INSCRIPTIONS
Commentées par M. De NIEBUHR.
I. MÉMOIRE SUR DEUX INSCRIPTIONS NUBIENNES.
Les Inscriptions que je vais vous soumettre, très-savants Acade'miciens, me
viennent de M. Gau de Cologne, qui les a transcrites,pour moi,sur les monu-
ments de la Nubie. Cet architecte, formé par les meilleurs maîtres de Paris,
s'est distingué dans son art auquel il apportait de grandes dispositions natu-
relles : il a montré une étonnante habileté à représenter les monuments anciens
avec autant de soin que d'élégance; aussi les savants s'accordent-ils générale-
ment à louer tous les objets de ce genre qu'il a dessinés en Egypte, en Nubie,
en Palestine, et dans d'autres parties de la Syrie. Etranger à la connaissance
des langues anciennes, comme presque tous ceux qui, de nos jours, se livrent
à la profession des arts, il ne comprit pas mieux les inscriptions latines et
grecques qui s'offraient à lui, que celles des Egyptiens où étaient représentées
des lettres ou des caractères sacrés. Il n'y aurait donc rien eu d'étonnant s'il n'eût
donné aucune attention à ces inscriptions, ou s'il ne se fût acquitté que négli-
gemment du soin de les transcrire. Mais comme je l'en avais prié, et comme
il voulait m'obliger, sachant d'ailleurs que ces études auxquelles il se voyait
avec peine étranger, avaient pourtant une grande utilité, il prit à tâche de
dessiner tout ce qu'il trouvait de ce genre ; et à force de travail il parvint à
exécuter fort bien une chose très-difficile pour ceux mêmes qui sont versés
dans ces opérations. Doué d'une très-bonne vue, quelquefois même ayant
recours au toucher, il suivit si bien tous les contours des lettres, que dans les
inscriptions rongées par le temps, on reconnaît les caractères jadis entiers,
aussi bien que si l'on avait la pierre sous les yeux. J'ai vu beaucoup d'inscriptions
de Grèce et d'Asie, transcrites par des hommes qui jouissent de la réputation
derudits; je me suis appliqué à les expliquer et à les compléter; cependant
aucun ne m'a plus satisfait que M. Gau sous ce rapport; car souvent, tandis
qu'ils devinent et qu'ils transcrivent des passages douteux, tels qu'ils se per-
suadent qu'ils étaient autrefois, incapables qu'ils sont de supporter l'ardeur
du soleil auquel ils sont exposés, ils se pressent plus que nous qui pouvons y
réfléchir à notre aise dans la solitude du cabinet. Si notre voyageur s'est trompé
quelquefois en confondant des lettres trop peu distinctes entre elles, chose
qu'il eût évitée par la connaissance de la langue, ces erreurs sont ordinaire-
ment peu importantes, et peuvent être redressées à la première lecture. Là
où il a commis de plus fortes méprises, un philologue aurait sans doute pu
transcrire correctement : on trouve pourtant des fautes bien plus graves en-
core dans les inscriptions transcrites par des hommes réputés philologues, tels
que Pococlce et Chandler, pour ne point parler des inscriptions grecques pu-
bliées par Muratori.
Quelques personnes d'un goût trop difficile regarderont peut-être la pre-
mière inscription que je vais vous communiquer, comme peu convenable à
ce lieu et à cette séance, attendu qu'elle ne concerne qu'un petit prince bar-
bais. Cependant, encouragé par ce concours même de personnes où je vois
un si honorable témoignage de votre bienveillance envers moi, je ne redoute
point ce reproche de votre part. Quoiqu'il en soit, s'il s'élève des censeurs dans
cette assemblée,ou au dehors, je leur répondrai en peu de mots, que, selon
mon avis, les objets que vous vous êtes proposé d'éclaircir ne sont point con-
tenus dans des bornes tellement étroites, que nous devions en exclure un
monument remarquable, élevé dans un pays qui un peu auparavant avait obéi
à l'empire romain, dans le temps même où celui-ci florissait encore, et con-
servait sa prééminence dans le monde : tel enfin,que celui qui l'expliquera
contribuera à éclaircir l'histoire d'Egypte sous les empereurs romains, pour
des raisons que je crois pouvoir établir.
