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PIRANESI.
Wagner. Il est un des derniers graveurs qui, à l’exemple des Sil-
vestre en France au dix-septième siècle, d’Antonio Salamanca en Italie,
vendaient eux-mêmes au public leurs estampes et celles de leurs élèves,
sans être forcés de recourir à l’incompétence des éditeurs, sans dépen-
dre absolument des caprices de la vogue, qu’ils contribuaient à
éclairer, à diriger et à fixer. A cette époque, Wagner, établi depuis
peu à Venise, n’était sans doute pas encore parvenu à ce degré de consi-
dération et d’autorité dont nous voyons son nom entouré plus tard. Mais
il était adroit, intelligent et ambitieux. Piranesi lui montra ses pre-
miers essais, lui parla de son projet de dessiner et de graver les mo-
numents de la Rome antique. Wagner comprit ce qu’il y avait de
promesses dans les intentions et dans le talent du jeune artiste. Il lui
proposa de lui confier en dépôt les planches de la Tipografia et de
fonder à Rome un établissement analogue.
Combien de temps dura cette association, sur quelles bases était-
elle formée, nous l’ignorons. Mais elle ramenait Piranesi à Rome et
le restituait en quelque sorte à lui-même. Il se peut qu’il ait voyagé,
hésité, cherché encore, mais en fondant une tipografia romaine et en
s’unissant à Wagner, Piranesi entrait dans la carrière à laquelle il
devait consacrer toute sa vie. C’est là le fait le plus important de
cette jeunesse difficile. Il inaugure l’activité logique et cohérente des
années qui suivent.
PIRANESI.
Wagner. Il est un des derniers graveurs qui, à l’exemple des Sil-
vestre en France au dix-septième siècle, d’Antonio Salamanca en Italie,
vendaient eux-mêmes au public leurs estampes et celles de leurs élèves,
sans être forcés de recourir à l’incompétence des éditeurs, sans dépen-
dre absolument des caprices de la vogue, qu’ils contribuaient à
éclairer, à diriger et à fixer. A cette époque, Wagner, établi depuis
peu à Venise, n’était sans doute pas encore parvenu à ce degré de consi-
dération et d’autorité dont nous voyons son nom entouré plus tard. Mais
il était adroit, intelligent et ambitieux. Piranesi lui montra ses pre-
miers essais, lui parla de son projet de dessiner et de graver les mo-
numents de la Rome antique. Wagner comprit ce qu’il y avait de
promesses dans les intentions et dans le talent du jeune artiste. Il lui
proposa de lui confier en dépôt les planches de la Tipografia et de
fonder à Rome un établissement analogue.
Combien de temps dura cette association, sur quelles bases était-
elle formée, nous l’ignorons. Mais elle ramenait Piranesi à Rome et
le restituait en quelque sorte à lui-même. Il se peut qu’il ait voyagé,
hésité, cherché encore, mais en fondant une tipografia romaine et en
s’unissant à Wagner, Piranesi entrait dans la carrière à laquelle il
devait consacrer toute sa vie. C’est là le fait le plus important de
cette jeunesse difficile. Il inaugure l’activité logique et cohérente des
années qui suivent.