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Dumont, Albert
Peintures céramiques de la Grèce propre: recherches sur les noms d'artistes lus sur les vases de la Grèce — Paris, 1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.5971#0062
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52 PEINTURES CÉRAMIQUES

mais peuvent rivaliser avec les œuvres les plus parfaites que nous ait
laissées l'art attique de la grande époque.

Les travaux de M. Benndorf et mes propres recherches permettent,
je crois, de présenter aujourd'hui, sur cette classe de vases, un certain
nombre de considérations précises.

Il importe tout d'abord de ne pas confondre2 la poterie de Locres
et les lécythus d'Athènes. Par cette dernière expression, employée ici
pour plus de brièveté, j'entends les lécythus à fond blanc et à figures
de couleur provenant de l'Attique; parles mots vases de Locres, toute
la classe de poterie à laquelle on est convenu de donner ce nom. La
poterie de Locres est recouverte d'un enduit blanc qui tire sur le gris
et qui offre rarement une teinte franche; cet enduit est à grains
serrés, le plus souvent lisse, quelquefois brillant. Les figures sont au
trait noir; le vase admet des formes variées. La forme des lécythus est
toujours la même, les figures, relevées de couleurs vives, sont d'ordi-
naire polychromes; la couverte, du blanc le plus pur, est plutôt pou-
dreuse que lisse; la pâte n'en est pas dure et s'altère facilement. Mais la
plus grande différence que présentent entre eux les monuments de ces
deux classes, c'est que le lécythus ne se trouve qu'en Atlique, que le
vase de Locres se trouve partout.

Qu'on n'ait pas trouvé le lécythus blanc du type d'Athènes en Etrurie,
le fait est admis par tous les antiquaires; ce qui est plus surprenant,
c'est qu'en dehors des frontières de l'Attique, en dehors d'un espace
aussi limité, on ne rencontre pas en Grèce cette classe de vases. J'ai été
fort attentif à rechercher dans mes voyages, en Corinthie, dans le Pélo-
ponèse, en Béotie, des exceptions à cette règle. Je n'en peux citer qu'une
seule, d'une importance secondaire : un petit lécythus d'un décimètre de
hauteur, d'un travail médiocre, a éié trouvé près de l'Acro-Corinthe et
fait aujourd'hui partie de la collection Tripos; il représente une femme
qui s'avance vers un tumulus; elle tient une corbeille. On m'a signalé
quelques autres découvertes de même nature, toutes exceptionnelles et
sans valeur pour l'histoire de l'art. Je n'ai pu en vérifier l'authenticité.

Ainsi les limites géographiques du lécythus blanc sont marquées avec
une précision qu'on ne retrouve pour aucun autre type céramique. On

1 Celle confusion crée une véritable difficulté pour l'élude de ces vases, quand
on ne peut examiner les monuments originaux: voy. Gerhard, Rupporlo volcente,
p. 128; Slephani, Vasens. d. Kais. Ermit. II, 164-4, 1 648 ; Conze, Arch. Anz. 186/4,
p. 163 ; Ross, Arch. Aufs. I, p. 59 ; 0. Jahn, Vasens. 208 ; duc de Luynes, Vases peints,
p. 16-18; vases trouvés à Rhodes Arch. Anz. i864, p. 3oi, dans l'Italie méridio-
nale, Bull. d. Inst. 1819, p. 19, 1867, p. 287.
 
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