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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 3.1877

DOI article:
Berger, Philippe: Lettre à M. Fr. Lenormant sur les représentations figurées des stèles puniques de la Bibliothèque Nationale, [2]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.25600#0096

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sans doute ces monnaies appartiennent à la Sicile, mais ce trophée doit représen-
ter les armes des vaincus. Mais, ce qui fait l’intérêt de notre panoplie, c’est son
casque conique; on en remarque encore la forme, malgré la cassure qui en inté-
resse tout un côté. Il nous semble retrouver le même détail sur les monnaies de
Sicile, toutefois le casque est trop peu distinct pour que nous osions rien affirmer
sur ce seul exemple; nous en possédons un autre qui est caractéristique. En
effet, on a trouvé sur le champ de bataille de Cannes des casques coniques que l’on
soupçonnait être carthaginois. Ces deux faits se donnent l’un à l’autre un singulier
appui (!).

Peut-être faut-il ranger encore parmi les représentations de même nature un
petit char à échelles, aux roues pleines et basses, et qui est muni d’un seul timon.
Je ne fais que suivre en cela une idée qui ne m’appartient pas, mais elle me four-

nira l’occasion d’attirer l’attention sur le monument si curieux que vous m’avez
signalé. Ce monument est un bronze trouvé en Sardaigne qui fait partie du Musée
Kircher. Il fut publié par l’abbé Barthélémy dans les Mémoires de l'Académie des
Inscriptions, lrc série, tome XXVIII, p. 595 ; personne depuis, croyons-nous, n’y
a fait attention. Il représente un soldat Sarde, identique aux Shardana des monu-
ments égyptiens. Ce bronze est d’un style remarquable, et de la meilleure époque;
mais ce qui en fait l’intérêt pour nous, c’est que le soldat porte sur son dos une
charrette à roues pleines qui présente avec la nôtre une singulière analogie. Le
timon est fixé au dos du soldat au moyen de deux pattes, de telle façon que les
roues sont en l’air et dominent sa tête ; seulement, afin que le poids de la voiture
n’entraîne pas l’homme, le corps de la charrette bascule, et vient se replier sur sa
tête où il est maintenu en équilibre par les deux cornes de son casque. La Sardaigne
n’était pas Carthage, je le sais, mais elle était à moitié phénicienne ; aujourd’hui en-
core elle est un des principaux nids d’antiquités sémitiques. Peut-être la charrette
que nous mettons sous les yeux du lecteur était-elle une charrette de soldat ; peut-

(1) Ce n’est du reste pas le seul point de con- j nées 317-215 av. J.-C., on voit deux taureaux iden-
taet que les monnaies de Syracuse présentent avec | tiques à ceux que nous avons signalés. Ce sont là
nos stèles ; sur d’autres pièces, qui sont des an- j des indications dont il faut tenir compte.
 
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