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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Lechat, Henri: Tanagra, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0022

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16

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

temps, et que l’esprit de ce temps, dont on constate partout les effets,
ne s’est pas arrêté au seuil de leurs boutiques. Quant au public qui
achetait leurs produits, il était devenu indifférent à leur significa-
tion rigoureuse; il ne trouvait plus dans sa foi éteinte de raison pour
préférer tel type à tel autre ; sa croyance n’avait plus assez de ressort
pour résister au charme de la curiosité et à l’attrait du nouveau, si
puissant toujours sur l’âme des Grecs. — On racontait dans l’anti-
quité que, lors des premiers essais de la tragédie, un poète, lassé de
l’éternelle légende de Dionysos, se mit à parler d’autre chose dans
ses vers, sans se préoccuper si cela plaisait ou déplaisait au dieu; et
l’on s’intéressa fort à cette hardiesse. Il y eut bien quelques specta-
teurs, plus strictement religieux que les autres, ou simplement grin-
cheux, qui crièrent : « Où est Dionysos dans tout cela? » On les laissa
crier, et il n’en fut pas plus. La satisfaction intellectuelle l’emporta
sur l’exacte dévotion. Quelque chose d’analogue semble s’être passé
au ive siècle, dans les rites funéraires de Tanagra. Les terres cuites
nouvelles, moins orthodoxes que les anciennes, mais plus piquantes
d’aspect, séduisirent le public. Il y eut peut-être quelques obstinés
qui réclamèrent encore les images symboliques suivant l’ancienne
formule, et, sans doute, on leur fournit ce qu’ils voulaient; mais, à
en juger parle contenu des tombes tanagréennes, les réclamations
de ce genre ne furent point nombreuses, — et personne de nous, je
pense, n’aurait l’affreux courage de s’en plaindre.

HENRI LECHAT.

(La fin prochainement.)
 
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