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L'ÉGYPTOLOGIE.

Le beau type hiéroglyphique de Berlin , dont je possède un assortiment suffisant, me permettra de
multiplier les citations textuelles. C'est le seul moyen de se faire clairement comprendre et d'ouvrir
largement la porte au progrès. On a beaucoup discuté sur la meilleure manière de transcrire les
hiéroglyphes, mais sans arriver à proposer un système manifestement préférable aux autres systèmes,
et, en définitive, chacun a obéi sous ce rapport à sa propre inspiration. Les méthodes les plus
défectueuses sont celles qui introduisent dans le syllabaire des articulations que la langue
égyptienne n'a jamais possédées, telles que le d, \ex, le g. Du reste, toutes les méthodes sont
insuffisantes, parce que les alphabets des langues modernes ne sont pas identiques et que la plupart
ne fournissent pas le moyen de représenter l'aspiration forte, ni la dentale sifflante ou mouillée ; le
son shuintant exige forcément deux signes. Les moyens qui ont été proposés pour surmonter ces
difficultés ont l'inconvénient de fournir des solutions prématurées à des questions non encore
résolues, et de plus celui de détourner de leur véritable valeur certaines lettres de nos alphabets.

L'alphabet copte correspond exactement à l'alphabet égyptien ; nous n'avons aucun motif plausible
de supposer que l'ancienne langue des pharaons possédât des articulations, autres que celles du
copte. À propos de la prononciation, comme relativement aux règles de la syntaxe, je penserai
toujours qu'avant de proposer des règles et des innovations, il est indispensable de bien connaître
la langue.

Le copte nous fournit un alphabet représentant le phonétisme entier de l'égyptien ; il est aussi
naturel de l'employer que de faire usage de l'ancien alphabet grec pour écrire le grec moderne.
Le copte soi, navis, est l'équivalent exact de |"^[|[|^^. En transcrivant les hiéroglyphes par xo,
nous sommes sûrs de ne pas nous tromper, et nous pouvons laisser indécise la question de savoir
si la prononciation était tsoi, tjoi, djoi, dzoi ôu gioi.

On a reproché à Champollion, qui le premier a proposé la transcription en copte, d'avoir fabriqué
du copte. Ce reproche regardait seulement la forme et non le fond ; il n'était pas plus sérieux que
les autres accusations de Klaproth. Aujourd'hui que le copte est mieux connu, on ne suspectera
personne de vouloir enrichir arbitrairement le vocabulaire de cette langue. Il suffit du reste de
qualifier spécialement toutes les citations empruntées au copte et de prévenir que tout ce qui ne
portera pas la qualification de copte est de l'égyptien.

Mais, à vrai dire, lorsqu'on fait un usage assez abondant des citations textuelles hiéroglyphiques,
et que les transcriptions n'ont pour but que d'éviter la répétition des groupes, tous les systèmes
peuvent suffire; tandis qu'aucun système, même l'emploi de l'alphabet copte, ne peut remplacer
les hiéroglyphes; |[j, ,J^1^ ne rePrésentent que ma, en lettres coptes ua, et cependant

ce sont trois mots différents : comme, lieu, neuf, qui se distinguent par leurs éléments phonétiques.
Presque tous les mots égyptiens sont dans ce cas.

Faisons remarquer, en terminant ces observations préliminaires, que, lorsqu'on veut rendre compte
de la prononciation d'un mot égyptien, telle qu'on la conçoit, il convient de se servir de l'alphabet
de la langue dans laquelle on écrit, en donnant à chaque lettre sa valeur naturelle, et en employant
au besoin deux lettres pour représenter une seule articulation.

Le Rédacteur-Propriétaire ,
F. C H A B A S.

Chalon-s.-S., Imp. de J. Dejussieu.
 
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