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LES MAXIMES DU SCRIBE A NT. 15

qui se rencontre aussi quelquefois dans la position horizontale . Le caprice ou la négligence du

scribe y donne parfois des formes sensiblement différentes , telles que ^ et ^ , dont la dernière

rappelle de près l'hiératique de jj^.

Souvent, au lieu de trois traits horizontaux, le signe séparatif se réduit à deux : £L > et lors,lue
l'espace semble l'exiger, surtout à la lin des lignes , le signe à double trait est quelquefois ajouté
au signe à trait triple : Ailleurs le laisser-aller du scribe ou l'usure du papyrus réduit l'un et

l'autre de ces signes à des traces encore plus abrégées et même à tin simple gros point. Dans mes

transcriptions je les représenterai par - et par " .

Quelle que soit leur variété, si ces notations étaient employées pour la séparation des membres de
phrases, elles rendraient un bien grand service au traducteur ; malheureusement elles sont semées
comme à plaisir, et semblent plutôt faire l'office de traits d'union que celui de points orthographiques.
On les trouve par exemple placées entre le verbe et son sujet, entre le verbe et son régime, entre
le nom et son qualificatif, et généralement entre les mots les plus directement liés par le sens. Il y
a mieux, elles séparent quelquefois les lettres d'un même mot, et l'on trouve, par exemple,

l'orthographe —"^j^^o P'f^Â^' etc" ^ans tous ces exemPles iJ s a8'it ^e

mots coupés par le changement de ligne , et le signe séparatif remplit exactement le rôle de notre trait
d'union ; mais on le trouve dans le corps de la ligne, entre un mot et son déterminatif : rn "^^T"??
jour.

Il suit de là que ces accidents orthographiques multipliés, qui seraient si précieux s'ils avaient
l'emploi des points rouges de certains papyrus, ne sont absolument d'aucun secours pour retrouver
la séparation des phrases et le commencement des sections.

Une autre genre de singularités de notre papyrus consiste dans l'emploi de déterminatifs inusités
pour un assez grand nombre de mots. Cette bizarrerie n'est pas absolument particulière à ce manus-
crit, et ne constitue pas un obstacle sérieux à l'interprétation. Les signes de l'homme, de la force,
de la parole et des idées abstraites , attachés à des mots pour lesquels ils ne sont pas habituellement
usités, n'occasionnent qu'un peu de surprise, et généralement le traducteur retrouve aisément sa

voie; mais le signe topographique s, attaché à des groupes tels que ^m'^D^^^'^-=J' «battre,
démolir, est de nature à laisser planer des doutes sur le sens lorsque le contexte n'est pas concluant.

Tel est l'aperçu général des difficultés exceptionnelles auxquelles nous aurons affaire pour arriver
à déchiffrer le livre des maximes du scribe Ani. C'est une rude tâche, dans laquelle les pierres
d'achoppement seront nombreuses; je trébucherai plus d'une fois. S'il résulte de mes études que
d'autres ont trébuché avant moi, nous invoquerons ensemble, comme circonstance fortement
atténuante, le grand nombre de problèmes ardus et quelquefois insolubles que présente l'interpré-
tation d'un texte de sujet abstrait, écrit dans une langue oubliée, et au moyen d'une écriture
énigmatique.

.Nous parviendrons malgré tout, ainsi que nous l'avons déjà expliqué , à avoir du contenu de
notre papyrus une idée au moins aussi exacte et aussi complète que celle qu'il est possible de se
former du Livre des Proverbes de l'Ancien-Testament. Un tel résultat, que nous ferons ressortir en
temps et lieu, justifierait à lui seul le labeur ardu que j'entreprends. Mais ce travail aura de plus,
je l'espère , un autre avantage, celui de faciliter singulièrement la traduction des textes ordinaires
et d'habituer les traducteurs à plus de méthode et de rigueur analytique.
 
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