Je rapporterai d'abord l'inscription, puis j'ajouterai deux traductions, dont
la moins littérale pourra servir d'interprétation. {Voyez Inscriptions de Ca-
lapsché, planche I.)
Il n'y a pas de langage aussi difficile à interpréter que celui où les règles de
la langue né sont point observées; ici, nous trouvons des lettres grecques dont
la plupart ont une forme barbare; quant à la grammaire, elle a été entière-
ment négligée. D'où il résulte que plusieurs endroits présentent des difficultés
qu'on ne peut faire disparaître au point de satisfaire l'interprète lui-même,
bien loin d'offrir aux autres un sens clair et raisonnable. Si donc quelqu'un
trouve à reprendre à ma traduction, qu'il se rappelle que je ne prétends y rien
affirmer (i).
« Moi Silco, prince des Nubiens et de tous les Ethiopiens, je suis venu à
ce Talmis et à Taphis (a) ; une fois et une seconde fois j'ai fait la guerre contre
« les Blemyens, et un dieu m'a fait remporter une première fois la victoire sur
« mes ennemis (3).Une seconde fois je les ai vaincus et j'ai pris leurs villes...
« Je me suis établi avec mes troupes. La première fois je les ai vaincus et ils
« m'ont demandé grâce. J'ai fait la paix avec eux, et ils m'ont juré parleurs
« idoles, et j'ai cru à leur serment qu'ils étaient des hommes beaux. Je suis re-
« tourné dans mes états de la région supérieure. Comme (4) j'ai été fait roi, je ne
« marche pas après les autres rois, mais bien avant eux ; car ceux qui entre-
ce prennent quelque chose contre moi, je ne les laisse point en repos, et je vais
ce dans leurs terres, s'ils ne me demandent pardon, et s'ils ne m'appellent Mars (5.)
« Dans la partie inférieure de mes états,je suis lion, et dans la partie supérieure
ce Mars. J'ai fait la guerre une fois aveclesBlémyensdepuisPrimi jusqu'à Talmis.
ce Les autres nations qui habitent au-dessus des Nubiens, j'ai ravagé leur pays
« parce qu'elles ont montré de la jalousie contre moi (6). Les maîtres des au-
cc très nations qui s'efforcent de lutter contre moi, je ne les laisse pas reposer
ce en paix à l'ombre, si ce n'est (7) sous.....du soleil, ni (8)... . je n'entre
« dans leurs maisons, car mes rivaux, je leur enlève jusqu'aux petits enfants
ce de leurs femmes. »
ce Moi Silco, roi de Nubie et de toute l'Ethiopie , j'ai pénétré jusqu'à Talmis
et Taphis en portant deux fois la guerre chez les Blemyens. Je les ai, avec
l'aide d'un dieu, vaincus dans une première guerre; ils se sont soulevés de
nouveau, et j'ai pris leurs villes. Après la première guerre je me reposais avec
mon armée: je les avais vaincus, et leur avais accordé la paix qu'ils me de-
mandaient, après qu'ils m'eurent juré par leurs dieux d'observer le traité:
j'avais ajouté foi à leur serment, persuadé qu'ils étaient des gens de bien ■ je
m'étais donc retiré dans la partie supérieure de mes états. Moi, qui suis ap-
pelé roi, je ne suis nullement inférieur aux autres princes, je les surpasse
même, de beaucoup, en majesté. Car aucun de ceux qui ont osé lutter contre
moi, n'est resté impuni; et si quelqu'un refuse de m'adresser des supplications
et de m'appeler Mars, j'envahis sur-le-champ ses frontières: dans la partie
inférieure de mes états, on doit m'appeler lion; dans la partie supérieure,
(1) Pendant que je lisais cet opuscule dans une séance publique de l'académie archéologique, il
arriva, par un heureux hasard, qu'il y eut dans l'auditoire un savant Ecossais, M. David Bailie,
qui avait parcouru lui-même ce pays des Blemyes, et avait copié pour lui ces deux inscrip-
tions ; comme ma dissertation ne lui déplaisait pas, avec cette bonté qui fait le propre des vrais
savants, il me communiqua ses tablettes sur lesquelles il avait copié ces inscriptions ainsi que
beaucoup d'autres. J'ai profité de sa bienveillance pour conférer la copie faite par ce voyageur
d'un rare mérite, avec, celle de M. Gau; mais je n'ai point touché aux autres inscriptions
qu'il avait seul copiées, craignant que si je les transcrivais pour mon usao-e, quelqu'un en
les mettant au jour, ne prévînt, à mon insçu, celui qui les avait découvertes; or, la copie
rapportée par ce voyageur éclairé n'avait point les fautes que j'avais facilement corrigées
dans celle de M. Gau. Il a restitué trois passages que j'indiquerai tout à l'heure, et que per-
sonne , peut-être, n'aurait pu rétablir. Dans tout le reste il s'accorde avec la copie de M. Gau.
