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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4.1859

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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.16989#0121

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MOUVEMENT DES ARTS ET TE LA CURIOSITÉ

ÉCOLE DES BEAUX-ARTS

LES CONCOURS. — LES ENVOIS DE ROME

Au siècle dernier, le palais Mancini, que'l'Académie de France occupait à Rome,
était vraimerît un lieu de délices. Sans parler de la fête éternelle que donnait à nos
pensionnaires le spectacle de l'art antique, les directeurs de l'école, et Jean-François
de Troy mieux que tout autre, avaient pris soin d'organiser les études d'une façon
ingénieuse et douce. Une administration paternelle encourageait le travail; mais elle
laissait en même temps au plaisir la place qu'il devait inévitablement occuper dans la
vie d'honnêtes gens qui étaient, après tout, les contemporains de Louis XV, et qui ne
l'oubliaient pas. Le palais Mancini n'était point un couvent : on y recevait des visites,
et les gens d'esprit qui arrivaient de France trouvaient toujours bon accueil à l'Aca-
démie. « J'y vais souper volontiers, » écrit le président de Brosses. Après le repas, on
faisait quelquefois* venir les violons, et l'on dansait gaiement avec les dames romaines,
sauf à se confesser le lendemain. On n'avait garde de manquer une seule occasion de
se divertir. A tout propos, naissance d'un dauphin, mariage d'un prince, arrivée
d'un ambassadeur, les élèves associés donnaient des fêtes au directeur de l'école, qui,
en homme du meilleur monde, répondait à cette galanterie par une fête nouvelle. Plus
d'une fois, les sculpteurs, les peintres, les architectes, entrant au vif dans l'esprit des
mœurs italiennes, improvisèrent de folles mascarades. Le bon de Troy, qui fut tou-
jours amoureux, se plaisait à ces doux spectacles, et Natoire lui-même les toléra : on
ne pouvait s'instruire plus gaiement.

Cette belle manière d'étudier l'antique a produit les résultats que l'on sait. Mais le
goût public s'étant modifié peu à peu, l'Académie royale de Paris finit par avoir quel-
ques doutes sur le mérite de la méthode employée; et Yien, qui administra l'école de
'1775 à 1781, l'entraîna dans des voies plus sages. Supprimée par la révolution, et
rétablie peu après, l'Académie de Rome est maintenant, ai-je besoin de le dire? une
institution sérieuse, presque solennelle, un silencieux atelier où l'on ne connaît que les

joies sévères du travail. Plus de danses, de comédies ou de concerts ! Le président de

*

Brosses passerait aujourd'hui, sans s'y arrêter, devant la porte d'une Académie où l'on
soupe si peu. Néanmoins, et quelle que soit la rigueur des règlements nouveaux, l'école
de Rome a gardé tout son prestige. Elle illumine toujours, vision dorée, les rêves des
élèves de M. Picot; la rue Bonaparte est encore le grand chemin de l'Italie, et, chaque
année, un nombre égal de fidèles prend part aux concours de septembre. Malheureuse-
ment, et si envié que soit le prix de la lutte, le talent des jeunes concurrents n'est pas
à la hauteur de leur ambition, et, bien que l'Académie des Beaux-Arts paraisse géné-
iv. H)
 
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