IV
EPIPHANIE DE KORA
(Planche VI)
Une très-belle hydrie, dont le style et les couleurs rappellent
les produits des fabriques iucaniennes i, fait l'objet de ce chapitre
que je soumets modestement à l'appréciation des savants.
Deux Satyres chauves et ithyphalliques sont occupés à creuser
le sol, lorsqu'une femme de taille colossale sort de la tranchée que
leurs pioches viennent d'ouvrir. La chevelure de la jeune déesse
est en partie cachée sous un morceau d'étoffe blanche et brodée
( or-.(jOo(ToevS(j'vvi) ; un manteau semble recouvrir ses épaules, qui sont
encore enfouies sous la terre. Au second plan, deux Amours nus et
ailés voltigent autour de cette singulière apparition, les bras étendus,
comme pour lui souhaiter la bienvenue. Les Satyres l'accueillent
avec des gestes de surprise; celui de gauche a remis le hoyau sur
son épaule, l'autre n'a pas encore cessé de travailler. Les plantes
qui émaillent le sol indiquent une prairie.
Si je voulais me borner à l'interprétation de cette seule peinture,
rien de plus aisé que d'établir une hypothèse accep-
table et de la défendre par quelques arguments
spécieux. Mais l'antiquaire n'a pas le droit de baser
ses conjectures sur un fait isolé; pour que l'exégèse
1. Catalogue n° 3i9. Peintures rouge, jaune et blanche sur un fond
noir d'un vernis très-brillant. Palmettes autour des anses; trois bordures
d'oves. Hauteur 0,31 centimètres.
EPIPHANIE DE KORA
(Planche VI)
Une très-belle hydrie, dont le style et les couleurs rappellent
les produits des fabriques iucaniennes i, fait l'objet de ce chapitre
que je soumets modestement à l'appréciation des savants.
Deux Satyres chauves et ithyphalliques sont occupés à creuser
le sol, lorsqu'une femme de taille colossale sort de la tranchée que
leurs pioches viennent d'ouvrir. La chevelure de la jeune déesse
est en partie cachée sous un morceau d'étoffe blanche et brodée
( or-.(jOo(ToevS(j'vvi) ; un manteau semble recouvrir ses épaules, qui sont
encore enfouies sous la terre. Au second plan, deux Amours nus et
ailés voltigent autour de cette singulière apparition, les bras étendus,
comme pour lui souhaiter la bienvenue. Les Satyres l'accueillent
avec des gestes de surprise; celui de gauche a remis le hoyau sur
son épaule, l'autre n'a pas encore cessé de travailler. Les plantes
qui émaillent le sol indiquent une prairie.
Si je voulais me borner à l'interprétation de cette seule peinture,
rien de plus aisé que d'établir une hypothèse accep-
table et de la défendre par quelques arguments
spécieux. Mais l'antiquaire n'a pas le droit de baser
ses conjectures sur un fait isolé; pour que l'exégèse
1. Catalogue n° 3i9. Peintures rouge, jaune et blanche sur un fond
noir d'un vernis très-brillant. Palmettes autour des anses; trois bordures
d'oves. Hauteur 0,31 centimètres.