(2) Je ne sais s'il faut mettre la ponctuation après TA<Ï>IN ou après AOÏ.
(3) Les deux copies portent TPK2N, mais dans celle de M. Gau, les lettres présentent
une liaison singulière : je crois que ce n'est pas là le véritable mot, et j'y ai substitué comme
le sens paraît le demander, to'Xsj.ucûv ou syGpûv.
(4) Ici, et partout ailleurs, j'ai traduit littéralement, comme je le dirai plus bas. Je dois
le mot àx[A7jv à M. Bailie; M. Gau avait mis CKMHN que je ne pouvais expliquer, ce mot
n'offrant aucun sens.
(5) J'ai suppléé aux lettres effacées sur la pierre, de cette manière : xAi aPvjv— : et un
peu plus haut : KA0EC0Ti]\Tat.
(6) E<ï>IAONEIKH<707;C5cN.
(7) El MH se trouve dans la copie du savant Anglais: M. Gau avait mis EXH, ce qui est
évidemment fautif; personne ne pouvait expliquer ce mot barbare. Au commencement de
la vingt-unième ligne il manque un substantif placé au datif, qui dépend de la préposition Û770
et détermine le génitif vftwu : d'après le sens on peut suppléer cpÀoyi.
(8) Les deux copies portent, sans aucune différence, KAIOYKEIIfîKAlVNHPON, qu'à
mon avis personne ne pourra expliquer, quoique Elin soit évidemment la personne du pré-
sent, et que le reste contienne un substantif à l'accusatif.
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Commentées par M. De NIEBUHR.
I. MÉMOIRE SUR DEUX INSCRIPTIONS NUBIENNES.
Les Inscriptions que je vais vous soumettre, très-savants Acade'miciens, me
viennent de M. Gau de Cologne, qui les a transcrites,pour moi,sur les monu-
ments de la Nubie. Cet architecte, formé par les meilleurs maîtres de Paris,
s'est distingué dans son art auquel il apportait de grandes dispositions natu-
relles : il a montré une étonnante habileté à représenter les monuments anciens
avec autant de soin que d'élégance; aussi les savants s'accordent-ils générale-
ment à louer tous les objets de ce genre qu'il a dessinés en Egypte, en Nubie,
en Palestine, et dans d'autres parties de la Syrie. Etranger à la connaissance
des langues anciennes, comme presque tous ceux qui, de nos jours, se livrent
à la profession des arts, il ne comprit pas mieux les inscriptions latines et
grecques qui s'offraient à lui, que celles des Egyptiens où étaient représentées
des lettres ou des caractères sacrés. Il n'y aurait donc rien eu d'étonnant s'il n'eût
donné aucune attention à ces inscriptions, ou s'il ne se fût acquitté que négli-
gemment du soin de les transcrire. Mais comme je l'en avais prié, et comme
il voulait m'obliger, sachant d'ailleurs que ces études auxquelles il se voyait
avec peine étranger, avaient pourtant une grande utilité, il prit à tâche de
dessiner tout ce qu'il trouvait de ce genre ; et à force de travail il parvint à
exécuter fort bien une chose très-difficile pour ceux mêmes qui sont versés
dans ces opérations. Doué d'une très-bonne vue, quelquefois même ayant
recours au toucher, il suivit si bien tous les contours des lettres, que dans les
inscriptions rongées par le temps, on reconnaît les caractères jadis entiers,
aussi bien que si l'on avait la pierre sous les yeux. J'ai vu beaucoup d'inscriptions
de Grèce et d'Asie, transcrites par des hommes qui jouissent de la réputation
derudits; je me suis appliqué à les expliquer et à les compléter; cependant
aucun ne m'a plus satisfait que M. Gau sous ce rapport; car souvent, tandis
qu'ils devinent et qu'ils transcrivent des passages douteux, tels qu'ils se per-
suadent qu'ils étaient autrefois, incapables qu'ils sont de supporter l'ardeur
du soleil auquel ils sont exposés, ils se pressent plus que nous qui pouvons y
réfléchir à notre aise dans la solitude du cabinet. Si notre voyageur s'est trompé
quelquefois en confondant des lettres trop peu distinctes entre elles, chose
qu'il eût évitée par la connaissance de la langue, ces erreurs sont ordinaire-
ment peu importantes, et peuvent être redressées à la première lecture. Là
où il a commis de plus fortes méprises, un philologue aurait sans doute pu
transcrire correctement : on trouve pourtant des fautes bien plus graves en-
core dans les inscriptions transcrites par des hommes réputés philologues, tels
que Pococlce et Chandler, pour ne point parler des inscriptions grecques pu-
bliées par Muratori.
