Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4.1859

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Mouvement des arts et de la curiosité
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16989#0063

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
GAZETTE DES BEAUX-ARTS. 63

M. Daumkt, [Vannée. Temple de la Victoire Aptère, à Athènes. — Le Parthénon,
à Athènes, détails. — Théâtre d'Ilérode Atticus, à Athènes, état actuel et essai de res-
tauration.

M. Guillaume, 2e année. Propylées du portique d'Octavie, à Rome, 4 dessins.

LIVRES D'ART

SlJLLA SCOPERTA El) INTRODUZIONE IN ITALIA DELL' ODIERNO SISTEMA 1)1

dipingere ad oLio. Memoria ciel Conte Giovanni Secco Suardo. —
Milan? 1858. In-8° de 180 pages.

L'érudition a ses partis pris : l'esprit de nationalité est le plus dangereux de tous.
Depuis que l'Italie et les Flandres se disputent l'honneur d'avoir découvert la peinture
à l'huile, les écrivains italiens ou flamands qui ont pris la parole sur la question n'ont
pas manqué de tenir obstinément, ceux-ci pour va'n Evck, ceux-là pour Antonello de
Messine, pendant que la France et l'Angleterre, également désintéressées dans la dé-
couverte, se contentaient de juger les coups. M. le comte Secco Suardo est Italien.
Mais il n'arrive pas armé de toutes pièces pour soutenir envers et contre tous l'honneur
de sa belle. Amicus Plato sed rnagis arnica veritas. L'Italie, dit-il, n'a pas besoin qu'on
fausse la vérité à son profit pour pouvoir se dire la mère et la reine des Beaux-Arts.
Il se fait le champion de van Evck. Une telle bonne foi, trop rare chez les érudits,
apporte dans cette question ténébreuse des lumières inattendues; sous le scalpel d'une
raison tranquille on est étonné de voir à quels termes simples elle se réduit.

Connaissait-on avant vanEvck l'emploi de l'huile dans la peinture? Oui, sans doute.
Le livre du moine Théophile [Diversarum artium Schedula) donne la recette. On se servait
de l'huile de lin cuite et concentrée par des moyens artificiels. De là un produit vis-
queux, bon tout au plus pour la peinture en bâtiments, d'un emploi tellement long et
ennuyeux d'ailleurs [quod in imar/inibus et aliis picturis diuturnum et tœdiosum nimis est),
que les peintres de sujets préféraient employer la gomme, ou la colle à l'œuf, ou la
détrempe.

Qu'a donc inventé van Evck? — Presque rien. Comme le remarque très-justement
l'auteur du Mémoire, les inventions procèdent toujours du composé au simple. Van Evck
inventa tout bonnement de ne pas faire cuire l'huile de lin. Il l'employa à l'état naturel,
c'est-à-dire crue, et, trouvant qu'elle donnait aux couleurs une meilleure trempe, il
s'en servit dès lors de préférence à tout autre procédé.

Après avoir établi ce point si simple, et par là-même si difficile à établir, l'auteur dis-
cute une à une les opinions des divers écrivains qui, s'appuvant sur le passage de Vasari
relatif à la découverte de van Evck, l'ont interprété chacun à sa façon, selon les besoins
de la cause. Cicognara, Émeric-David, M. Guichard, qui a fait une préface au traité
de Théophile, M. Alfred Michiels, le savant Eastlake, le marquis Selvatico, le père
Marchese, etc., viennent successivement s'asseoir sur la sellette. On est tout étonné de
rencontrer en si docte compagnie le dilettante Stendhal, et lui-même eût été fort surpris
de voir les quelques mots qu'il n'a pu s'empêcher de dire en passant sur la question,
devenir l'objet d'une réfutation en règle.

Ce que l'auteur du Mémoire ne fait peut-être pas suffisamment ressortir à notre gré,
c'est la partie technique de l'invention de van Eyck. L'emploi de l'huile de lin natu-
 
Annotationen