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Polska Akademia Umieje̜tności <Krakau> / Komisja Historii Sztuki [Hrsg.]; Polska Akademia Nauk <Warschau> / Oddział <Krakau> / Komisja Teorii i Historii Sztuki [Hrsg.]
Folia Historiae Artium — NS: 7.2001

DOI Artikel:
Ziętkiewicz-Kotz, Joanna: Un psautier-livre d'heures enluminé franc̨ais du XIII siècle dans la Bibliothèque Czartoryski de Cracovie (ms. 3466)
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https://doi.org/10.11588/diglit.20619#0036

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19. Sainte Elisabeth de Hongrie, psautier-livre cTheures. Cracovie,
Bibl. Czartoryski, ms. 3466, fol. 203v° (photo R. Rymut)

20. Sainte Elisabeth de Hongrie, «Livre d’images de Madame Marie».
Paris, Bibliotheąue nationale de France, nouv.acq.fr. 16251, fol. 103v°
(photo BnF)

se faire representer dans son livre d’heures, est une ques-
tion de choix individuel. Compte tenu du moment de
l’execution de cette representation, la modestie frappante
qui la caracterise fait penser a 1’idee de la pauvrete vo-
lontaire qui dominait dans la vie spirituelle laique au
XIIIe siecle, ce qui amene a son tour une association avec
les mouvements religieux laics de l’epoque pour lesquels
la misę en pratique de cette idee constituait 1’objectif
supreme commun. Au cours de la seconde moitie du
XIIIe siecle, en Flandre et au nord-est de la France dont
notre manuscrit est originaire, les beguines constituaient
la communaute religieuse de femmes laiques la plus
populaire et c’est probablement a ce mouvement qu’il
faut lier la femme des heures de Cracovie.

Les sources relatives aux beguines nous apprennent
qu’une tenue uniforme etablie arbitrairement n’etait pas
de rigueur, cependant, les recommandations internes de
la congregation les obligeaient a porter un habit peu re-
cherche, d’habitude de couleur grise, et a observer le
principe de la modestie. Ainsi ces femmes «devaientpor-
ter un vetement de drap de qualite commune etsans cou-
leur, qui suffisait a les distinguerpar rapport aux autres
laics, et obsewaient desjeunes plusfrequents et plus longs

que ces derniers^. Quand elles sortaient, elles devaient
«avoir leur manteau sur la tete, se tenir un peu inclinees
et non avoir la tete levee, les yeux baisses, les oreillesfer-
mees a toutes choses qui ne concernaient pas le seruice
de Dieu, les mains coiwertes, la bouche fermee pour ne
pas medire surtout des pretres»51.

Le mouvement beguinal etait etroitement lie aux or-
dres mendiants, notamment aux franciscains qui jouaient
le role de directeurs de conscience des beguines, sou-
vent aussi celui de leurs confesseurs. Au debut du XIVe
siecle, apres les persecutions qui les visaient et qui
tournerent en ordre de suppression des communautes
beguinales (bulle du papę Clement V de 1311), les be-
guines integrerent massivement le tiers ordre franciscain.
Elles vouaient aussi un culte particulier aux saints fran-
ciscains, comme sainte Elisabeth de Hongrie, patronne
de predilection des beguines de Flandre et du Hainaut
sous l’invocation de laquelle un grand nombre de be-

50 Va u che z, op. cit., p. 124.

51 M. Lauwers, W. S i m o ras, Beguins et Beguines a Tournai au
Bas Moyen Age, Tournai-Louvain-la-Neuve 1988, p. 35 (la citation pro-
vient d’un document du XIVe siecle, aujourd’hui disparu, du begui-
nage de la Madelaine de Tournai).

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