Quelques personnes d'un goût trop difficile regarderont peut-être la pre-
mière inscription que je vais vous communiquer, comme peu convenable à
ce lieu et à cette séance, attendu qu'elle ne concerne qu'un petit prince bar-
bais. Cependant, encouragé par ce concours même de personnes où je vois
un si honorable témoignage de votre bienveillance envers moi, je ne redoute
point ce reproche de votre part. Quoiqu'il en soit, s'il s'élève des censeurs dans
cette assemblée,ou au dehors, je leur répondrai en peu de mots, que, selon
mon avis, les objets que vous vous êtes proposé d'éclaircir ne sont point con-
tenus dans des bornes tellement étroites, que nous devions en exclure un
monument remarquable, élevé dans un pays qui un peu auparavant avait obéi
à l'empire romain, dans le temps même où celui-ci florissait encore, et con-
servait sa prééminence dans le monde : tel enfin,que celui qui l'expliquera
contribuera à éclaircir l'histoire d'Egypte sous les empereurs romains, pour
des raisons que je crois pouvoir établir.
Je rapporterai d'abord l'inscription, puis j'ajouterai deux traductions, dont
la moins littérale pourra servir d'interprétation. {Voyez Inscriptions de Ca-
lapsché, planche I.)
Il n'y a pas de langage aussi difficile à interpréter que celui où les règles de
la langue né sont point observées; ici, nous trouvons des lettres grecques dont
la plupart ont une forme barbare; quant à la grammaire, elle a été entière-
ment négligée. D'où il résulte que plusieurs endroits présentent des difficultés
qu'on ne peut faire disparaître au point de satisfaire l'interprète lui-même,
bien loin d'offrir aux autres un sens clair et raisonnable. Si donc quelqu'un
trouve à reprendre à ma traduction, qu'il se rappelle que je ne prétends y rien
affirmer (i).
« Moi Silco, prince des Nubiens et de tous les Ethiopiens, je suis venu à
ce Talmis et à Taphis (a) ; une fois et une seconde fois j'ai fait la guerre contre
« les Blemyens, et un dieu m'a fait remporter une première fois la victoire sur
« mes ennemis (3).Une seconde fois je les ai vaincus et j'ai pris leurs villes...
« Je me suis établi avec mes troupes. La première fois je les ai vaincus et ils
« m'ont demandé grâce. J'ai fait la paix avec eux, et ils m'ont juré parleurs
« idoles, et j'ai cru à leur serment qu'ils étaient des hommes beaux. Je suis re-
« tourné dans mes états de la région supérieure. Comme (4) j'ai été fait roi, je ne
« marche pas après les autres rois, mais bien avant eux ; car ceux qui entre-
ce prennent quelque chose contre moi, je ne les laisse point en repos, et je vais
ce dans leurs terres, s'ils ne me demandent pardon, et s'ils ne m'appellent Mars (5.)
