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LES MAXIMES DU SCRIBE A NT.

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place à l'arbitraire , et l'on est arrivé, par exemple , à employer un signe polysyllabique pour une
seule syllabe, un signe syllabique pour une seule lettre , deux mots liés ensemble pour le premier
d'entre eux, etc.

A priori, pareil système semble entraîner, pour l'interprétation , des difficultés insurmontables ;
il n'en est pas tout-à-fait ainsi cependant, au moins dans la généralité des cas. Il suffit de connaître
cette latitude de l'écriture, d'y prendre garde, et de ne pas s'obstiner à lire et à traduire dans
tous les cas tous les signes qui sont écrits.

Dans l'exemple du mot corn que nous venons de citer, il est facile, comme nous l'avons vu ,
de se rendre compte des causes de l'abus. Un autre exemple encore plus saillant se rencontre
plusieurs fois au papyrus de Boulaq n° III ; le mot boucbe, <=> , po, y est écrit , pou, dans

des pbrases aussi simples que celle-ci : 11 * S) t\ ^ *>=^_ il parle par sa bouclie '. On
voit que le scribe était habitué à copier des manuscrits funéraires, où revient sans cesse la formule
chapitre de..... Si l'on n'y prenait pas garde, on pourrait être tenté de traduire : il parle en

AAMM

son nom, et l'on ferait un gros contre-sens.

Le papyrus n° IV de Boulaq offre de nombreux exemples de ces sortes de caprices graphiques.
.Nous en avons déjà cité un dans le mot jjjf^^, > écrit j^^^c'est-à-dire au moyen du
groupe j ^ , qui est le nom de Thèbes, employé pour représenter simplement l'initiale j. Un
monument de la XXe dynastie 1 nous offre un cas analogue dans le nom du dieu Chons , ®

écrit Lo ce 1ui semblerait donner au nom égyptien de Thèbes la valeur Sou; mais la
preuve n'est pas concluante , d'abord parce qu'on peut suspecter dans le texte en question une
erreur du lapicide à raison de la répétition fréquente du groupe ] Q, quj entre dans tous les titres

du dieu Khons ; puis, s'il n'y avait pas d'erreur, | ne représenterait toujours que l'initiale j, signe

polyphonique dont j'ai étudié les diverses valeurs'. L'une de ces valeurs est ouas ; c'est celle qui
pourrait être employée pour la consonne s.

Dans mon Mémoire précité sur les bizarreries orthographiques, j'ai commenté la forme «=*^(j|,
qui se compose régulièrement : 1" du pronom de la deuxième personne du singulier masculin, sujet
du verbe auquel l'expression est accolée ; 2" et de celui de la première personne ayant \ pour
support phonétique et formant le régime du même verbe ; l'expression ^^J^ "^^^^
signifie à la lettre : Tu me délivres.

Mais il arrive fréquemment que les scribes écrivent pour remplacer le simple pronom

de la deuxième personne. \^ n'est dans ce cas qu'une superfluité sans signification. Consé-
quemment la phrase citée ^^U=0 peut signifier dans certains cas : tu délivres.

Dans des cas bien plus nombreux, le de est paragogique et répond à la particule

pléonastique copte xe, et à l'enclitique grecque Se - -=^>\)^ représente alors le pronom de la première
personne ^ , et la phrase ^J^L=J ^s1^^ prend le sens de : Je sauve.

Faisons remarquer en passant que , prise sous cette dernière valeur, la formule ^^^Ji peut se
réduire à <v=*> seul, qui prend alors le rôle, non plus de la deuxième personne, mais celui de la pre-

1 Papyrus de Boulaq III, 8, 19.

2 Stèle de la Bibl. nationale: Guérison merveilleuse de

la fille du chef de Bakhten, lig. 20. Voyez Brugsch
Journal e'gyptol. de Berlin , 1864, p. t>8.
3 Mémoire sur le nom de Thèbes.
 
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