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Boespflug, François; Załuska, Yolanta: Le Prologue de l'Évangile selon saint Jean dans l'art médiéval (IX-XII siecle): L'image comme "commentaire"
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.20620#0044
20. Bibie de Saint-Benigne, Dijon, BM, ms 2, f. 442v;
2e quart du XIIe s. (cliche IRHT)
dans le Paris, BNF, lat. 6401, f. 159 — un manuscrit
du De consolatione philosophiae de Boece, deja ren-
contre144.
2.6.2. Binites ou Trinites avec Deux Personnes anthropomorphes
Le type iconographique Paternite, qui fait voir le
Verbe, incarne en 1’occurrence, “dans le sein” du
Pere, parait directement inspire du Prologue (Jn 1,
18) — on ne peut en dire autant d’aucun autre type
iconographique de la Trinite. Comme nous avons
deja consacre a ce type un long paragraphe dans un
article encore recent145, nous nous permettons d’y
renvoyer le lecteur, d’autant plus que nous re-
nonęons deliberement, dans la presente recherche, a
descendre jusqu’au niveau des simples motifs pou-
vant etre consideres comme des allusions ou des
“citations picturales” de Jn 1, 18. Nous nous conten-
tons donc de presenter de nouveau la seule image
qui ait un lien de contiguite directe avec le texte
meme du Prologue, et ajoutons une image qui nous
avait alors echappe; il s’agit dans l’un et 1’autre cas
d’une Binite du Pere et du Fils.
Commenęons par la plus ancienne des deux. Pour
illustrer Jn 1, 18, qui sert de debut a 1'une des lec-
tures liturgiques du lundi de Paques, une miniaturę
d’un lectionnaire du Mont Athos (Dionysiou Cod.
587, f. 3v), datable de la Fin du XIe siecle, montre,
a 1’mterieur d’un theta majuscule (0), le Fils sur les
genoux (“dans le sein”) du Pere, le groupe etant
designe du doigt par Jean l’evangeliste146. On pe-
indra plus tard, en Orient comme en Occident,
des Paternites “completes ”, comportant aussi le
symbole de la troisieme Personne147.
144 Tempie, op. cit., n°32, p. 59, fig. 95.
145 Boespflug et Załuska, “Le dogme trinitaire...
p. 197-201. Depuis cette publication, signalons celles dej.
Bas che t, “In sinu Patris. Remarąues sur une singularite de
1’iconographie trinitaire dans 1’Espagne du XIIe siecle”, Religion
et societe urbaine au Moyen Age (Etudes offertes a Jean-Louis Biget),
Paris, 1999, p. 533—549, et Id., Le sein du pere..., Paris 2000,
part. p. 274 s.
146 K. Weitzmann, Studies in Classical and Byzantine
Manuscript lllumination, Chicago-Londres, 1971, fig. 295 p.
296, et p. 293—294 donnę cette image comme exemple d’une
scene absolument neuve, “plus theologiąue que narrative”; cette
miniaturę est reproduite en couleur dans Fr. Boespflug et
alii, “Le Christ dans l’art, des origines au XVe siecle ”, numero
special de Le Monde de la Bibie, n° 114, oct. 1998, p. 37.
147 Evangeliaire de Vasek, du XIIIe siecle (Jerusalem, patriar-
cat armenien). Dans l’evangeliaire Erevan, Matenadaran 9422,
f. 249, du XIIT siecle egalement, on voit, en premiere page de
levangile de Jean, couche et endormi, Jacob; en haut de 1’echelle
du songe, les symboles de Jean et de Matthieu, en bas ceux de
Marc et de Luc; couronnant le tout, une Paternite. L’homelie de
Jean Scot Erigene sur le Prologue, Vox spiritualis, inspiree pour
38
2e quart du XIIe s. (cliche IRHT)
dans le Paris, BNF, lat. 6401, f. 159 — un manuscrit
du De consolatione philosophiae de Boece, deja ren-
contre144.
2.6.2. Binites ou Trinites avec Deux Personnes anthropomorphes
Le type iconographique Paternite, qui fait voir le
Verbe, incarne en 1’occurrence, “dans le sein” du
Pere, parait directement inspire du Prologue (Jn 1,
18) — on ne peut en dire autant d’aucun autre type
iconographique de la Trinite. Comme nous avons
deja consacre a ce type un long paragraphe dans un
article encore recent145, nous nous permettons d’y
renvoyer le lecteur, d’autant plus que nous re-
nonęons deliberement, dans la presente recherche, a
descendre jusqu’au niveau des simples motifs pou-
vant etre consideres comme des allusions ou des
“citations picturales” de Jn 1, 18. Nous nous conten-
tons donc de presenter de nouveau la seule image
qui ait un lien de contiguite directe avec le texte
meme du Prologue, et ajoutons une image qui nous
avait alors echappe; il s’agit dans l’un et 1’autre cas
d’une Binite du Pere et du Fils.
Commenęons par la plus ancienne des deux. Pour
illustrer Jn 1, 18, qui sert de debut a 1'une des lec-
tures liturgiques du lundi de Paques, une miniaturę
d’un lectionnaire du Mont Athos (Dionysiou Cod.
587, f. 3v), datable de la Fin du XIe siecle, montre,
a 1’mterieur d’un theta majuscule (0), le Fils sur les
genoux (“dans le sein”) du Pere, le groupe etant
designe du doigt par Jean l’evangeliste146. On pe-
indra plus tard, en Orient comme en Occident,
des Paternites “completes ”, comportant aussi le
symbole de la troisieme Personne147.
144 Tempie, op. cit., n°32, p. 59, fig. 95.
145 Boespflug et Załuska, “Le dogme trinitaire...
p. 197-201. Depuis cette publication, signalons celles dej.
Bas che t, “In sinu Patris. Remarąues sur une singularite de
1’iconographie trinitaire dans 1’Espagne du XIIe siecle”, Religion
et societe urbaine au Moyen Age (Etudes offertes a Jean-Louis Biget),
Paris, 1999, p. 533—549, et Id., Le sein du pere..., Paris 2000,
part. p. 274 s.
146 K. Weitzmann, Studies in Classical and Byzantine
Manuscript lllumination, Chicago-Londres, 1971, fig. 295 p.
296, et p. 293—294 donnę cette image comme exemple d’une
scene absolument neuve, “plus theologiąue que narrative”; cette
miniaturę est reproduite en couleur dans Fr. Boespflug et
alii, “Le Christ dans l’art, des origines au XVe siecle ”, numero
special de Le Monde de la Bibie, n° 114, oct. 1998, p. 37.
147 Evangeliaire de Vasek, du XIIIe siecle (Jerusalem, patriar-
cat armenien). Dans l’evangeliaire Erevan, Matenadaran 9422,
f. 249, du XIIT siecle egalement, on voit, en premiere page de
levangile de Jean, couche et endormi, Jacob; en haut de 1’echelle
du songe, les symboles de Jean et de Matthieu, en bas ceux de
Marc et de Luc; couronnant le tout, une Paternite. L’homelie de
Jean Scot Erigene sur le Prologue, Vox spiritualis, inspiree pour
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