« Dans la partie inférieure de mes états,je suis lion, et dans la partie supérieure
ce Mars. J'ai fait la guerre une fois aveclesBlémyensdepuisPrimi jusqu'à Talmis.
ce Les autres nations qui habitent au-dessus des Nubiens, j'ai ravagé leur pays
« parce qu'elles ont montré de la jalousie contre moi (6). Les maîtres des au-
cc très nations qui s'efforcent de lutter contre moi, je ne les laisse pas reposer
ce en paix à l'ombre, si ce n'est (7) sous.....du soleil, ni (8)... . je n'entre
« dans leurs maisons, car mes rivaux, je leur enlève jusqu'aux petits enfants
ce de leurs femmes. »
ce Moi Silco, roi de Nubie et de toute l'Ethiopie , j'ai pénétré jusqu'à Talmis
et Taphis en portant deux fois la guerre chez les Blemyens. Je les ai, avec
l'aide d'un dieu, vaincus dans une première guerre; ils se sont soulevés de
nouveau, et j'ai pris leurs villes. Après la première guerre je me reposais avec
mon armée: je les avais vaincus, et leur avais accordé la paix qu'ils me de-
mandaient, après qu'ils m'eurent juré par leurs dieux d'observer le traité:
j'avais ajouté foi à leur serment, persuadé qu'ils étaient des gens de bien ■ je
m'étais donc retiré dans la partie supérieure de mes états. Moi, qui suis ap-
pelé roi, je ne suis nullement inférieur aux autres princes, je les surpasse
même, de beaucoup, en majesté. Car aucun de ceux qui ont osé lutter contre
moi, n'est resté impuni; et si quelqu'un refuse de m'adresser des supplications
et de m'appeler Mars, j'envahis sur-le-champ ses frontières: dans la partie
inférieure de mes états, on doit m'appeler lion; dans la partie supérieure,
(1) Pendant que je lisais cet opuscule dans une séance publique de l'académie archéologique, il
arriva, par un heureux hasard, qu'il y eut dans l'auditoire un savant Ecossais, M. David Bailie,
qui avait parcouru lui-même ce pays des Blemyes, et avait copié pour lui ces deux inscrip-
tions ; comme ma dissertation ne lui déplaisait pas, avec cette bonté qui fait le propre des vrais
savants, il me communiqua ses tablettes sur lesquelles il avait copié ces inscriptions ainsi que
beaucoup d'autres. J'ai profité de sa bienveillance pour conférer la copie faite par ce voyageur
d'un rare mérite, avec, celle de M. Gau; mais je n'ai point touché aux autres inscriptions
qu'il avait seul copiées, craignant que si je les transcrivais pour mon usao-e, quelqu'un en
les mettant au jour, ne prévînt, à mon insçu, celui qui les avait découvertes; or, la copie
rapportée par ce voyageur éclairé n'avait point les fautes que j'avais facilement corrigées
dans celle de M. Gau. Il a restitué trois passages que j'indiquerai tout à l'heure, et que per-
sonne , peut-être, n'aurait pu rétablir. Dans tout le reste il s'accorde avec la copie de M. Gau.
(2) Je ne sais s'il faut mettre la ponctuation après TA<Ï>IN ou après AOÏ.
(3) Les deux copies portent TPK2N, mais dans celle de M. Gau, les lettres présentent
une liaison singulière : je crois que ce n'est pas là le véritable mot, et j'y ai substitué comme
le sens paraît le demander, to'Xsj.ucûv ou syGpûv.
(4) Ici, et partout ailleurs, j'ai traduit littéralement, comme je le dirai plus bas. Je dois
le mot àx[A7jv à M. Bailie; M. Gau avait mis CKMHN que je ne pouvais expliquer, ce mot
n'offrant aucun sens.
(5) J'ai suppléé aux lettres effacées sur la pierre, de cette manière : xAi aPvjv— : et un
peu plus haut : KA0EC0Ti]\Tat.
(6) E<ï>IAONEIKH<707;C5cN.
(7) El MH se trouve dans la copie du savant Anglais: M. Gau avait mis EXH, ce qui est
évidemment fautif; personne ne pouvait expliquer ce mot barbare. Au commencement de
la vingt-unième ligne il manque un substantif placé au datif, qui dépend de la préposition Û770
et détermine le génitif vftwu : d'après le sens on peut suppléer cpÀoyi.
(8) Les deux copies portent, sans aucune différence, KAIOYKEIIfîKAlVNHPON, qu'à
mon avis personne ne pourra expliquer, quoique Elin soit évidemment la personne du pré-
sent, et que le reste contienne un substantif à l'accusatif.
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