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Froehner, Wilhelm [Hrsg.]; Napoléon <France, Empereur, III.> [Samml.]
Choix de vases Grecs inédit de la collection du Prince Napoléon — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.5012#0041
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Cependant sur la plupart des vases dont j'ai donné la liste,
nous voyons des têtes de femme dépourvues de tout attribut
caractéristique. Les Amours qui s'avancent à leur rencontre ne se
trouvent là que pour rendre hommage à la beauté et à la jeunesse ;
les mortels, hommes et femmes, font acte de dévotion; seuls les
Satyres nous indiquent que l'explication du sujet ne doit pas être
cherchée en dehors des limites du cercle bachique. Encore ne
faut-il pas oublier que maintes fois les Satyres sont mêlés à
des groupes étrangers à la légende de Bacchus, et où il devient
embarrassant de justifier leur présence1. Sur une série de monu-
ments, ils jouent un rôle erotique : ici même (EF), l'émotion qu'ils
éprouvent à la vue de la jeune femme pourrait nous suggérer
l'idée que le peintre, en les plaçant dans son tableau, n'a eu d'autre
but que de faire ressortir la beauté provoquante de l'apparition. A
part ce détail, ils sont plus que de simples spectateurs. Armés de
pioches, ils creusent la tranchée par laquelle la déesse doit monter;
puis l'arrivée de Dionysos les rend presque nécessaires. Je maintiens
donc que sur nos vases ils ne sauraient être des personnages indiffé-
rents, motivés par un caprice d'artiste, mais que leur présence a
une certaine portée.

Si l'on approuve ces conclusions, le nom de la ligure sortant
de terre se devine pour ainsi dire. Aucune déesse n'est plus
étroitement liée au culte de Bacchus que Kora2. Chaque hiver, la
fille de Cérès descend au royaume des ténèbres, pour revenir avec
les premières fleurs, — idée qui a servi de motif à une infinité de fêtes
religieuses, répandues dans tous les pays de la civilisation grecque.
Au point où en sont nos connaissances, il ne semble donc pas trop
téméraire de voir dans le sujet représenté sur le vase de S. A. [.
une épiphanie de Kora.

1. Stephani, Mélanges gréco-romains, t. I, p. 523 et suiv.

2. Les deux femmes de mes vases Y sont très-probablement Démêler et Kora.
 
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