CHAPITRE III
LES ANTICHITA ROMANE. — LA MAGNIFICENZA.
(1744-1761)
I
Alors commencent les années fécondes et la grande époque. Le talent
et l’autorité de Piranesi croissent avec l’ampleur de sa produc-
tion. 11 s’empare vraiment de Rome pour la ressusciter. Son œuvre lui
est un perpétuel exercice grâce auquel, de jour en jour, il devient plus
sûr de sa maîtrise. De 1744 à 1750, il achève son éducation romaine.
Il est en relations avec le milieu français et l’Académie. En même
temps qu’il travaille avec les pensionnaires architectes et peintres, il
fait l’apprentissage du métier d’antiquaire, il précise et il étend
ses connaissances archéologiques. En se livrant à divers travaux de
gravure, il complète l’effort de sa première jeunesse; il réunit et il
classe ses œuvres de début : non qu’il leur donne leur forme défi-
nitive. Nous le verrons au contraire y revenir pour leur imposer un
aspect plus conforme aux exigences d’une vision plus intense et d’un
savoir plus étendu. Il entreprend la grande série des Vedute di Roma,
qui doit répandre sa gloire à travers l’Europe. — Dans une seconde
période, de 1750 à 1761, il expose et il applique une méthode désormais
éprouvée et sûre d’elle-même. Il élargit ses vues sur l’art antique, en
attendant de les défendre et de les propager au cours de ses polémi-
ques avec les savants étrangers. C’est l’époque à laquelle paraissent les
Antichità Romane et la Magnificenza ed Architettura de Roinani. De
LES ANTICHITA ROMANE. — LA MAGNIFICENZA.
(1744-1761)
I
Alors commencent les années fécondes et la grande époque. Le talent
et l’autorité de Piranesi croissent avec l’ampleur de sa produc-
tion. 11 s’empare vraiment de Rome pour la ressusciter. Son œuvre lui
est un perpétuel exercice grâce auquel, de jour en jour, il devient plus
sûr de sa maîtrise. De 1744 à 1750, il achève son éducation romaine.
Il est en relations avec le milieu français et l’Académie. En même
temps qu’il travaille avec les pensionnaires architectes et peintres, il
fait l’apprentissage du métier d’antiquaire, il précise et il étend
ses connaissances archéologiques. En se livrant à divers travaux de
gravure, il complète l’effort de sa première jeunesse; il réunit et il
classe ses œuvres de début : non qu’il leur donne leur forme défi-
nitive. Nous le verrons au contraire y revenir pour leur imposer un
aspect plus conforme aux exigences d’une vision plus intense et d’un
savoir plus étendu. Il entreprend la grande série des Vedute di Roma,
qui doit répandre sa gloire à travers l’Europe. — Dans une seconde
période, de 1750 à 1761, il expose et il applique une méthode désormais
éprouvée et sûre d’elle-même. Il élargit ses vues sur l’art antique, en
attendant de les défendre et de les propager au cours de ses polémi-
ques avec les savants étrangers. C’est l’époque à laquelle paraissent les
Antichità Romane et la Magnificenza ed Architettura de Roinani. De