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L'ÉGYPTOLOGIE.

la prudence et le savoir-vivre, adressées par un scribe nommé Ani (AA^A* Ijlj^ ) à son fils

kbonshotop (^^^^□^j^). Porte aussi le litre de scribe. Sur la fin delà composition, le
scribe Khonshotep réplique à son père pour protester de son acquiescement à la doctrine qui lui est
recommandée, mais il n'oppose pas ses principes à ceux de son père. Le papyrus peut donc à très
juste titre être nommé : Le Livre des Maximes du scribe Ani. C'est sous ce nom que je me propose
de le désigner.

On sait que la science possède une composition du même genre : c'est le papyrus Prisse, dont
j'ai dit quelques mots dans des publications précédentes et que j'ai appelé, après M. de Rougé ,
le plus ancien Livre du monde ; on pourrait aussi donner à la section la plus importante de ce
papyrus le titre de Maximes de Ptahhotep (un contemporain du pharaon Assa). Cette section est
complète (pl. IV à XIX de la publication de M. Prisse d'Avenues ). De la première il ne reste plus
que deux pages traitant du même sujet. Ce sont les débris des Maximes de Kakiman , personnage
que le pharaon Snefrou de l'ancien Empire éleva à une très haute dignité. Les Instructions que
Tiaoufkhrot adresse à son fils1 forment un quatrième traité philosophique, mais celui-ci est d'une
nature particulière. J'aborderai quelque jour l'analyse de tous ces documents.

Discussion de la date probable du Papyrus.

Le type graphique du papyrus n° IV de Boulaq est celui des manuscrits hiératiques de la
XXe dynastie. L'écriture en est assurée , nette, régulièrement suivie et très semblable à celle de
plusieurs des papyrus de Leidc, tandis qu'elle semble différer de celle des papyrus du Musée
britannique par un peu plus de lourdeur', un peu moins de hauteur des signes et un moins grand

développement de certains signes, tels que (J*1"^ et » quand ils sont prolongés dans les

interlignes2. Mais l'écriture de copistes contemporains a très bien pu différer par ces minces détails.
Aussi bien que celui des textes écrits au verso, le corps de notre manuscrit nous reporte au type
graphique auquel on a donné le nom de type de l'époque des Ramessides.

Toutefois je ne crois pas que l'usage de ce type se soit perdu subitement après la XXe dynastie ;
l'altération n'a dû en être que progressive. Des fragments de Rituels de la XXil' dynastie l'ont
encore conservé assez intact. J'admettrais pour limite extrême l'avènement de la première dynastie
éthiopienne (XXVe dynastie, sept siècles avant notre ère).

Je crois cependant que notre papyrus est d'une date antérieure à cette limite extrême, et mon
opinion ne contredit pas celle de M. de Rougé, qui, après avoir constaté la ressemblance de
l'écriture de notre document avec celle de certains manuscrits delà XXL dynastie, incline cependant
à le croire plus récent3. Le savant académicien ne fait pas connaître ses motifs. Avant d'exposer
les miens, je dois discuter les vues de M. le docteur Brugsch, qui, se montrant en premier lieu
beaucoup trop sévère pour la calligraphie du scribe ou du copiste, trouve dans le texte une raison
spéciale d'attribuer le manuscrit à une basse époque. Il y serait question , d'après mon honoré

1 Pap. Sallier II, p. 3 , 1. 9, à p. 11 , 1. 5.

2 Le papyrus de Boulaq, n° VII, qu'on croit provenir
de la même trouvaille que le n° IV, est d'une écriture
encore moins élevée que celle de ce dernier. Cepen-
dant on y rencontre des traits prolongés qui ontjusqu'à

huit centimètres de longueur. Aucun ancien manuscrit
n'en offre de plus considérables.

3 Acad. des Inscr. et Belles - Lettres : Comptes-
Hendus 1871, p. 34.
 
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