'y reconnaître tout simplement un morceau de po-
terie portant deux noms propres et un démolique. Le musée de la Société archéolo-
gique d'Athènes possède une tessère qu'il eût été naturel de rappeler ici ; Revue ar-
chéologique 1810 : tessère militaire et tessère nautique. Heydemann, pl. xi, fig. 3.
Les trois torches el le petit porc n'indiquent-ils pas un sacrifice à la triple Hécate ?
— 1 Fiorelli : Notizia dei Vasi dipinli rinvenuli à Cama nell856 eposseduti délia S.A.B.
il conte di Siracusa, Napoli i856, pl. VIII. Iahn , Annali dell' Inslit., i86d, p. 2/j6.
Stephani, Comptes rendus, 1866, p. 170. Minervini, Bull. Napol, nouv. série, IV,
p. 73. Panofka, Arch. anz., i856, p. 181. Corpus inscr. grœc, IV, praef., p. xvm et
pl. xxi, 2 3g. Heydemann, Arch. Zeit., 1869, p. 81, Die Vasensammlungen des Museo
nazionale zu Neapel, p. 88d, et encore Museo Borbonico, 16, 18, The principal mo-
numents 0) the nat. mus. of Naples, pl. 60, etc.