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Dumont, Albert
Peintures céramiques de la Grèce propre: recherches sur les noms d'artistes lus sur les vases de la Grèce — Paris, 1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.5971#0065
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DE LA GRÈCE PROPRE. 55

Les beaux lécythus appartiennent à l'époque la plus florissante de
l'art; au contraire de ce qui se remarque pour les poteries de Locres,
on n'y trouve aucune trace d'archaïsme-, le génie athénien a dépouillé
toute rudesse; il n'est pas encore atteint par les défauts qui amèneront
la décadence. Ces peintures ont une date certaine. Il faut les rapporter
au ive siècle, quelquefois à la fin du ve siècle. On fabriquait des lécythus
dès l'année 3g2 avant notre ère. C'est ce dont témoigne Aristophane
dans la pièce de L'Assemblée des femmes, représentée à cette époque1.
Il est facile, du reste, de voir que le procédé employé pour ces vases dut
être découvert tout naturellement. Les statuettes d'ancien style pré-
sentent déjà une couverte blanche sur laquelle sont fixées des couleurs.
Les lécythus ne sont que l'application de ce procédé, avec quelques va-
riantes, à la décoration des vases. Quant à la date de celles de ces pein-
tures qui doivent cire considérées comme les plus récentes, nos incer-
titudes sont plus grandes. Beaucoup d'entre elles n'ont aucun style, elles
peuvent être de toutes les époques. Aucun tombeau des temps romains
cependant, comme l'ont remarqué MM. Pervanoglou et Comanoudis,
n'a jamais, jusqu'ici, donné de lécythus blanc; de plus, sur ces pote-
ries, aucun attribut, aucun détail, n'indique le 11e siècle avant noire
ère. Il faut donc admettre, dans l'état actuel de nos connaissances,
que cette fabrication s'arrête à la fin du m° siècle; elle aurait duré de
deux à trois cents années.

Les scènes représentées sur six cents lécythus blancs, qui sont aujour-
d'hui connus, peuvent être classées ainsi qu'il suit :

i° L'Exposition. Le mort est couché sur un lit entouré de parents et
de pleureuses. Heydemann, pl. XII, f. 1 1 ; Benndorf, pl. XVII, f. 1.
Les plus beaux exemplaires connus de cette scène se voient sur deux
vases inédits, conservés le premier au Louvre, le second dans la collec-
tion Rossopoulos.

20 La Déposition au tombeau. Aucun des vases publiés ne représente
cette scène; elle n'était pas rare, elle se voit en particulier sur deux
lécythus inédits conservés à Athènes; sur le premier, une femme est
portée par deux génies ailés, l'un vieux, l'autre jeune; une stèle oc-
cupe le fond du tableau; sur le second, d'un travail beaucoup moins
soigné, deux génies soutiennent le cadavre d'un homme.

3° La Barque infernale. Le Louvre en possède un remarquable
exemple, qui a été publié par Stackelberg2. M. Benndorf en donne un

1 V. 995, Droysen, Aristophanes, II, p. 3^7 Benndorf, p. 28. — 2 PL XLVIIi.
 
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