** 12 ** ANDRÉ GILL ****
Deuxième édition. N° 168 bis. —L'Éclipsé du 7 janvier, par F. Rey.
Où l'on voit le soleil éclipsé par la lueur d'une chandelle. C'est bien dans la note de
Victor Hugo dont d'ailleurs il s'agit, à propos de l'élection complémentaire où toute la
presse radicale l'avait présenté comme le candidat de Paris. Il avait décliné le mandat
impératif que voulaient lui imposer les clubs radicaux et accepté le mandat contractuel.
11 échoua avec 95.000 voix, contre M. Vautra in qui en eut 122.395 sur 231.900 volants.
N° 169. — 22 janvier. Ce numéro publia trois éditions. — Le Roi Carotte. (Le denier de
la Veuve.)
Le duc d'Aumale, né en 1822, est le quatrième fds de Louis-Philippe. Entré dans l'armée
en 1840, il prit part à la conquête de l'Algérie, et c'est en qualité de gouverneur général
qu'en 1847 il reçut la soumission d'Abd-el-Kader.
Après la révolution de 1848, il rejoignit sa famille en Angleterre où il résida jusqu'en
1870, occupant ses loisirs à des travaux littéraires.
A la déclaration de la guerre, il sollicita l'autorisation de servir dans l'armée. Napo-
léon III refusa, comme il avait repoussé les offres de Chanzy et de Faidherbe.
Élu député de l'Oise en février 1871, et rentré en juin suivant, il ne siégea qu'après l'adop-
tion de la proposition Rivet, confirmant à M. Thiers le poste de chef du Pouvoir exécutif
avec le titre de président de la République.
En deuxième page, l'article de tète est remplacé par une lettre ouverte de François
Polo au ministre de l'Intérieur, à propos des dessins interdits par la censure.
Paris, 17 janvier 1872.
« A Monsieur Casimir-Périer, ministre de l'Intérieur.
« Monsieur le Ministre,
« Sous le régime exceptionnel de l'état de siège, qui lui enlève ses garanties ordinaires,
le journaliste ne saitvraimentà qui en appeler, quand de mesquines persécutions s'acharnent
contre lui.
« Cependant, je me rappelle que le bon plaisir du dernier Empire procédait à ses iniques
suppressions, contre mon journal la Lune (devenu depuis l'Eclipsé), par la voie du minis-
tère de l'Intérieur.
« C'est pourquoi je suppose aujourd'hui, Monsieur le Ministre, qu'il faut adresser mes
réclamations au chef suprême du département précité, puisque les mêmes faits criants se
reproduisent, vis-à-vis de l'Éclipsé, sous le gouvernement républicain.
D'ailleurs, en me souvenant aussi du nom célèbre que vous portez, celui du plus ferme
et du plus illustre défenseur de la liberté dans la légalité à une autre époque agitée; en me
disant que vous, son digne héritier, vous avez toujours noblement et énergiquement com-
battu les abus du pouvoir autoritaire, — je n'en remettrais pas moins ma cause entre vos
mains, ne dépendît-elle point directement de vos attributions ministérielles.
Depuis sa réapparition, en juin dernier, — après que son rédacteur en chef eut failli
servir d'otage à la Commune, — l'Eclipsé voit, presque chaque quinzaine, ses dessins
supprimés par refus d'autorisation préalable, au préjudice de ses intérêts financiers et
autres, mais surtout à la violation flagrante des franchises actuelles de la presse.
Deuxième édition. N° 168 bis. —L'Éclipsé du 7 janvier, par F. Rey.
Où l'on voit le soleil éclipsé par la lueur d'une chandelle. C'est bien dans la note de
Victor Hugo dont d'ailleurs il s'agit, à propos de l'élection complémentaire où toute la
presse radicale l'avait présenté comme le candidat de Paris. Il avait décliné le mandat
impératif que voulaient lui imposer les clubs radicaux et accepté le mandat contractuel.
11 échoua avec 95.000 voix, contre M. Vautra in qui en eut 122.395 sur 231.900 volants.
N° 169. — 22 janvier. Ce numéro publia trois éditions. — Le Roi Carotte. (Le denier de
la Veuve.)
Le duc d'Aumale, né en 1822, est le quatrième fds de Louis-Philippe. Entré dans l'armée
en 1840, il prit part à la conquête de l'Algérie, et c'est en qualité de gouverneur général
qu'en 1847 il reçut la soumission d'Abd-el-Kader.
Après la révolution de 1848, il rejoignit sa famille en Angleterre où il résida jusqu'en
1870, occupant ses loisirs à des travaux littéraires.
A la déclaration de la guerre, il sollicita l'autorisation de servir dans l'armée. Napo-
léon III refusa, comme il avait repoussé les offres de Chanzy et de Faidherbe.
Élu député de l'Oise en février 1871, et rentré en juin suivant, il ne siégea qu'après l'adop-
tion de la proposition Rivet, confirmant à M. Thiers le poste de chef du Pouvoir exécutif
avec le titre de président de la République.
En deuxième page, l'article de tète est remplacé par une lettre ouverte de François
Polo au ministre de l'Intérieur, à propos des dessins interdits par la censure.
Paris, 17 janvier 1872.
« A Monsieur Casimir-Périer, ministre de l'Intérieur.
« Monsieur le Ministre,
« Sous le régime exceptionnel de l'état de siège, qui lui enlève ses garanties ordinaires,
le journaliste ne saitvraimentà qui en appeler, quand de mesquines persécutions s'acharnent
contre lui.
« Cependant, je me rappelle que le bon plaisir du dernier Empire procédait à ses iniques
suppressions, contre mon journal la Lune (devenu depuis l'Eclipsé), par la voie du minis-
tère de l'Intérieur.
« C'est pourquoi je suppose aujourd'hui, Monsieur le Ministre, qu'il faut adresser mes
réclamations au chef suprême du département précité, puisque les mêmes faits criants se
reproduisent, vis-à-vis de l'Éclipsé, sous le gouvernement républicain.
D'ailleurs, en me souvenant aussi du nom célèbre que vous portez, celui du plus ferme
et du plus illustre défenseur de la liberté dans la légalité à une autre époque agitée; en me
disant que vous, son digne héritier, vous avez toujours noblement et énergiquement com-
battu les abus du pouvoir autoritaire, — je n'en remettrais pas moins ma cause entre vos
mains, ne dépendît-elle point directement de vos attributions ministérielles.
Depuis sa réapparition, en juin dernier, — après que son rédacteur en chef eut failli
servir d'otage à la Commune, — l'Eclipsé voit, presque chaque quinzaine, ses dessins
supprimés par refus d'autorisation préalable, au préjudice de ses intérêts financiers et
autres, mais surtout à la violation flagrante des franchises actuelles de la presse.